"Est-ce qu’il n’essaierait pas de gratter mon buzz?": Orelsan réagit au soutien de Macron

© Photo Pixabay / juliocesarcostaRap
Rap - Sputnik Afrique, 1920, 04.12.2021
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Le dernier single d’Orelsan lui a valu d’être "bien vu" et qualifié de "sociologue" par Emmanuel Macron. Invité dans l’émission Quotidien, le rappeur s’étonne de la réaction du Président et soupçonne un énième buzz pour séduire la jeunesse.
"C’est bien vu. C’est quand même quelqu’un qui dépeint la société comme un sociologue", aurait prononcé Emmanuel Macron à l’écoute du titre phare d’Orelsan "L’Odeur de l’essence", rapportait Libération. Venu présenter son dernier album "Civilisation" sur le plateau de Quotidien, le rappeur de Caen réagit à cet éloge.
"Est-ce qu'il n'essaierait pas de gratter un petit peu mon buzz?", interroge-t-il, surpris d’un tel soutien. "Je pense qu'il n'a pas écouté tout l'album", soupçonne-t-il, tout en niant avoir produit une œuvre politique. "C'est vrai que quand on fait de la musique, il y a souvent des gens qui vont essayer de venir vous récupérer et c'est toujours un peu bizarre, parce que je ne me vois pas dans un camp en fait. Je crois même que je n'y connais rien en politique", conclut-il.
Néanmoins, c’est dans ce morceau que l’artiste prononce notamment: "Si le Président remporte la moitié des voix, c’est que les deux tiers de la France en voulaient pas". En effet, si Emmanuel Macron peut se targuer d’avoir obtenu plus de 66% des voix en 2017 contre Marine Le Pen, ce score ne reflète en rien une adhésion massive. Pour rappel, seuls 44% du total des inscrits avaient voté pour lui au second tour. Parmi eux, 43% l’avaient fait pour faire barrage contre Marine Le Pen, un tiers pour le "renouvellement politique qu’il représente", et 16% pour son programme, révélait un sondage d’Ipsos/Sopra Steria.
Par ailleurs, le rappeur ne dépeint pas une image très positive de la France après les cinq ans du quinquennat de Macron. Toujours dans ce titre, il dénonce au hasard "nos leaders [qui] ont échoué, ils seront détruits par la bête qu’ils ont créée", la "tyrannie des chiffres", la chute de notre civilisation "comme les Égyptiens, comme les Romains, comme les Mayas, comme les Grecs" ou encore "le Sénat" avec "les vieux riches qui font les lois".

Macron et le rap

Ce n’est pas la première fois que le chef de l’État affiche une certaine sympathie envers le rap ou les artistes populaires. Le 2 décembre, l’Élysée a rappelé à Libération qu’il les écoutait pour "prendre régulièrement le pouls du pays". Il y a tout juste un an, il livrait une réponse inattendue à la question baroque d’un internaute sur la possibilité d’un album de rap avec Trump, Merkel, et des ministres: "C'est pas le meilleur truc que j'ai à faire. Après... moi je suis ouvert".
En mai 2018, lors de la présentation de son plan banlieue, il citait dans un discours le rappeur Oxmo Puccino. Plus récemment, en mai 2021, après le dernier déconfinement, il était aperçu à un concert du groupe 47Ter à Nevers, partageant 15 minutes de sa présence sur son propre groupe Instagram.
Sans être déclaré candidat, il reste l’un de ceux qui affichent une des plus fortes cotes de popularités et intentions de vote chez les 18 – 30 ans, selon les sondages. Seule Marine Le Pen le devance sur ce tableau. En septembre, ses soutiens lançaient une campagne d’affichage reprenant le visuel de Netflix avec pour slogan "Macron, Président des jeunes".
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