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Covid-19

Quelle est la meilleure façon d’aborder avec son enfant la vaccination contre le Covid?

© Photo Pexels/Youlia GorbatchevaUne enfant dans la neige
Une enfant dans la neige - Sputnik Afrique, 1920, 31.12.2021
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Parents divisés, médecins et autorités persistants – les enfants doivent eux aussi recevoir leur dose de vaccin. Sputnik a sollicité le psychologue Lucien Cavelier pour apprendre à discuter de ce sujet d’une manière correcte.
La campagne vaccinale s’étend aux enfants de 5 à 11 ans depuis le 22 décembre, mais ne fait pas l’unanimité. Entretemps, 64.000 enfants ont été vaccinés depuis le début de la campagne, mais ce chiffre inclut aussi "des enfants fragiles et qui étaient éligibles avant le 22 décembre", précise au HuffPost le secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance Adrien Taquet.
Sur fond de propagation du variant Omicron, les enfants sont de plus en plus présents à l’hôpital. Dans une lettre ouverte parue dans le Journal du dimanche (JDD), 50 personnels de santé ont appelé à ajourner la rentrée scolaire. Ce alors que les bilans quotidiens s’alourdissent sans discontinuer.
Le simple message d’Adrien Taquet aux parents qui hésitent à faire vacciner leur petit consiste à "leur dire simplement que vacciner leurs enfants, c’est protéger leurs enfants".

Ne pas transmettre son angoisse

Interrogé par Sputnik, le psychologue français Lucien Cavelier souligne qu’il est possible de discuter du sujet avec la tranche d’âge des 5-11 ans, de leur expliquer "qu’on peut temporairement mettre des restrictions sur nos libertés pour protéger les plus vulnérables".
"On peut tout à fait expliquer que le Covid est un virus qui touche le monde entier, que des personnes vulnérables peuvent être touchées de manière plus importante que d’autres. On peut expliquer qu’il existe des moyens pour enrayer, freiner la propagation du virus, et que parmi ces moyens existe le vaccin", fait-il écho au secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance.
Thierry Delcourt, pédopsychiatre à Reims et vice-président de l'Association française des psychiatres d'exercice privé, indique à BFM TV qu’il faut en premier lieu être honnête avec l'enfant. La principale question: comment en parler sans semer d’inquiétude?
Lucien Cavelier explique que "l’angoisse provient d’un objet qu’on ne maîtrise pas". Pour le parent, la posture est très importante:
"On peut expliquer à l’enfant que le vaccin va permettre au système immunitaire de reconnaître le virus et de le combattre et que cela peut engendrer un petit changement corporel temporaire", précise-t-il. En cela, "si le parent lui-même a des angoisses, il est probable qu’elles soient transmises à l’enfant. C’est comme beaucoup d’autres sujets, la peur du parent est souvent perçue par l’enfant. Pour être rassurant, il faut être rassuré, et cela dépend de l’adulte avant tout".
Une astuce pour se débarrasser de cette peur est de se souvenir que "les épidémies ne sont pas nouvelles". Le nouveau coronavirus est actuellement "séquencé et donc connu" et les variants "font l’objet d’un séquençage régulier également", rappelle le psychologue dans un entretien à Sputnik.
Quant à la jeune génération, M.Cavelier propose d’évoquer "l’apparition d’autres épidémies dans le passé" pour montrer à l’enfant "que ce sont des choses qui surviennent parfois".
"Ces choses doivent se faire selon le bon sens et le stade de développement de l’enfant, selon ce qu’il peut recevoir comme information ou pas. On ne va pas faire un cours sur la peste noire à un enfant de cinq ans", souligne-t-il.

Conséquences psychologiques

Le point important, et pas seulement à l’heure de l’épidémique, concerne les risques psychologiques pouvant survenir lorsqu’on ignore l’anxiété d’un enfant.
"Un enfant ignoré dans son inquiétude, anxiété, préoccupation, va développer un mal-être qui peut dans les cas les plus graves se développer en tristesse chronique ou en dépression infantile. Dans les cas les plus courants, un enfant qui ne se sent pas compris ou pas écouté dans sa détresse peut connaître des troubles affectifs, troubles sociaux, troubles de l’humeur, troubles du sommeil, de la concentration, un repli sur soi, une baisse de l'estime de soi et de la confiance en soi", met en garde le psychologue.
Finalement, si l’on veut faire part de ces peurs, cela dépend de l’âge de l’enfant.
"Un adulte qui confie ses peurs, ses craintes à son enfant peut mettre ce dernier à une place impossible. Un enfant trop jeune ne peut avoir la capacité de recevoir les angoisses de ses parents, il n’est pas un confident au même titre qu’un autre adulte de la famille ou d’un ami. Il faut que l’adulte ait assez de discernement pour savoir si son enfant est en mesure de recevoir sa plainte, ou si cela peut être déstructurant pour l’enfant", résume Lucien Cavelier.

Proportion des "pour" et "contre"

Selon un sondage Elabe pour BFM TV, L'Express et SFR diffusé à la mi-décembre, 47% des parents se sont montrés "très opposés" à l’immunisation de leur enfant, contre 7% de "très favorables". Il s’agit de familles avec un enfant de la tranche d’âge concernée.
Si l’on interroge les parents globalement, l’enquête décompte 51% de favorables et 48% d’opposés.
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