Une frégate française entre en mer Noire sur fond des tensions entre Moscou et l’Occident
11:40 14.12.2021 (Mis à jour: 18:18 10.01.2022)
© Photo Domaine public/United States Navy / La frégate Auvergne dans le golfe Persique en septembre 2017La frégate Auvergne (photo d'archives)
© Photo Domaine public/United States Navy / La frégate Auvergne dans le golfe Persique en septembre 2017
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Après le survol de la mer Noire par des Mirage et Rafale, c’est une frégate française qui est entrée dans ses eaux. Ses déplacements sont surveillés par les forces de la marine russe, selon le Centre de contrôle de la défense nationale russe.
La frégate française Auvergne est entrée dans les eaux de la mer Noire, a annoncé aux journalistes le Centre de contrôle de la défense nationale (CCDN) faisant partie du ministère russe de la Défense.
"Les forces de la Flotte de la mer Noire contrôlent les actions de la frégate Auvergne de la marine française entrée dans les eaux de la mer Noire", a indiqué le CCDN.
La frégate multi-missions est entrée dans la mer Noire sans aucune déclaration officielle de la marine française et aurait mis le cap sur les côtes ukrainiennes. Le but de sa mission reste inconnu.
.@MarineNationale's @navalgroup built Aquitaine class frigate (FREMM frégates multi-missions) FS Auvergne D654 transited Bosphorus towards the #BlackSea. Thales Herakles 3D multifunction radar is housed in the foremast. Radar signature is reported to be comparable to La Fayette. pic.twitter.com/ttrJrwBQtq
— Yörük Işık (@YorukIsik) December 13, 2021
L’apparition de ce bâtiment de guerre en mer Noire intervient peu après le survol de ses eaux par des avions français.
Interception de chasseurs français
Le 8 décembre, des chasseurs russes Su-27 ont escorté un Rafale, un Mirage et un avion ravitailleur C-135 de l’Armée de l’air française au-dessus de la mer Noire, alors qu'ils tentaient de s'approcher des frontières de la Russie, a annoncé le Centre de contrôle de la défense nationale.
Le lendemain, la Russie a une nouvelle fois fait décoller ses chasseurs pour intercepter et escorter des avions militaires américains et français volant près de ses frontières.
L’état-major des armées (EMA) a précisé que lors de chacune des deux missions effectuées "dans l’espace aérien international", l’armée de l’Air et de l’Espace tricolore avait déployé un Rafale, un Mirage 2000D et un avion de ravitaillement.
Le Mirage 2000, équipé du système ASTAC utilisé pour des missions de renseignement électromagnétique, a volé "pour nourrir l’appréciation autonome de situation" et pour au moins une mission "au profit de l’Otan", a confirmé le porte-parole de l’EMA.
Tensions à cause de l’Ukraine
Les faits se déroulent dans un contexte de plus en plus tendu entre l’Occident et la Russie alors que depuis plusieurs semaines Américains, Européens et Ukrainiens accusent la Russie de concentrer des troupes à sa frontière en vue de préparer une invasion de l’Ukraine.
Le 8 décembre, la France a averti la Russie de graves conséquences qu’aurait une agression à l’encontre de l’Ukraine.
"Des messages fermes ont été passés à la Russie sur les conséquences stratégiques et massives qu’aurait une nouvelle atteinte à l’intégrité territoriale de l’Ukraine", a indiqué le ministère français des Affaires étrangères.
Ces dernières semaines, la tension est montée d’un cran en mer Noire, où la Marine américaine dépêche régulièrement des bâtiments de guerre, ce qui est perçu par Moscou comme une politique de dissuasion.
Moscou marque des lignes rouges
Une escalade des tensions sans fondement a été plusieurs fois dénoncée par le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
Ce regain de tension a pour origine les efforts de rapprochement de l’Ukraine avec l’Otan considérés par la Russie comme une menace pour sa sécurité.
Moscou a plus d’une fois indiqué qu’il n’avait aucune intention d’envahir l’Ukraine et que ces déclarations n’étaient qu’un prétexte pour l’Otan afin d’avancer toujours plus à l’est.
Vladimir Poutine a annoncé que le déploiement d’armes de l’Otan en Ukraine marquerait une "ligne rouge".
Il a rappelé lors de sa visioconférence avec Joe Biden que les troupes russes stationnaient en Russie.