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Sous-marins australiens : les Anglo-Saxons entérinent le transfert de technologie
Sous-marins australiens : les Anglo-Saxons entérinent le transfert de technologie
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L'Australie et ses alliés britanniques et américains viennent d’officialiser le transfert de technologie de la propulsion nucléaire navale. Pilier de... 23.11.2021, Sputnik Afrique
2021-11-23T20:00+0100
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Canberra a franchi un premier pas vers l’acquisition de sous-marins nucléaires, dans le cadre de l’alliance Aukus (pour Australia, United Kingdom, United States). Lundi 22 novembre, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a signé, avec Michael Goldman, chargé d’affaires américain, et Victoria Treadell, haut commissaire du Royaume-Uni en Australie, un accord autorisant l’échange d’informations classifiées sur la propulsion nucléaire navale entre les trois membres de l’alliance. Le deal a été préalablement approuvé par Joe Biden, à travers un mémorandum visant à améliorer leur "défense mutuelle", signé vendredi.Un premier pas, donc, vers la conclusion d’ un contrat pour des submersibles britanniques ou américains. Au-delà du concepteur de ses futurs bâtiments, reste également à déterminer dans quel délai l’Australie les obtiendra. Et Canberra est plus pressé qu’il ne voudrait l’admettre: ses six sous-marins de classe Collins vieillissent. Initialement, ils devaient être retirés du service à partir de 2026. Cependant, la prolongation jusqu’en 2030 a été décidée au printemps 2016, quelques semaines avant que l’Australie ne fasse mine d’opter pour l’offre tricolore.Sous-marins d’attaque: l’Australie repart de zéroLes douze Shortfin Barracudas à propulsion diesel-électrique, initialement commandés au français Naval Group, étaient attendus entre 2030 et 2040. Le revirement de Canberra, en faveur de ses alliés anglo-saxons, devrait proroger l’arrivée de cette relève de plusieurs années. D’autant plus qu’il s’agit à présent de modèles à propulsion nucléaire.Or, en matière d’atome, les Australiens partent de zéro. Un point que n’a pas manqué de relever la partie française. "Notre premier sous-marin, on le livrait à l’Australie en 2033. Je ne sais pas à quelle date sera livré le premier sous-marin nucléaire", a notamment lancé le 21 novembre Jean Yves Le Drian, invité du Grand Jury (RTL-LCI-Le Figaro)."Les sous-marins, pour moi, ce n’est pas fini", a surenchéri le ministre. Il a notamment insisté sur le fait que les négociations pour l’indemnisation de Naval Group allaient bon train, et ce afin que les Français soient "pleinement respectés". Pas moins de 650 personnes travaillaient en France, principalement dans des bureaux d’études, sur ce méga-contrat estimé à plus de 30 milliards d’euros.Paris désavoué: un revirement "rationnel" pour BruxellesReste à savoir si les parties françaises et australiennes s’entendront… La tension entre Paris et Canberra ne retombe pas. Début novembre, la divulgation par la presse de l’île-continent d’un SMS qu’Emmanuel Macron avait adressé au Premier ministre Scott Morrison a courroucé l’Élysée. Envoyé par le Président français la veille de la dénonciation du contrat, ce SMS prouverait, selon la pouvoir australien, que la France était au courant du coup qui se tramait en coulisse. "Dois-je m'attendre à de bonnes ou de mauvaises nouvelles pour notre ambition conjointe sur les sous-marins?" avait textoté le chef de l’État.La France accuse en effet l’Australie de l’avoir "maintenue dans l’ignorance", dissimulant jusqu’au bout son intention de déchirer l’accord. Jean-Yves Le Drian avait fustigé un "coup dans le dos" et dénoncé l’attitude "brutale" de l’Administration Biden. Paris avait rappelé ses ambassadeurs tant en Australie qu’aux États-Unis.Dans la foulée de cette déconvenue, Paris avait compté sur le soutien de Bruxelles. Notamment à travers une suspension des négociations d’un accord de libre-échange avec l’Australie. Mais, au-delà de quelques déclarations, aucun geste concret n’a été esquissé. En effet, ce revirement de Canberra en défaveur des Français aurait été "rationnel" pour ne citer que Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères. "L'Australie a décidé de renforcer ses liens militaires et militaro-industriels avec ceux qui pouvaient lui offrir la même protection", avait précisé le diplomate en chef de l’Union européenne lors d'une conférence à Madrid. Avec de tels amis, la patrie de Jean Monnet peut très bien se passer d’ennemis…
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Sous-marins australiens : les Anglo-Saxons entérinent le transfert de technologie
20:00 23.11.2021 (Mis à jour: 02:38 28.02.2023) L'Australie et ses alliés britanniques et américains viennent d’officialiser le transfert de technologie de la propulsion nucléaire navale. Pilier de l’alliance Aukus, qui a torpillé le "contrat du siècle" signé avec le français Naval Group.
Canberra a franchi un premier pas vers l’acquisition de sous-marins nucléaires, dans le cadre de l’alliance Aukus (pour Australia, United Kingdom, United States). Lundi 22 novembre, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a signé, avec Michael Goldman, chargé d’affaires américain, et Victoria Treadell, haut commissaire du Royaume-Uni en Australie, un
accord autorisant l’échange d’informations classifiées sur la propulsion nucléaire navale entre les trois membres de l’alliance. Le deal a été préalablement approuvé par Joe Biden, à travers un mémorandum visant à améliorer leur "
défense mutuelle", signé vendredi.
"Grâce à l'accès aux informations permis par cet accord, ainsi que les décennies d'expérience de nos partenaires britanniques et américains dans le domaine des sous-marins à propulsion nucléaire, l'Australie sera également en mesure d'être un gestionnaire responsable et fiable de cette technologie", a déclaré le ministre australien à l’issue de sa rencontre avec les diplomates.
Un premier pas, donc, vers la conclusion d’ un contrat pour des submersibles britanniques ou américains. Au-delà du concepteur de ses futurs bâtiments, reste également à déterminer dans quel délai l’Australie les obtiendra. Et Canberra est plus pressé qu’il ne voudrait l’admettre: ses six sous-marins de classe Collins vieillissent. Initialement, ils devaient être retirés du service à partir de 2026. Cependant, la
prolongation jusqu’en 2030 a été décidée au printemps 2016, quelques semaines avant que l’Australie ne fasse mine d’opter pour l’offre tricolore.
Sous-marins d’attaque: l’Australie repart de zéro
Les douze Shortfin Barracudas à propulsion diesel-électrique, initialement commandés au français Naval Group, étaient attendus entre 2030 et 2040. Le revirement de Canberra, en faveur de ses alliés anglo-saxons, devrait proroger l’arrivée de cette relève de plusieurs années. D’autant plus qu’il s’agit à présent de modèles à propulsion nucléaire.
Or, en matière d’atome, les Australiens partent de zéro. Un point que n’a pas manqué de relever la partie française.
"Notre premier sous-marin, on le livrait à l’Australie en 2033. Je ne sais pas à quelle date sera livré le premier sous-marin nucléaire", a notamment lancé le 21 novembre Jean Yves Le Drian, invité du Grand Jury (
RTL-LCI-Le Figaro).
"Les Australiens peuvent avoir perdu beaucoup plus que ce qu’ils croient. Les trois se sont mis d’accord. Sur quoi? Sur le fait que, dans dix-huit mois, il y aura un projet. Pour l’instant, il n’y a rien", a raillé le chef de la diplomatie française.
"Les sous-marins, pour moi, ce n’est pas fini", a surenchéri le ministre. Il a notamment insisté sur le fait que les négociations pour l’indemnisation de Naval Group allaient bon train, et ce afin que les Français soient "pleinement respectés". Pas moins de 650 personnes travaillaient en France, principalement dans des bureaux d’études, sur ce méga-contrat estimé à plus de 30 milliards d’euros.
Paris désavoué: un revirement "rationnel" pour Bruxelles
Reste à savoir si les parties françaises et australiennes s’entendront… La tension entre Paris et Canberra ne retombe pas. Début novembre, la divulgation par la presse de l’île-continent d’un SMS qu’Emmanuel Macron avait adressé au Premier ministre Scott Morrison a courroucé l’Élysée. Envoyé par le Président français la veille de la dénonciation du contrat, ce SMS prouverait, selon la pouvoir australien, que la France était au courant du coup qui se tramait en coulisse. "Dois-je m'attendre à de bonnes ou de mauvaises nouvelles pour notre ambition conjointe sur les sous-marins?" avait textoté le chef de l’État.
La France accuse en effet l’Australie de l’avoir "maintenue dans l’ignorance", dissimulant jusqu’au bout son intention de déchirer l’accord. Jean-Yves Le Drian avait fustigé un "coup dans le dos" et dénoncé l’attitude "brutale" de l’Administration Biden. Paris avait rappelé ses ambassadeurs tant en Australie qu’aux États-Unis.
Dans la foulée de cette déconvenue, Paris avait compté sur le soutien de Bruxelles. Notamment à travers une
suspension des négociations d’un accord de libre-échange avec l’Australie. Mais, au-delà de quelques déclarations, aucun geste concret n’a été esquissé. En effet, ce revirement de Canberra en défaveur des Français aurait été "
rationnel" pour ne citer que Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères. "
L'Australie a décidé de renforcer ses liens militaires et militaro-industriels avec ceux qui pouvaient lui offrir la même protection", avait précisé le diplomate en chef de l’Union européenne lors d'une conférence à Madrid. Avec de tels amis, la patrie de Jean Monnet peut très bien se passer d’ennemis…