À Paris, une mairie refuse d'installer un vrai sapin, des riverains apportent le leur

© Sputnik . Vladimir Pesnya / Accéder à la base multimédiaSapin de Noël
Sapin de Noël  - Sputnik Afrique, 1920, 13.12.2021
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Pour des raisons écologiques, la mairie du 12e arrondissement de Paris a décidé de ne pas installer un vrai sapin de Noël mais d'opter pour des décorations en contreplaqué. Les habitants, mécontents, ne l'ont pas accepté et ont acheté eux-mêmes leur propre sapin, déposé ensuite devant le bâtiment.
Le débat sur la pertinence des traditionnels arbres de Noël n'en finit pas en France. L'association de quartier "Basta-Cosi" ("cela suffit comme ça") n'a pas apprécié la décision de la mairie du 12e arrondissement de Paris de se renoncer à un vrai sapin à l'occasion de Noël. Pour des raisons écologiques, celle-ci a en effet choisi d'installer un arbre fait en contreplaqué. Mais les riverains ont créé une cagnotte sur les réseaux sociaux pour en acheter un vrai, relate Le Parisien.
Les habitants ont donc acheté, installé et décoré un arbre réel à côté de l'artificiel. La mairie, avec à sa tête Emmanuelle Pierre-Marie (Europe Écologie Les Verts), l'a cependant rapidement retiré du perron pour des raisons de sécurité. Il a été déplacé non loin de là.

Une politique cohérente?

Il y a un an, la mairie du 12e avait déjà formulé son credo en indiquant dans un communiqué: "Noël est avant tout une fête solidaire, synonyme de retrouvailles, de convivialité et de chaleur. Il est possible de la célébrer pleinement tout en respectant l’environnement". Elle promettait d'utiliser "des alternatives durables aux sapins coupés dans l’espace public".
Plusieurs maires écologistes de grandes villes françaises s'attaquent à la tradition d'installer un sapin de Noël devant la mairie, préconisant des alternatives. Après la polémique de 2020 sur "l'arbre mort de Noël", le maire de Bordeaux Pierre Hurmic a ainsi choisi d'ériger un sapin en verre et acier fabriqué à partir de matériaux recyclés. Démontable, il pourra être réutilisé chaque année.
Tous les élus verts ne sont pourtant pas hostiles à cette tradition. À Besançon, la question ne s'est même pas posée et aucune autre option n'a été envisagée. Et à Strasbourg, le traditionnel arbre de Noël, en place chaque année depuis le XVIe siècle, mesure, comme habituellement, dans les 30 mètres. Il a été coupé dans une forêt de Meurthe-et-Moselle: "Prélevé à maturité, son départ participe à la gestion durable des forêts assurée par l’ONF", assure la collectivité citée par RTL.

Un recyclage possible

La culture des arbres de Noël est en effet de plus en plus critiquée. Certains militants dénoncent ainsi l’usage excessif de pesticides et le manque de biodiversité dans les plantations artificielles des sapins ainsi que l'utilisation de fongicides et de pesticides par les producteurs.
D’après l’Association française des sapins de Noël naturel (AFSNN), citée par Le Parisien, "les émissions de CO2 pour le cycle de vie complet sont de 3,1 kg pour l’arbre naturel et de 8,1 kg pour l’arbre artificiel sur une base annuelle". Un sapin d’1,50 mètre contribuerait à stocker jusqu’à 20 kilos de carbone pendant la durée de sa croissance. Le mieux est donc d’investir dans un arbre en pot qui peut être replanté.
Il existe aussi un moyen de recycler un arbre coupé. Broyé, il peut être utilisé en paillage sur des plantations ou dans les espaces verts municipaux. Une tonne de sapins permet de produire de 300 à 400 kilos de compost. Dans certaines villes, il est possible de collecter les sapins après les fêtes pour protéger les dunes ou les transformer en bois de chauffage. Son acidité lui permet aussi de servir de désherbant naturel.
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