"Comptage ubuesque": prise de bec après la suspension de séance sur le pass vaccinal à l’Assemblée

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Assemblée nationale à Paris - Sputnik Afrique, 1920, 04.01.2022
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Les esprits se sont échauffés entre députés sur BFM TV, après les ratés parlementaires sur l’instauration du pass vaccinal en France. L’opposition vise Gabriel Attal alors que la majorité parle de manœuvres politiques censées faire capoter le texte de loi.
La tension politique est montée d’un cran ce 4 janvier, dans et hors de l’Assemblée nationale, alors que les députés n’ont pas voulu pousser plus l’examen de la loi sur le pass vaccinal.
Annie Genevard, vice-présidente du groupe LR qui présidait alors les débats, a justifié son choix de suspendre la séance, sur BFM TV. La députée du Doubs a fustigé l’imprévoyance de la majorité, qui n’a pas vu venir les centaines d’amendements proposés sur le texte de loi.
La parlementaire a également pointé du doigt l’attitude de Gabriel Attal. Sur France Inter, le porte-parole du gouvernement avait en effet parlé "d’amicale de l’irresponsabilité" après la suspension de séance, en visant les députés LR, LFI et RN. Des propos symptomatiques du désarroi de l’exécutif, selon Annie Genevard.
"Ça traduit le malaise du gouvernement. Ils ont été imprévoyants, ils n’ont pas suffisamment préparé les choses. Ils auraient dû voir que 600 amendements en si peu de temps ce n’était pas jouable. […] Gabriel Attal est bien imprudent et outrecuidant de porter ce jugement sur le fonctionnement de l’Assemblée", a ainsi expliqué la vice-présidente du groupe LR sur BFM TV.
Alors que les débats ont finalement été interrompus peu après minuit, la responsable a ajouté qu’un examen complet aurait été "infaisable, même en prolongeant jusqu'à neuf heures du matin".

Manœuvre politique?

Ces explications d’Annie Genevard ont cependant été très mal accueillies par le député Bruno Bonnell (LREM), qui lui donnait la réplique en plateau. Parlant d’"irresponsabilité cynique", ce dernier a accusé l’opposition d’avoir déserté les débats, avant finalement de se rassembler au moment du vote. Il a également mis en doute le comptage des voix au moment de suspendre la séance.
"Regardez les images! Avant la suspension de séance, les bancs LR et PS sont vides. Puis soudainement, au moment du vote, il y a une envolée de moineaux, on arrive et on lève la main. Le comptage est ubuesque. Il y a un assis-debout, une vérification. Puis on suspend la séance et on passe à autre chose", a ainsi déclaré Bruno Bonnell sur BFM TV.
Une attaque à peine voilée sur la conduite des débats, menés par Annie Genevard. Celle-ci a d’ailleurs jugé ces propos d’"inacceptables" et s’est réservé le droit d’engager des poursuites.
Plusieurs autres personnalités de la majorité avaient déjà fait part de leur indignation, suite à ce couac parlementaire. Laetitia Avia, députée LREM de Paris, avait notamment reproché aux membres de l’opposition de privilégier une bonne nuit de sommeil à la lutte contre le virus.
Laurent Saint-Martin (LREM), rapporteur général du budget, avait quant lui fustigé "un coup" de certains parlementaires, qui finiraient de toute manière par voter le texte.
Les débats pourraient reprendre dans la soirée du 4 janvier, selon LCP. Le gouvernement est désormais pressé par le temps, après avoir annoncé une possible entrée en vigueur du pass vaccinal le 15 janvier. Le pataquès à l’Assemblée a d’ores et déjà entraîné le report de l’audition d’Olivier Véran au Sénat.
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