"Aux Libyens de décider": Lavrov déconseille aux États-Unis de s’ingérer dans la présidentielle

© Sputnik . Service de presse du ministère russe des Affaires étrangères / Accéder à la base multimédiaSergueï Lavrov
Sergueï Lavrov  - Sputnik Afrique, 1920, 15.12.2021
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Alors que le gouvernement libyen a confirmé être "prêt" à l’organisation de l’élection présidentielle du 24 décembre, après la proposition du Haut Conseil d’État de la reporter à février, Moscou a déconseillé aux États-Unis et à l’Europe de s’ingérer dans le processus.
À 10 jours de la présidentielle en Libye, que le Haut Conseil d’État aurait voulu reporter au mois de février, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a appelé les États-Unis et l’Europe à ne pas tenter d’influer sur la décision des Libyens.
"Je ne peux pas parler pour le peuple libyen. Les États-Unis d’autant plus n’ont pas le droit de le faire: ils ont participé à la destruction de l’État libyen en 2011. Selon le Président américain de l’époque, Barak Obama, les États-Unis ont cherché à être leaders en catimini. Ils ont mis en première ligne des pays comme la France. Cette dernière, comme nous l’avons appris, avait des comptes à régler avec Mouammar Kadhafi. Je n’en aurais pas eu le courage et je recommande instamment aux Américains et aux Européens de ne pas tenter de régler une nouvelle fois les destinées d’un autre peuple, d’autant plus le peuple libyen. Aux Libyens de décider d’eux-mêmes", a-t-il déclaré dans une interview accordée à la chaîne de télévision égyptienne TeN TV.
M.Lavrov a ajouté que Moscou savait que Saïf al-Islam Kadhafi et le clan Kadhafi en général avaient de nombreux partisans, comme le maréchal Khalifa Haftar, Aguila Salah, Abdelhamid Dbeibah et d’autres participants à la course présidentielle.
"Nous tenons à ce que les Libyens eux-mêmes s’assurent que les processus électoraux soient transparents et propres, et qu’ils trouvent le courage de reconnaître le choix de leur peuple", a-t-il souligné.

Le gouvernement se dit "prêt" à l’élection

Lundi 13 décembre, le gouvernement libyen a annoncé qu’il était "prêt" à organiser l’élection présidentielle le 24 décembre, après que le Haut Conseil d’État (chambre haute du Parlement) avait proposé la semaine dernière de la reporter à février.
En argumentant sur la position du Haut Conseil d’État, son premier vice-président, Omar Boshah, a affirmé qu’il y avait un risque de voir le processus politique sapé en raison des "tensions, de la méfiance entre les parties et des ingérences étrangères".
Ramadan Abou Jnah qui assure l’intérim à la tête du gouvernement depuis que le Premier ministre, Abdelhamid Dbeibah, s’est porté candidat à la présidentielle, a déclaré lors d’une conférence de presse à Tripoli que l’exécutif de transition était "prêt à céder le pouvoir à un gouvernement élu".

98 candidats, dont 25 exclus

98 personnes ont présenté leur candidature pour participer à l’élection. Parmi les candidats les plus en vue figurent Khalifa Haftar, commandant en chef de l’Armée nationale libyenne, le président de la chambre des représentants Aguila Salah Issa, le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah, le fils de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam, ou encore l’ex-ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha.
Le 24 novembre, la Haute Commission électorale a exclu 25 personnes de la liste de 98 candidats, dont Saïf al-Islam Kadhafi. Selon la commission, il n’a pas présenté de preuve qui atteste que la décision de justice à son égard a été annulée ou abandonnée.

La candidature du fils de Kadhafi rétablie

Le fils du colonel Mouammar Kadhafi, qui a dirigé la Libye pendant 42 ans avant d’être renversé et tué en 2011, a été arrêté fin 2011 et écroué dans la ville de Zintan (ouest de la Libye). Il avait comparu, le 27 avril 2014, devant la cour pénale de Tripoli.
En 2015, Saïf al-Islam a été condamné à mort, mais la sentence n’a pas été exécutée.
Début décembre, la chaîne privée Libya al-Ahrar a annoncé que la cour d’appel de Sebha avait accepté le recours intenté par Saïf al-Islam Kadhafi et l’avait rétabli comme candidat à l’élection présidentielle.
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