Les Français apprécient la voiture électrique mais restent au thermique

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Bien que l’entretien et la recharge des véhicules électriques deviennent plus accessibles, la plupart des Français ont plutôt une bonne image des voitures à essence ou au diesel par rapport à leur analogue électrique. Les Franciliens, qui utilisent peu la voiture au quotidien, sont toutefois plus nombreux que les ruraux à apprécier l’électrique.
Alors que le pacte vert de la Commission européenne veut la fin des ventes de voitures thermiques d’ici 2035, les Français expriment des points de vue divers concernant le véhicule électrique en fonction de leur lieu d’habitation.
L’ensemble de la population reste majoritairement attachée à la voiture à essence, révèle une enquête réalisée pour le fournisseur d’énergie verte OVO Energy France en partenariat avec l’Ifop, publiée le 23 novembre. 79% ont une image positive de celle-ci, contre seulement 56% pour son homologue électrique.
Ces proportions apparaissent plus nuancées selon les lieux d’habitation: la moitié des habitants de communes rurales disent avoir une bonne image de la voiture électrique, contre 60% des habitants de l’agglomération parisienne et 58% des Français qui habitent dans des communes urbaines de province.
Même si les Franciliens sont les plus nombreux à apprécier cet engin, seul un cinquième d’entre eux utilise la voiture au quotidien contre 66% des habitants de communes rurales. Pour 84% de ces derniers, c’est la voiture à moteur diesel qui reste la favorite, ainsi que pour 77% des deux autres catégories d’agglomération.
L’enquête a été réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 1er au 7 octobre 2021 auprès d’un échantillon de 1.007 personnes.

Quelle place pour la voiture électrique à l’avenir?

Malgré d’incessants appels lancés par la communauté internationale à diminuer les émissions de CO2, les Français ne semblent pas être unanimes pour abandonner tout de suite les véhicules polluants.
41% des personnes sondées opteraient pour une voiture thermique si elles devaient changer de voiture dans l’année. Par ailleurs, seulement 30% d’entre elles soutiennent l’éventuelle interdiction des véhicules thermiques dans les centres-villes des grandes agglomérations.
Dans une perspective de long terme, 39% des Français voient la voiture hybride à la première place parmi les modes de transport qui pourraient constituer l’avenir de la mobilité quotidienne. La voiture électrique est également citée par 36%. Puis vient le vélo électrique (24%).
La voiture thermique et le vélo occupent tous deux la quatrième place, crédité chacun de 20% des avis. Enfin, 66% de la population pensent que les voitures à moteur thermique auront disparu de la circulation d'ici à 2040.
Les raisons écologiques et environnementales (30%) pour le choix d’un véhicule électrique sont toutefois devancées par le prix des carburants comme facteur majeur de l’abandon de la voiture thermique pour 40% des personnes sondées.

Peut-elle concurrencer la voiture thermique?

Parmi les freins à l’achat d’un véhicule électrique, l’enquête cite sa faible autonomie et le manque de bornes de recharge ainsi que son prix élevé. En effet, les voitures les moins chères, ayant une autonomie limitée, se vendent pour environ 20.000 euros, selon une analyse de Caroom.
Ce alors que le prix peut même grimper jusqu’à 90.000 euros. En tête du classement des meilleures ventes mensuelles en France, selon les données collectées par l’Avere-France, la ZOÉ de Renault se vend pour 32.500 euros.
Toujours selon l’association, les ventes de véhicules électriques et hybrides prennent de l’ampleur depuis des mois. En octobre dernier, celles-ci ont représenté près de 18% du marché français.
Parallèlement, une étude réalisée par Bloomberg New Energy Finance en 2017 avance que les deux types de voitures auront le même prix à partir de 2025.
Par ailleurs, la voiture électrique, surtout de taille moyenne, semble devenir de plus en plus compétitive en termes d’entretien également, indique l'édition 2021 du Car Cost Index de LeasePlan qui a étudié son coût à l’échelle européenne. En France, il est évalué à 644 euros contre 737 euros pour l'essence et 768 euros pour le diesel.
Enfin, le coût d’une recharge pour 100 kilomètres est d’environ trois euros, selon les calculs de Caroom, soit de trois à quatre fois moins cher que le coût du carburant pour une voiture qui consomme en moyenne sept litres aux 100 kilomètres.

Manque de bornes de recharge

Mettant en valeur la baisse du coût de son entretien, le PDG de LeasePlan a pointé l’absence de démarches de la part des gouvernements pour faciliter son usage:
"Ce rapport est un signal d'alarme pour les décideurs politiques: les voitures électriques ont enfin dépassé le seuil de l'accessibilité et sont désormais compétitives en termes de coûts dans toute l'Europe, mais l'action gouvernementale en matière d'infrastructures reste terriblement inadéquate", a réagi Tex Gunning cité par Journal Auto.
Entre-temps, l’Avere-France a fait état de 49.914 points de recharge ouverts au public au 31 octobre, soit une augmentation de 52% depuis janvier 2021. Ainsi, la France compte en moyenne un point de recharge pour neuf véhicules ou un point de recharge pour 14 voitures si l’on prend également en compte 246.000 modèles hybrides rechargeables, indique l’association.
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