L'Arctique a commencé à se réchauffer des décennies plus tôt qu’estimé, alertent des chercheurs

© Sputnik . Alexandre Lyskine / Accéder à la base multimédiaUn lever du soleil en Arctique
Un lever du soleil en Arctique - Sputnik Afrique, 1920, 26.11.2021
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L'océan Arctique se réchauffe depuis le début du XXe siècle, des décennies plus tôt que ce que les observations et calculs précédents ont laissé supposer, alertent des scientifiques de l'université de Cambridge dans une nouvelle étude.
La température de l'eau de l'océan Arctique a commencé à monter des décennies plus tôt que prévu, ont conclu des scientifiques de l'université de Cambridge qui publient les résultats de leur étude dans la revue Science Advances.
"Lorsque nous avons examiné l'ensemble de ces 800 dernières années, les relevés de température et de salinité semblaient assez constants. Mais soudain, au début du XXe siècle, les données font un bond considérable, c'est vraiment frappant", a déclaré Tommaso Tesi, l’un des chercheurs, de l'Institut des sciences polaires du Conseil national de la recherche à Bologne.

L'océan Atlantique est mis en cause

L'équipe des chercheurs a reconstitué l'histoire du réchauffement de l'océan dans la zone du détroit de Fram, entre l'île du Groenland et l'archipel de Svalbard. L'océan Atlantique, dont les eaux se jettent dans l'océan Arctique, est à l'origine du réchauffement et du changement de composition de l’eau, selon eux. En conséquence, les températures ont augmenté d'environ 2°C depuis 1900, la glace de mer a reculé et la salinité a augmenté.
Les auteurs de cette étude précisent que ce sont les eaux de l'océan Arctique qui se réchauffent le plus rapidement. Avec le réchauffement, la glace de la région polaire fond, ce qui fait monter le niveau des mers.
"L'océan Arctique se réchauffe depuis bien plus longtemps que ce que nous pensions auparavant. Et c'est quelque chose d'un peu troublant pour de nombreuses raisons, notamment parce que les modèles climatiques que nous utilisons pour lancer des projections du changement climatique futur ne reflètent pas vraiment ce type de changements", a détaillé Francesco Muschitiello, l’un des auteurs de l’étude, à CNN.
La hausse continue des températures entraînera la disparition progressive du pergélisol dans l'Arctique, où d'énormes quantités de méthane se sont accumulées. Il s'agit d'un gaz à effet de serre plus néfaste que le dioxyde de carbone, ont averti les scientifiques.

Des études supplémentaires sont nécessaires

Ils prévoient de poursuivre l'étude des modèles climatiques afin de mieux comprendre l'"atlantisation" de l'océan Arctique. Les scientifiques ne savent également pas exactement quel rôle, dans le cas où il y en aurait un, le changement climatique d'origine humaine a joué dans le réchauffement précoce de l'Arctique, et des recherches supplémentaires sont nécessaires.
"Nous parlons du début des années 1900, et à cette époque, nous avions déjà surchargé l'atmosphère de dioxyde de carbone. Il est possible que l'océan Arctique soit plus sensible aux gaz à effet de serre qu'on ne le pensait auparavant", a conclu Francesco Muschitiello.

La fonte des glaces bat des records

La fonte des glaces dans l'Arctique avait déjà atteint des niveaux record au cours des deux dernières années, selon un rapport annuel sur l’état des océans, préparé par 120 scientifiques de plus de 30 institutions européennes et publié le 22 septembre dans le Journal of Operational Oceanography.
Depuis 1979, les niveaux de glace enregistrés en Arctique par décennie ont baissé en moyenne de 13%. Le réchauffement de l'océan Arctique contribue à environ 4% du réchauffement global des océans.
Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a également sonné l’alarme le 17 septembre, avertissant que selon un rapport de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, "le monde est sur un chemin catastrophique vers +2,7°C de réchauffement".
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