"Nous sommes prêts à livrer davantage", un vice-Premier ministre russe explique la pénurie de gaz

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Gaz (Image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 29.12.2021
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L’absence de contrats à long terme est une raison de la pénurie de gaz en Europe, qui s’est jointe à une situation climatique défavorable et au détournement vers l’Asie du GNL initialement destiné à l’Europe, selon un vice-Premier ministre russe, qui avoue avoir du mal à prévoir quand les prix se stabiliseront.
Dans une interview accordée au groupe de média RBK, le vice-Premier ministre et récemment encore ministre russe de l’Énergie Alexandre Novak a livré son interprétation de la situation critique sur le marché du gaz en Europe.
Selon lui, la Russie est à même de subvenir aux besoins européens, mais le problème tient dans une grande mesure à l’insuffisance de contrats à long terme.
Il avance par ailleurs que le gazoduc Nord Stream 2 entrera en service avant la fin du premier semestre 2022.
"Physiquement, nous sommes prêts à augmenter la production et les livraisons. Les ressources dont dispose la Russie permettent de satisfaire la demande des consommateurs européens en n’importe quelle quantité. Mais il va de soi que le processus n’est pas rapide parce que la politique appliquée par l’Union européenne a visé à diminuer la demande. Gazprom a besoin de contrats à long terme parce que l’augmentation de la production demande des investissements importants qui ne se rentabilisent pas rapidement", expose M.Novak.

Moscou prêt à livrer davantage

Il répond également aux accusations d’après lesquelles Moscou ne livre pas de quantités de gaz supplémentaires.
"Signez des contrats à long terme, nous serons prêts à livrer davantage. Cette offre est toujours valable", assure-t-il.
Le haut fonctionnaire rappelle que Vladimir Poutine a déjà indiqué à maintes reprises que Moscou n’a rien à voir avec l’actuelle crise des prix en Europe. D’autant plus que cela a été confirmé par de nombreux économistes et analystes.
"La Commission européenne renonce délibérément aux principes de base, à savoir les investissements à long terme dans la branche et les contrats à long terme en privilégiant des contrats spot. Ces derniers ne servent qu’à satisfaire la demande immédiate sans aucun égard à ce qui aura lieu sur le marché à moyen et à long terme", poursuit-il.
M.Novak explique qu’à l’été 2021, l’Europe a eu des problèmes d’approvisionnement de ses sites de stockage souterrains suite à l’abandon d’une planification rationnelle joint à des facteurs climatiques. Le gaz naturel liquéfié (GNL) sur lequel elle comptait dans le cadre des contrats spot a été détourné vers d’autres marchés plus avantageux du point de vue économique.
"Le GNL en provenance des États-Unis, du Qatar et de l’Australie a essentiellement été envoyé en Asie-Pacifique. D’où le déficit de gaz et la hausse des prix en Europe", explique-t-il.

Pour baisser les prix, l’offre doit correspondre à la demande

Par ailleurs, il suppose que les prix du gaz en Europe baisseront lorsque l’offre sera suffisante.
"Il est difficile de dire quand la période des prix élevés du gaz en Europe prendra fin. À mon avis, l’offre doit être en état de subvenir complètement à la demande. Des réserves suffisantes pour la période hivernale doivent être créées dans les sites de stockage souterrains. Les prix seront plus stables si la majeure partie de la consommation européenne est assurée par des livraisons à long terme en provenance de la Russie, de l’Algérie et de la Norvège", résume-t-il.
Enfin, il exprime l’espoir que d’ici la fin du premier semestre 2022, le gaz pourra être livré en Europe par le Nord Stream 2 et que sa mise en exploitation ne sera pas retardée par de nouvelles exigences de la part des Européens.
"Personne n’a de garantie. Mais nous espérons qu’il n’y aura pas de nouvelles exigences […]. Nous estimons que l’échec du projet est impossible. Sa construction est tout à fait conforme à la législation."

"Ils scient la branche sur laquelle ils sont assis"

L’envolée des prix du gaz en Europe remonte au printemps dernier. En octobre, ils ont franchi la barre des 1.000 dollars pour 1.000 mètres cubes. Un record historique à 2.190,4 dollars a été établi le 21 décembre.
Intervenant vendredi 24 décembre lors d’une réunion du Conseil pour la science et l’éducation, Vladimir Poutine a indiqué qu’il était "déraisonnable" de la part de l’Europe d’empêcher le lancement du Nord Stream 2, car les volumes de gaz supplémentaires qu’il aurait pu livrer auraient pu faire baisser les prix.
"Le prix aurait baissé de manière significative. Mais ils scient la branche sur laquelle ils sont assis", a conclu le Président russe.
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