2.000 € pour inciter les soignants à travailler à Noël? "Un geste désespéré", selon Gaétan Casanova

© AFP 2023 JEFF PACHOUDSoignants dans un hôpital français
Soignants dans un hôpital français - Sputnik Afrique, 1920, 16.12.2021
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Avec 15.000 hospitalisations Covid, tous les moyens sont bons pour renforcer le système hospitalier. Jusqu’à "racheter" les vacances de Noël des soignants. Une mesure qui ne convainc pas Gaétan Casanova, interne en santé publique.
«Ça ne répond pas aux problèmes structurels qui expliquent le départ des soignants. […] C’est un geste de désespoir», accuse devant nos caméras Gaétan Casanova, président de l’InterSyndicale Nationale des Internes (ISNI).
Interrogé sur RTL ce lundi 13 décembre, Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP, a proposé d’inciter les soignants à décaler leurs congés de Noël en échange d’une rémunération de 2.000 euros. Une annonce destinée à faire face à la pénurie de personnel qui handicape les hôpitaux à l’heure de la 5e vague. Pour l’invité de Sputnik donne la parole, la mesure est loin de répondre à la crise que traversent le système hospitalier et les soignants.
«Martin Hirsch a un champ des possibles assez limité, la seule chose sur laquelle il peut jouer, c’est l’aspect financier, donc dans un geste un peu désespéré, il propose de racheter des congés», résume-t-il à notre micro.
La situation reste critique pour les établissements de santé hospitaliers en France. Le seuil des 15.000 personnes hospitalisées a été franchi ce mercredi soir tandis que le taux d’incidence a depuis dimanche dernier dépassé la barre des 500. Les plans blancs commencent à se multiplier un peu partout sur le territoire pour assurer l’arrivée des patients Covid.
Pour Gaétan Casanova, le gouvernement est demeuré «incapable de capitaliser sur les expériences des différentes vagues», ce qui «cause l’engorgement des hôpitaux» et «un épuisement des soignants». L’interne en santé publique milite pour une refonte «structurelle» de l’hôpital, pour lequel les mesures purement financières ont assez duré.
«Entre chaque vague, on revient au bon vieux système bureaucratique très ascendant qui est absolument inadapté à un temps d’incertitude durant la crise», critique notre invité, pour qui l’heure est venue de mettre un terme à «la gestion hypernationale, hypercentralisée et jacobine de l’hôpital».
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