Les Pays-Bas devraient revoir les délais de fermeture du plus grand gisement gazier d’Europe

CC BY-SA 3.0 / www.sportstatistieken.nl / Siège de Gasunie, groupe gazier néerlandais, à Groningue, aux Pays-Bas
Siège de Gasunie, groupe gazier néerlandais, à Groningue, aux Pays-Bas - Sputnik Afrique, 1920, 09.01.2022
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Sur fond de crise énergétique comme sanitaire et en dépit de risques sismiques, les autorités néerlandaises ont annoncé une révision à la hausse des volumes d’extraction du gaz sur le gisement de Groningue. La demande accrue en Allemagne est citée parmi les deux raisons principales d’une telle réflexion.
Le volume de gaz prévu l’année dernière pour l’extraction du gisement de Groningue, aux Pays-Bas, en 2021-2022, pourrait être revu à la hausse, fait savoir le gouvernement néerlandais dans un communiqué du 6 janvier.
Au début de l’année gazière en cours, qui s’étend dans le pays à partir d’octobre 2021 jusqu’à septembre 2022, l’extraction sur ce plus grand gisement européen a été planifiée à hauteur de 3,9 milliards de mètres cubes.
Ce nouveau chiffre, qui doit être décidé par le cabinet des ministres avant le 1er avril prochain, pourrait doubler et atteindre 7,5 milliards de m3.

Deux raisons principales

En expliquant cette correction possible, le gouvernement néerlandais indique deux motifs majeurs.
La première cause est le retard de la mise en service d’une usine d’azote de Zuidbroek.
Les consommateurs néerlandais sont adaptés au gaz à bas pouvoir calorifique (gaz L), celui qui provient du champ gazier de Groningue, tandis que le gaz importé a un haut pouvoir calorifique (gaz H).
Afin de satisfaire aux standards nationaux des Pays-Bas et diminuer le pouvoir calorifique du combustible bleu livré depuis l’étranger, il faut y ajouter de l’azote. Ce qui rend le fonctionnement des usines d’azote dans le pays, qui augmente la part du gaz H importé, crucial pour son système gazier.
En novembre dernier, les autorités néerlandaises avaient fait savoir que le report du lancement du site à Zuidbroek était dû à l’épidémie de Covid-19.
Les besoins en gaz de l’Allemagne, qui avait demandé à son voisin de lui livrer plus de gaz L que programmé antérieurement, sont la deuxième raison citée par les autorités néerlandaises.
"En effet, les mesures d’économie d’énergie en Allemagne semblent moins efficaces que prévu", constate le communiqué.
Et d’ajouter que, plus tôt cette semaine, le ministre des Affaires économiques et du climat des Pays-Bas avait exprimé à son homologue allemand sa préoccupation concernant l’augmentation des livraisons de gaz de Groningue sollicité par Berlin.

Le plus grand gisement d’Europe

Découvert en 1959 au nord des Pays-Bas, le gisement de Groningue est le plus important d’Europe, et représente à lui seul la moitié de la production néerlandaise.
À cause d’une série de séismes dont le premier a été enregistré en 1986 et le plus fort en août 2012, le gouvernement néerlandais a décidé en 2018 de lancer le programme d’arrêt progressif de l’extraction du gaz sur ce gisement, situé dans l’une des zones les plus densément peuplées du pays.
Les volumes produits ont été ramenés de 42,5 milliards de m3 en 2014 à quelque 8 milliards de m3 en 2021.
La fin de l'exploitation commerciale de ce champ gazier a été prévue pour 2022, mais dans des circonstances actuelles, l’extraction active ne se terminerait qu’en 2023, selon Gasunie Transport Services.
Dans leur communiqué, les autorités néerlandaises assurent que le calendrier de clôture progressive du gisement est bien respecté.
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