Naufrage de migrants au large de la Manche: cinq passeurs suspects interpellés
10:30 25.11.2021 (Mis à jour: 17:50 10.01.2022)
© AFP 2024 THOMAS COEXGérald Darmanin
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Cinq passeurs ont été arrêtés suspectés d'être "directement en lien" avec la mort, mercredi, de 27 migrants dans le naufrage de leur embarcation dans la Manche, au large des côtes françaises, alors qu'ils tentaient de gagner la Grande-Bretagne, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Le ministre avait indiqué, lors d'un déplacement à Calais (nord), que quatre passeurs présumés avaient été arrêtés mercredi en fin d'après-midi et que deux d'entre eux étaient "en décision de défèrement devant le tribunal".
La cinquième arrestation est intervenue cette nuit, a indiqué le ministre jeudi matin sur RTL.
Une enquête a été ouverte pour "aide à l'entrée et au séjour irréguliers en bande organisée", "homicide et blessures involontaires" et "association de malfaiteurs".
Gérald Darmanin a qualifié, jeudi, les passeurs de "criminels" qui "exploitent la misère des gens, des femmes, des enfants".
"Il y a des femmes enceintes, des enfants qui sont morts hier, dans cette embarcation de fortune. Pour quelques milliers d'euros on exploite ces personnes pour leur promettre l'eldorado en Angleterre", a affirmé le ministre, précisant que les deux survivants, un Irakien et un Somalien, se trouvaient hier "en hypothermie" et qu'ils seront bientôt entendus.
Parmi les victimes figurent 17 hommes, sept femmes et trois jeunes, selon la procureure de Lille, citée par les médias, tandis qu’une source policière affirme qu’un adolescent et 3 enfants figureraient parmi les victimes.
"Depuis le 1er janvier, nous avons arrêté 1500 passeurs", qui fonctionnent comme des "organisations mafieuses" qui "relèvent du grand banditisme" avec l'utilisation notamment de "téléphones cryptés", a assuré le ministre de l’Intérieur.
Réagissant à ce drame, le Président Emmanuel Macron a déclaré dans la soirée que "la France ne laissera pas la Manche devenir un cimetière". Le chef de l'Etat français a également promis que "tout sera mis en œuvre pour retrouver et condamner les responsables" de ce drame.
Ce naufrage est le plus meurtrier depuis l'envolée en 2018 des traversées migratoires de la Manche à destination du Royaume Uni.
Récemment, le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord avait alerté d’une augmentation des tentatives de traversées migratoires de la Manche à bord de petites embarcations qui ont doublé ces trois derniers mois.
Au 20 novembre, 31.500 migrants avaient quitté les côtes depuis le début de l'année et 7.800 migrants avaient été sauvés, avait-il affirmé.
En 2020, six personnes ont trouvé la mort et trois autres ont été portées disparues. Quatre décès ont été recensés en 2019.