La SNCF et Aéroports de Paris entrent en guerre ouverte

© Photo Pixabay / inkfloSNCF
SNCF - Sputnik Afrique, 1920, 03.12.2021
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Les partisans du rail et ceux de l’avion continuent de se déchirer sur les questions de développement durable. Sur BFM TV, le patron du Groupe ADP a vertement répondu à son homologue de la SNCF, qui lui reprochait le prix trop abordable des vols.
Alors que l’apparition du variant Omicron a encore donné un coup au trafic aérien, voici que la vieille querelle entre l’avion et le train ressurgit. Comme souvent ces dernières années, c’est autour de l’écologie que le drame se noue.
Ce 1er décembre, le patron de la SNCF Jean-Pierre Farandou n’a pas été tendre avec l’aviation, déclarant que ce n’était pas le train qui était "trop cher", mais l'avion qui ne l’était "pas assez", devant la commission développement durablement de l'Assemblée.
Et le responsable de demander à ce que l’"impact carbone" de l’avion soit mieux répercuté sur le coût des billets, via une taxe kérosène notamment.
Une pique que n’a pas goûtée Augustin de Romanet, président du Groupe ADP (anciennement Aéroports de Paris). Celui-ci a répondu à son confrère, déclarant à mots couverts que le train n’était pas non plus exempt de reproches écologiques.
"J'ai toujours considéré que quand l'assiette du voisin se remplissait, ça ne vidait pas la mienne […] Vous ne me verrez questionner l'artificialisation liée aux voies de chemin de fer, le glyphosate utilisé par les personnes qui entretiennent les voies, les subventions que reçoit le domaine ferroviaire, jamais", a ainsi lâché Augustin de Romanet sur BFM TV.
Le patron du Groupe ADP a enjoint chacun à rester "dans son couloir de nage" et à balayer devant sa porte.
Il a d’ailleurs reçu le soutien du ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, qui a lui aussi rappelé que l'État n'avait "jamais autant investi dans le ferroviaire" dans une lettre adressée au patron de la SNCF, tout en fustigeant la "position anti-avion" de ce dernier, rapporte RTL.
De son côté, la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (FNAM) s’est voulue plus nuancée, rappelant dans un communiqué que la concurrence était "un puissant vecteur de qualité de service" et permettait de démocratiser l’accès au voyage.

L’épineuse question des vols locaux

Ce n’est pas la première fois que le ton monte entre les secteurs aérien et ferroviaire cette année. Les tensions s’étaient notamment cristallisées en avril dernier, lorsque l’Assemblée avait voté la suppression de certains vols intérieurs en cas d'alternative par le train.
Un texte qui avait suscité d’âpres débats dans l’hémicycle, certains parlementaires s’inquiétant des conséquences pour le secteur aérien. Le député Joël Aviragnet (PS) avait ainsi fustigé le "coût humain disproportionné" de la mesure, susceptible de déboucher sur des suppressions d’emplois.
D’autres avaient regretté un nouveau clou enfoncé dans le cercueil d’un secteur déjà dévasté par le Covid-19.
L’idée de cette suppression de lignes avait germé du côté de la Convention citoyenne pour le climat, voulue par Emmanuel Macron en 2019. La Convention souhaitait à l’époque interdire l’avion, pour les trajets inférieurs à quatre heures, lorsqu’une alternative en train était disponible.
Au total, 18 lignes étaient alors concernées, dont Paris-Marseille. L’Assemblée nationale s’en était finalement tenue à la suppression de cinq lignes.
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