Des propos de Le Pen sur l’Ukraine irritent Varsovie

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Drapeau de l'Otan et de l'Ukraine - Sputnik Afrique, 1920, 07.12.2021
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Varsovie a réagi à la déclaration de Marine Le Pen appelant l’Union européenne à cesser d’être un "pompier pyromane" entre Moscou et Kiev car, selon elle, l’Ukraine appartient à "la sphère d’influence de la Russie". Pour la diplomatie polonaise, il s’agit d’un point de vue qu’il faut combattre.
Alors que les autorités ukrainiennes affirment depuis novembre que la Russie a concentré à ses frontières un nombre important de militaires pour envahir le pays, Marine Le Pen, interrogée par des journalistes polonais, s’est montrée sceptique quant à un tel scénario.
Pour elle, c’est l’Union européenne qui y joue "un rôle de pompier pyromane" et est responsable "des tensions" et "des peurs" qui marquent les relations russo-ukrainiennes. De tels propos de la présidente du Rassemblement national, prononcés lors de sa visite en Pologne, ont fait réagir Varsovie.
Mardi 7 décembre, le vice-ministre polonais des Affaires étrangères Marcin Przydacz a déclaré qu’il "n’était absolument pas d’accord avec une telle réflexion".
Le diplomate a estimé que derrière Marine Le Pen se trouvent "nombre de politiciens" qui plus ou moins activement expriment ce genre d’opinions. Il a précisé que la diplomatie polonaise essayait de lutter contre de tels points de vue tout en expliquant la situation en Europe centrale et occidentale.

Le Pen appelle à lutter contre l’islamisme

En visite à Varsovie pour un sommet des partis souverainistes européens, Marine Le Pen a accordé une interview au quotidien Rzeczpospolita dans laquelle elle a estimé, entre autres, que la "véritable menace" qui planait sur l'Europe était "l'islamisme".
La déclaration de la femme politique sur l'Ukraine a été également commentée par le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.
"On n'est pas obligé d'être d'accord sur tout. Si quelqu'un en Europe de l’Ouest ne comprend pas pleinement la spécificité de [l’Europe] de l'Est, je ne suis pas surpris", a-t-il déclaré.

"Sphère d’influence"

Quelques jours avant la publication de cette interview, le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a également trouvé "inacceptable" d’admettre que la Russie pourrait avoir "sa sphère d’influence". D’après lui, une telle formulation suppose de facto que la Russie peut contrôler les actions de ses voisins "C'est un monde dans lequel nous ne voulons pas revenir", a-t-il insisté lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Alliance, le 1er décembre à Riga.
Il a ajouté que c’est la raison pour laquelle l'Ukraine, en tant que pays souverain et indépendant, avait le droit de souhaiter rejoindre l’Otan et que c’était à l’Alliance de décider si elle était prête ou non à le faire.

Ce que Moscou en pense

Le 2 décembre, le ministère russe des Affaires étrangères a commenté cette déclaration de Jens Stoltenberg. Il a ainsi rappelé que la Russie ne voulait pas de conflits. Sergueï Lavrov a d’ailleurs mis en garde contre une expansion de l'Otan vers l'est, ce qui pourrait affecter les intérêts fondamentaux de Moscou.
"Si nos partenaires de l'Otan déclarent que personne n'a le droit de dicter à tout pays souhaitant rejoindre l'Otan s’il pouvait le faire ou non, nous citons le droit international qui stipule que chaque État a le droit de choisir les moyens d'assurer ses intérêts légitimes de sécurité", a déclaré le diplomate lors d’une rencontre avec son homologue américain Antony Blinken.
Il a notamment souligné que le principe de l'indivisibilité de la sécurité, proclamé à plusieurs reprises, y compris à l'OSCE et au Conseil Russie-Otan, sous-tend que personne ne devait renforcer sa sécurité au détriment de la sécurité des autres.
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