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Autonomie de la Guadeloupe: une diversion du gouvernement pour enterrer la crise?
Autonomie de la Guadeloupe: une diversion du gouvernement pour enterrer la crise?
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Après avoir évoqué l’"autonomie" de l’île en réponse à la crise qui la traverse, Sébastien Lecornu s’est attiré les foudres de l’opposition. Si le débat n’est... 29.11.2021, Sputnik Afrique
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Pour répondre aux revendications des Guadeloupéens, le gouvernement a joué la carte des concessions. L’exécutif a annoncé des assouplissements quant à l’obligation vaccinale pour les soignants et les pompiers. Ils auront désormais jusqu’au 31 décembre pour se mettre en conformité ou, le cas échéant, réfléchir à une reconversion professionnelle.Sébastien Lecornu, ministre des Outre-Mer, s’est dit également prêt à discuter de la question de l’autonomie de la Guadeloupe lors d’une allocution prononcée le 26 novembre. Une piste évoquée alors que l’île était le théâtre de nombreux heurts et de scènes de violence.Selon le ministre, "le gouvernement est prêt à en parler" et il n’y a "pas de mauvais débat".Un gouvernement hors sujet?Dominique Théophile est sénateur de la Guadeloupe (groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, RDPI, majoritairement composé d’élus En Marche). Pour lui, l’autonomie "n’est pas un sujet tabou car ilfait l’objet de discussions très libres à l’intérieur du pays de Guadeloupe". Toutefois, il critique à demi-mots la sortie du ministre des Outre-Mer.Et pour cause, le sénateur rappelle que cette question doit être régie par le congrès des élus départementaux et régionaux, dans le cadre de la loi d’orientation des outre-mer du 13 décembre 2000. Cet organe permet notamment de délibérer sur toute proposition relative à de nouveaux transferts de compétences de l’État vers la région ou le département concerné. "C’est à l’intérieur de cette institution que les débats doivent se dérouler", résume le vice-président de la délégation sénatoriale aux outre-merOutre ces considérations procédurales, le sénateur estime que le débat sur l’autonomie "n’a pas été mis sur la table" à l’occasion de ce mouvement de contestation. En effet, après les revendications liées à l’obligation vaccinale et au pass sanitaire, c’est la cherté de la vie qui s’est immiscée au cœur des préoccupations des manifestants.Alors, comment expliquer que le gouvernement évoque cette thématique? Pour Marine Le Pen, candidate à la présidentielle du Rassemblement national, cette proposition vise à "essayer d’acheter les indépendantistes radicaux". "Le gouvernement se dit prêt à lâcher la Guadeloupe. Ce n’est pas ce que les Guadeloupéens attendent! Ils attendent de l’État d’être protégés et respectés et qu’on leur offre des perspectives d’avenir", s’est-elle insurgée.Le ministre des Outre-Mer rétropédaleDu côté des Républicains, Xavier Bertrand, candidat à la primaire de la droite, a également fustigé cette possibilité: "La réponse gouvernementale à la crise aux Antilles, c’est l’autonomie! Les Guadeloupéens et les Martiniquais ne veulent pas moins d’État, au contraire: ils entendent que l’État se tienne à leur côté et assume ses responsabilités."Cette levée de boucliers a obligé Sébastien Lecornu à clarifier ses propos dans le JDD. Il a ainsi avancé que ce sont les "acteurs de terrain" qui ont ouvert le débat par leur refus de voir l’obligation vaccinale s’appliquer aux Antilles. La compétence en matière de santé relevant de l’État, s’y soustraire reviendrait pour le pouvoir à revendiquer un statut particulier. Par ailleurs, soufflant le chaud et le froid, le ministre des Outre-Mer a insisté sur le fait que "l’autonomie, ce n’est certainement pas l’indépendance". Sur RMC/BFM, Gérald Darmanin a enfoncé le clou: "La décentralisation pour l’outre-mer [...] pourrait s’apparenter à un statut comme la Polynésie française qu’on a aujourd’hui"."Et c’est un territoire qui fonctionne très bien, où l’on parle de domiciliation de pouvoirs, de partage des responsabilités, ce n’est pas la peine de présenter l’autonomie comme un langage de peur. L’autonomie, c’est une situation institutionnelle à l’intérieur de la République", abonde Dominique Théophile.Reste que le sénateur de la Guadeloupe persiste et signe: "aucune évolution ne peut se faire sans l’assentiment des populations."
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Autonomie de la Guadeloupe: une diversion du gouvernement pour enterrer la crise?
20:12 29.11.2021 (Mis à jour: 17:50 10.01.2022) Après avoir évoqué l’"autonomie" de l’île en réponse à la crise qui la traverse, Sébastien Lecornu s’est attiré les foudres de l’opposition. Si le débat n’est pas tabou, estime le sénateur LREM Dominique Théophile, il n’en est pas moins hors sujet.
Pour répondre aux revendications des Guadeloupéens, le gouvernement a joué la carte des concessions. L’exécutif a annoncé des assouplissements quant à l’
obligation vaccinale pour les soignants et les pompiers. Ils auront désormais jusqu’au 31 décembre pour se mettre en conformité ou, le cas échéant, réfléchir à une reconversion professionnelle.
Sébastien Lecornu, ministre des Outre-Mer, s’est dit également prêt à discuter de la question de l’autonomie de la Guadeloupe lors d’une allocution prononcée le 26 novembre. Une piste évoquée alors que l’île était le théâtre de nombreux heurts et de
scènes de violence.
"Certains élus ont posé la question, en creux, de l’autonomie par rapport à son statut actuel de département ou région d’outre-mer. D’après eux, la Guadeloupe pourrait mieux se gérer elle-même. Ils souhaitent moins d’égalité avec l’Hexagone, plus de liberté de décision par les élus locaux", a expliqué le ministre.
Selon le ministre, "le gouvernement est prêt à en parler" et il n’y a "pas de mauvais débat".
Un gouvernement hors sujet?
Dominique Théophile est sénateur de la Guadeloupe (groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, RDPI, majoritairement composé d’élus En Marche). Pour lui, l’autonomie "n’est pas un sujet tabou car ilfait l’objet de discussions très libres à l’intérieur du pays de Guadeloupe". Toutefois, il critique à demi-mots la sortie du ministre des Outre-Mer.
"Il appartient aux élus de déclencher cette évolution institutionnelle, en lien avec le peuple de la Guadeloupe. Ce n’est pas à un ministre, quel que soit le gouvernement, d’anticiper et de parler de cela", objecte-t-il au micro de Sputnik.
Et pour cause, le sénateur rappelle que cette question doit être régie par le congrès des élus départementaux et régionaux, dans le cadre de la loi d’orientation des outre-mer du 13 décembre 2000. Cet organe permet notamment de délibérer sur toute proposition relative à de nouveaux transferts de compétences de l’État vers la région ou le département concerné. "C’est à l’intérieur de cette institution que les débats doivent se dérouler", résume le vice-président de la délégation sénatoriale aux outre-mer
Outre ces considérations procédurales, le sénateur estime que le débat sur l’autonomie "n’a pas été mis sur la table" à l’occasion de ce mouvement de contestation. En effet, après les revendications liées à l’obligation vaccinale et au pass sanitaire, c’est la cherté de la vie qui s’est immiscée au cœur des préoccupations des manifestants.
"Aucun mouvement spontané dans la planète n’a été réglé par la modification de l’institution. Ça se règle surtout par des réponses immédiates et après, quand les choses s’apaisent, il faut préparer une discussion sur l’avenir du territoire et cela passe aussi par interroger les institutions", affirme Dominique Théophile.
Alors, comment expliquer que le gouvernement évoque cette thématique? Pour Marine Le Pen, candidate à la présidentielle du Rassemblement national, cette proposition vise à "essayer d’acheter les indépendantistes radicaux". "Le gouvernement se dit prêt à lâcher la Guadeloupe. Ce n’est pas ce que les Guadeloupéens attendent! Ils attendent de l’État d’être protégés et respectés et qu’on leur offre des perspectives d’avenir", s’est-elle insurgée.
Le ministre des Outre-Mer rétropédale
Du côté des Républicains, Xavier Bertrand, candidat à la primaire de la droite, a également fustigé cette possibilité: "La réponse gouvernementale à la crise aux Antilles, c’est l’autonomie! Les Guadeloupéens et les Martiniquais ne veulent pas moins d’État, au contraire: ils entendent que l’État se tienne à leur côté et assume ses responsabilités."
Cette levée de boucliers a obligé Sébastien Lecornu à
clarifier ses propos dans le
JDD. Il a ainsi avancé que ce sont les "
acteurs de terrain" qui ont ouvert le débat par leur refus de voir l’obligation vaccinale s’appliquer aux Antilles. La compétence en matière de santé relevant de l’État, s’y soustraire reviendrait pour le pouvoir à revendiquer un statut particulier. Par ailleurs, soufflant le chaud et le froid, le ministre des Outre-Mer a insisté sur le fait que "
l’autonomie, ce n’est certainement pas l’indépendance". Sur
RMC/BFM, Gérald Darmanin a
enfoncé le clou: "
La décentralisation pour l’outre-mer [...] pourrait s’apparenter à un statut comme la Polynésie française qu’on a aujourd’hui".
"C’est un territoire pleinement français où nous avons nos armées […] mais les compétences sociales, les compétences économiques sont la compétence du territoire", a-t-il détaillé.
"Et c’est un territoire qui fonctionne très bien, où l’on parle de domiciliation de pouvoirs, de partage des responsabilités, ce n’est pas la peine de présenter l’autonomie comme un langage de peur. L’autonomie, c’est une situation institutionnelle à l’intérieur de la République", abonde Dominique Théophile.
Reste que le sénateur de la Guadeloupe persiste et signe: "aucune évolution ne peut se faire sans l’assentiment des populations."
"C’est aux Guadeloupéens et aux élus guadeloupéens de dicter le calendrier."