- Sputnik Afrique, 1920, 10.11.2021
Crise migratoire Biélorussie-UE
Des milliers de migrants souhaitant se rendre dans l'Union européenne sont bloqués à la frontière avec la Biélorussie, suscitant d'importantes tensions.

Aucun migrant n’a demandé l’asile politique en Biélorussie, selon Minsk

© Sputnik . Sputnik / Accéder à la base multimédiaDes migrants à la frontière biélorusso-polonaise
Des migrants à la frontière biélorusso-polonaise - Sputnik Afrique, 1920, 23.11.2021
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La Biélorussie, devenue le point de rassemblement de milliers de migrants arrivés principalement d’Irak, n’a pas enregistré de demandes pour recevoir le statut de réfugié sur son territoire. Les migrants qui ont payé des sommes considérables pour leur voyage veulent gagner l’Allemagne.
Dans un camp temporaire organisé par les autorités biélorusses, les migrants persistent dans leur volonté d’accéder à l’UE.

"Les personnes qui se trouvent actuellement à la frontière biélorusso-polonaise n’ont pas demandé auprès des autorités compétentes biélorusses le statut de réfugié ou une protection complémentaire", a déclaré ce 23 novembre Alexeï Begoun, chef du département du ministère biélorusse de l’Intérieur en charge des migrations.

Les migrants sont déterminés à gagner l’Union européenne, et l’Allemagne en particulier. "Pour le moment ils refusent toutes les offres de retour dans leur pays d'origine", a-t-il précisé.
Plus d’une centaine de migrants s’est envolée le 22 novembre pour regagner leurs pays d’origine, selon le ministère. Mais dans ce cas il ne s’agissait pas de ceux qui se trouvent à la frontière. La semaine dernière, Minsk avait annoncé qu'un premier groupe de migrants, plus de 400 Irakiens, avait quitté le pays en avion.

"Je ne les ai pas invités ici"

Alexandre Loukachenko, chef de l’État biélorusse, s’est exprimé récemment sur les intentions des migrants entassés à la frontière externe de l’UE.

"Je ne les ai pas invités ici, et franchement je ne veux pas qu’ils passent par la Biélorussie", a-t-il déclaré dans une interview à la BBC diffusée le 19 novembre.

Il est revenu sur son intention de ne pas interpeller les migrants passant par la Biélorussie. D’après lui, la faute revient à l’UE qui a suspendu la collaboration avec Minsk sur les questions de réadmission sur fond de sanctions imposées au pays. "Pourquoi devrais-je les retenir à la frontière s'ils se rendent au Royaume-Uni, en Allemagne? […] C’est la raison pour laquelle j’ai déclaré que je ne vais pas les retenir à la frontière", a-t-il lancé.

Des migrants avec des visas touristiques

Actuellement près de 2.000 migrants se trouvent à la frontière, venus d’Irak, de Syrie, d’Afghanistan, de Libye. Les autorités biélorusses ont aménagé pour eux un centre logistique situé à proximité du poste-frontière.
Pour discuter les contours d’une sortie de crise, la semaine dernière la chancelière allemande sortante Angela Merkel a contacté le Président biélorusse à deux reprises. D’après Loukachenko, lors de ces échanges téléphoniques, en guise de solution il a proposé que la partie allemande accepte environ 2.100 migrants et que la Biélorussie s’occupe des 5.000 "restants" pour les envoyer dans leurs pays d’origine.
Ce plan a été rejeté par la Commission européenne. Suite à ces conversations, le 22 novembre, des responsables de l’UE sont arrivés à Minsk pour évaluer la situation, selon le ministère biélorusse des Affaires étrangères.
D’après Reuters, une partie des migrants sont venus en Biélorussie avec des visas touristiques, obtenus assez facilement via des agences locales de tourisme. Ainsi, parmi 30 migrants interrogés par Reuters mi-novembre, 20 ont déclaré qu’ils avaient reçu un visa touristique. Selon leurs propres témoignages, relayés toujours par l’agence, des migrants irakiens ont dépensé entre 1.250 et 4.000 dollars pour arriver à Minsk via des vols commerciaux.
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