Accident ou agression raciste? Ce que l’on sait sur la chute polémique d’une collégienne à Chambéry

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En classe, image d'illustration - Sputnik Afrique, 1920, 20.12.2021
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Depuis la semaine dernière, le visage tuméfié d’une élève de 6e au collège de Chambéry fait le tour des réseaux sociaux. Le procureur de la République conteste la version de la famille, selon laquelle l'ado aurait été victime d'une agression raciste. Jean-Michel Blanquer demande de son côté l'ouverture d'une enquête à la rectrice de Grenoble.
Le 15 décembre une jeune fille d'origine camerounaise a été grièvement blessée au visage dans la cour de récréation du collège privé catholique du Rocher, à Chambéry. S’agit-il d’une simple chute ou d’agression raciste? Deux versions s’opposent et l’affaire dépasse largement la Savoie.

Ceux pour l’agression

La mère d’Anna-Chloé dénonce une agression à caractère raciste et porte plainte contre X. Le 16 décembre Madeleine Lunet a fait une publication sur Facebook, dans laquelle elle écrit que "depuis la rentrée", sa fille "subit des violences verbales racistes et même physiques" qui seraient à l'origine de la chute et des blessures.
Comme Mme Lunet l’affirme, elle avait demandé à rencontrer les responsables de l’établissement "à plusieurs reprises", mais ils ne l’ont reçu "que le jour où elle s’était défendue en rendant un coup qu’une camarade lui avait donné en la traitant de ”sale nègre“".
"Je veux que chacun prenne sa part de responsabilités, que l'établissement d'Anna-Chloé dénonce", s'insurge-t-elle le 20 décembre au micro de BFM TV.
La mère a également lancé une cagnotte sur la plateforme Leetchi, espérant recueillir 30.000 euros pour "payer les honoraires et dépenses non prises en charge".
L'affaire s'est largement propagée dans la société en émouvant de nombreux internautes. Un rassemblement en soutien à Anna-Chloé a réuni plusieurs centaines de personnes à Paris, sur la place de la République, le 19 décembre.
Certaines personnalités ont aussi pris son parti, comme Cyril Hanouna qui a qualifié l'histoire, sur Twitter, de "juste inadmissible":
L’animateur Christophe Dechavanne a appelé pour sa part à retrouver les responsables.

Ceux pour un accident

Le 19 décembre le parquet a réfuté la thèse de l’agression raciste. D'après l'enquête, l'élève était en retard alors que la cloche avait sonné la fin de la récréation: elle a chuté sur un banc puis au sol.
"Anna-Chloé n’a pas été victime d’une agression raciste. À ce stade de l’enquête, il apparaît clairement que cette jeune fille est tombée toute seule, personne ne l’a poussée", a affirmé à BFM TV Pierre-Yves Michau, procureur de Chambéry.
La chaîne a appris que le procureur avait ouvert une autre enquête concernant les menaces de mort lancées contre le proviseur de l'établissement. Selon son avocat, Me Pierre Perez, son client les a reçues "en nombre" après que son adresse personnelle a été diffusée.
Si la thèse de l’agression est rejetée "fermement" par le parquet, le directeur de cabinet de la rectrice de Grenoble, Samuel Vitel, appelle au calme. "L'emballement n'est au bénéfice de personne, nous voulons faire retomber la pression pour tout le monde" a-t-il confié à l’AFP.

Blanquer réagit

Interrogé le 19 décembre sur le plateau de BFM TV, le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, a demandé de son côté l'ouverture d'une enquête à la rectrice de Grenoble.
"Nous devons regarder quelles ont été les circonstances" ayant mené à cette blessure, a-t-il précisé.
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