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Le contrat des F-35 en Suisse menacé par des surcoûts et un projet de votation?
Le contrat des F-35 en Suisse menacé par des surcoûts et un projet de votation?
Sputnik Afrique
La bonne affaire de l’été dernier paraît moins emballante six mois plus tard. Entre coûts d’exploitation revus à la hausse et oppositions tous azimuts, les... 30.11.2021, Sputnik Afrique
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Une dépense revue de 20% à la hausse! Le 26 novembre, l’Office fédéral de l’armement (Armasuisse) a présenté la version finale des accords à signer avec les États-Unis pour l’acquisition de trente-six chasseurs de cinquième génération et de cinq systèmes de défense sol-air Patriot.Deux contrats annoncés par le Conseil fédéral le 30 juin dernier. Au détriment du Rafale notamment. L’argument du rapport qualité/prix n’a depuis cessé d’être martelé: le F-35 serait non seulement plus performant, mais aussi meilleur marché que tous ses concurrents. Environ 2 milliards de moins que le deuxième candidat le moins cher! Un écart étonnant. Et à peine crédible..."Non, nous n’avons pas acheté une Ferrari", s’insurgeait à cette occasion Viola Amherd, responsable du Département fédéral de la défense (DDPS). "Nous ne voulons pas dilapider l’argent des impôts", insistait celle qui avait ardemment défendu la candidature de l’appareil américain.L’étau se resserre-t-il en Suisse pour le F-35?Patatras, à l’approche de l’hiver, l’argument du prix d’ami a désormais du plomb dans l’aile. La facture pour le "paquet complet" (coût d’achat des trente-six appareils ainsi que leur armement, pièces de rechanges, la formation des pilotes et des équipes de maintenance, etc.) grimpe de 5 à 6 milliards de francs suisses. Une différence que les Américains expliquent par l’inflation. Quant aux frais d’exploitation et de maintenance, ils sont estimés à 15,5 milliards de francs sur trente ans.D’ailleurs, Viola Amherd n’en démord pas: le prix de ces appareils "même en incluant l’inflation, restera dans la limite du crédit approuvé de 6 milliards de francs suisses" lors de la votation du 27 septembre 2020, assurait-elle début octobre dans les colonnes du Tages-Anzeiger.Pour le secrétaire général suppléant du Département fédéral de la défense (DDPS), Marc Siegenthaler, il n’y a "pas de plan B" au F-35. Une tentative d’éteindre l’initiative populaire lancée cet été par le Groupe pour une Suisse sans armée. Cette ONG plaide pour la démilitarisation de la Suisse. Elle a été ralliée par le Parti socialiste, les Verts et les Jeunes Verts. Leur objectif commun: recueillir au moins 100.000 signatures en l’espace de dix-huit mois afin de déclencher une votation.Initiative populaire: menace ou opportunité?Une perspective qui ravive l’espoir en France de voir l’appareil américain écarté. D’autant qu’il y a déjà eu un précédent retentissant. En mai 2014, le Gripen était rejeté par 53,4% des électeurs. Or lorsque, en 2011, l’avion suédois avait été choisi, le ministre de la Défense avait mis en avant son utilité dans le cadre de missions de police du ciel.Début 2012, deux rapports d’évaluation de l’armée de l’air remettaient ce choix en cause. Non seulement le Gripen se révélait moins performant que le Rafale et l’Eurofighter. Mais il n’avait même pas atteint "le seuil minimal de capacités attendues" en matière de police aérienne.Aujourd’hui, dans le cadre du F-35, la Commission de gestion du Conseil national a décidé mi-novembre de se pencher sur "la légalité et l'opportunité de certains aspects de la procédure d'évaluation suivie" pour le choix du nouvel appareil de l’armée de l’air suisse.Pour autant, les partisans du F-35 restent confiants. Ils affirment que tous ces arguments ont été soupesés lors de la sélection de l’appareil américain. Le délai de plusieurs années précédant la livraison des premiers F-35 n’a même pas pénalisé Lockheed-Martin! Ainsi, le rédacteur en chef de La Revue militaire suisse exposait cet été à Sputnik ses doutes sur le maintien du Rafale à l’horizon 2040. Les Helvètes auraient donc tout misé sur une piste futuriste. Avec tout ce que cela représente d’hypothétique. En tout cas, entre surcoûts et oppositions déclarées, le F-35 risque de devenir plus furtif que prévu du côté de Berne...
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Le contrat des F-35 en Suisse menacé par des surcoûts et un projet de votation?
20:59 30.11.2021 (Mis à jour: 18:04 10.01.2022) La bonne affaire de l’été dernier paraît moins emballante six mois plus tard. Entre coûts d’exploitation revus à la hausse et oppositions tous azimuts, les appareils américains du futur voient leur avenir s’assombrir au cœur des Alpes.
Une dépense revue de 20% à la hausse! Le 26 novembre, l’Office fédéral de l’armement (Armasuisse) a présenté la version finale des accords à signer avec les États-Unis pour l’acquisition de trente-six chasseurs de cinquième génération et de cinq systèmes de défense sol-air Patriot.
Deux contrats annoncés par le Conseil fédéral le 30 juin dernier. Au détriment du Rafale notamment. L’argument du rapport qualité/prix n’a depuis cessé d’être martelé: le F-35 serait non seulement plus performant, mais aussi meilleur marché que tous ses concurrents. Environ 2 milliards de moins que le deuxième candidat le moins cher! Un écart étonnant. Et à peine crédible...
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Non, nous n’avons pas acheté une Ferrari", s’insurgeait à cette occasion Viola Amherd, responsable du Département fédéral de la défense (DDPS). "
Nous ne voulons pas dilapider l’argent des impôts", insistait celle qui avait
ardemment défendu la candidature de l’appareil américain.
L’étau se resserre-t-il en Suisse pour le F-35?
Patatras, à l’approche de l’hiver, l’argument du prix d’ami a désormais du plomb dans l’aile. La facture pour le "paquet complet" (coût d’achat des trente-six appareils ainsi que leur armement, pièces de rechanges, la formation des pilotes et des équipes de maintenance, etc.) grimpe de 5 à 6 milliards de francs suisses. Une différence que les Américains expliquent par l’inflation. Quant aux frais d’exploitation et de maintenance, ils sont estimés à 15,5 milliards de francs sur trente ans.
D’ailleurs, Viola Amherd n’en démord pas: le prix de ces appareils "même en incluant l’inflation, restera dans la limite du crédit approuvé de 6 milliards de francs suisses" lors de la votation du 27 septembre 2020, assurait-elle début octobre dans les colonnes du Tages-Anzeiger.
Pour le secrétaire général suppléant du Département fédéral de la défense (DDPS), Marc Siegenthaler, il n’y a "
pas de plan B" au F-35. Une tentative d’éteindre l’initiative populaire lancée cet été par le Groupe pour une Suisse sans armée. Cette ONG plaide pour la démilitarisation de la Suisse. Elle a été ralliée par le Parti socialiste, les Verts et les Jeunes Verts. Leur objectif commun: recueillir au moins 100.000 signatures en l’espace de dix-huit mois afin de déclencher une votation.
Initiative populaire: menace ou opportunité?
Une perspective qui ravive l’espoir en France de voir l’appareil américain écarté. D’autant qu’il y a déjà eu un précédent retentissant. En mai 2014, le Gripen était rejeté par 53,4% des électeurs. Or lorsque, en 2011, l’avion suédois avait été choisi, le ministre de la Défense avait mis en avant son utilité dans le cadre de missions de police du ciel.
Début 2012, deux rapports d’évaluation de l’armée de l’air remettaient ce choix en cause. Non seulement le Gripen se révélait moins performant que le Rafale et l’Eurofighter. Mais il n’avait
même pas atteint "
le seuil minimal de capacités attendues" en matière de police aérienne.
Aujourd’hui, dans le cadre du F-35, la Commission de gestion du Conseil national a décidé mi-novembre de se pencher sur "la légalité et l'opportunité de certains aspects de la procédure d'évaluation suivie" pour le choix du nouvel appareil de l’armée de l’air suisse.
Pour autant, les partisans du F-35 restent confiants. Ils affirment que tous ces arguments ont été soupesés lors de la sélection de l’appareil américain. Le délai de plusieurs années précédant la livraison des premiers F-35 n’a même pas pénalisé Lockheed-Martin! Ainsi, le rédacteur en chef de
La Revue militaire suisse exposait cet été à
Sputnik ses doutes sur le maintien du Rafale à l’horizon 2040. Les Helvètes auraient donc tout misé sur une piste futuriste. Avec tout ce que cela représente d’hypothétique. En tout cas, entre surcoûts et oppositions déclarées, le F-35 risque de devenir plus furtif que prévu du côté de Berne...