Zemmour souhaite "l’immigration zéro", Macron dénonce "des absurdités"
14:47 16.12.2021 (Mis à jour: 17:51 10.01.2022)
© SputnikAction des sans-papiers à Paris pour la journée internationale des migrants, le 18 décembre 2020
© Sputnik
S'abonner
Bien qu’il reconnaisse l’augmentation des flux d’immigration en France ces dernières années et le fait que la France n’ait "pas bien intégré", Emmanuel Macron réfute en bloc l’idée d’"immigration zéro", défendue par Éric Zemmour.
Préférant ne pas citer les noms de ses adversaires politiques, Emmanuel Macron s’est toutefois penché, pendant son allocution Où va la France?, sur un thème porté par Éric Zemmour, à savoir le "grand remplacement".
Jugeant que l’immigration "a aidé à la croissance de notre pays" ainsi qu’"à avancer", le chef de l’État, refusant de trancher sur ses projets en vue de la présidentielle, a pointé les "absurdités consistant à dire immigration zéro".
"Il n’y a jamais eu d’immigration zéro, ce n’est pas vrai. […] Je ne crois pas au ‘grand remplacement’, il n’est pas là", a-t-il estimé.
Affirmant que la France est "une nation d’immigration" depuis la fin du XIXe siècle, "avec une part […] intégrée par le travail", Emmanuel Macron a reconnu que l’immigration avait augmenté "depuis quelques années" face à des "crises politiques" et que la France n’a "pas bien intégré" ces "dernières années".
"La réponse n’est pas de dire qu’il va y avoir un grand remplacement", mais plutôt "d’aider les pays d’origine et de transit", a ajouté le chef de l’État en exposant trois principales erreurs à corriger, à savoir le renforcement de l’économie, l’adaptation des efforts pour intégrer et changer une politique qui a "ségrégué" la France.
"L’homme du grand déclassement"
Invité à s’exprimer sur TF1 suite à l’allocution du Président et le sujet abordé, Éric Zemmour a estimé:
"J’ai compris deux choses ce soir, le Président de la République est vraiment l'homme du grand remplacement et l'homme du grand déclassement."
➡🔴Sur Emmanuel #Macron qui a dit qu'il "ne croyait pas au grand remplacement"
— TF1LeJT (@TF1LeJT) December 15, 2021
🗣E. #Zemmour : "J'ai compris deux choses ce soir, Emmanuel Macron est vraiment l'homme du grand remplacement et l'homme du grand déclassement"
📺Explications sur @TF1
📱#MacronTF1 pic.twitter.com/ldIpb2Ntdo
Il a ensuite expliqué son idée en détail:
"L’homme du grand remplacement, parce qu’à la fin de son mandat, il y aura deux millions d’étrangers en plus en France. Et l’homme du grand déclassement, parce que les Français sortent appauvris, les entreprises françaises sont moins compétitives. Nous avons un déficit de la balance commerciale qui a atteint des sommets et notre école s’effondre dans les classements internationaux."
Répondant au postulat d’Emmanuel Macron selon lequel l’immigration zéro était absurde, le polémiste a tenu à souligner:
"Dans ce cas-là, la plupart des Français sont absurdes et veulent des choses absurdes. Emmanuel Macron lui-même a dit, quand il avait commencé sa grande marche en 2016, que la préoccupation première des Françaises est la sécurité dans les transports. Est-ce qu’à la fin de son mandat les Françaises se sentent en sécurité dans les transports? Tout le monde connaît la réponse. Est-ce qu’elles peuvent s’habiller comme elles le veulent sans craindre d’être agressées […] ? Non!"
"Il faut que ces gens rentrent chez eux"
Si le problème de l’immigration est depuis longtemps au cœur des préoccupations d’Éric Zemmour, en tant que candidat, il a formulé le 15 décembre au micro de RTL ses propositions quant à l’accueil légal des migrants. Il a ainsi estimé que les flux d’immigration devaient être "à zéro".
À cet égard, il souhaite "arrêter le droit au regroupement familial, réduire à quelques dizaines, voire centaines, de personnes le droit d’asile, réduire drastiquement le nombre d’étudiants étrangers".
Ensuite, il a lancé que "55% des étrangers non européens sont chômeurs ou inactifs et sont donc aux frais du peuple français", ajoutant:
"Il faut que cela cesse et donc que ces gens rentrent chez eux. Je propose aussi que les étrangers chômeurs, au bout de six mois, soient renvoyés chez eux, comme ça se passe aux États-Unis ou en Suisse."