Un jeune potentiellement blessé par balle par la police en Guadeloupe, une enquête ouverte

© AFP 2024 CHRISTOPHE ARCHAMBAULTPetit-Bourg, Guadeloupe, le 23 novembre 2021, après des émeutes
Petit-Bourg, Guadeloupe, le 23 novembre 2021, après des émeutes - Sputnik Afrique, 1920, 25.11.2021
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Un jeune homme a pris une balle dans le genou lors d’un échange de coups de feu entre les forces de l’ordre aux Abymes, en Guadeloupe, selon La Première. Il n’a pas été confirmé si le tir venait des forces de l’ordre. Une enquête a été ouverte.
Cette semaine, alors que les forces l’ordre ont été visées par des tirs à balles réelles lors d’affrontements en Guadeloupe, un manifestant a lui-même été blessé par arme à feu, rapporte La Première. Dans la soirée du 23 novembre, à Bouliqui, dans l’aire urbaine des Abymes, un jeune a reçu une balle lors d’un échange de tirs avec la police.
Une vidéo montre le jeune homme pris en charge par les secours, sa blessure étant visible au-dessus de son genou gauche. Il n’a pas été confirmé si la balle avait été tirée par un policier. Le parquet de Pointe-à-Pitre a ouvert une enquête, tandis que les versions divergent "quant à savoir d’où les premiers tirs sont partis". Le média ne fait pas état d’autres blessés. La victime a déposé plainte le lendemain matin.

Émeutes

La situation est devenue explosive aux Antilles, notamment à cause du pass sanitaire et de l’obligation vaccinale des soignants. Plusieurs établissements de soins se sont retrouvés en difficulté face au manque de personnel, certains ayant été suspendus pour non-vaccination, le tout alors que la couverture vaccinale est faible dans ces territoires. Les syndicats réclament dès lors un report de cette mesure. En Guadeloupe, des professionnels de santé étaient eux-mêmes pris à partie par des manifestants, certains ayant été menacés par arme à feu, a averti mardi l’Agence régionale de santé du département.
Les barrages se sont multipliés sur les principaux axes routiers à la fois en Martinique et en Guadeloupe, bloquant parfois des ambulances. Le couvre-feu en Guadeloupe a été prolongé jusqu’au 28 novembre, signifiant la fermeture de la plupart des magasins et services, à l’exception de ceux qui fournissent des biens de première nécessité.
Des nuits de violences successives ont poussé Paris à y envoyer le GIGN et le Raid. Des tirs ont également été constatés à Fort-de-France dans la nuit de lundi à mardi, et des violences ont encore eu lieu mercredi, malgré la levée des barrages. Une grève générale s’y déroule pour le troisième jour consécutif.

Dialogue

Le 22 novembre, Jean Castex a annoncé la création d’une "instance de dialogue" pour les soignants guadeloupéens non vaccinés, avec notamment une aide pour "une reconversion professionnelle". "On va les accompagner", a-t-il promis. Ce jeudi se déroule une conférence en ligne entre le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu et "l’ensemble des élus de la Guadeloupe", afin d’apporter des solutions non seulement sanitaires, mais aussi concernant les jeunes présents sur les barrages.
Pour rappel, la Guadeloupe est l’un des départements les plus pauvres de France. En 2020, son taux de chômage s’établissait à 17%, soit deux fois plus qu’en France métropolitaine. Le secteur du tourisme, l’un de ses principaux axes de revenus, a été largement plombé par la crise sanitaire. Récemment, les habitants ont également exprimé leur colère contre la hausse des prix du carburant et du gaz.
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