Armes antisatellite: Moscou dénonce l’hypocrisie des accusations américaines

© Sputnik . Service de presse du ministère russe des Affaires étrangères / Accéder à la base multimédiaSergueï Lavrov
Sergueï Lavrov  - Sputnik Afrique, 1920, 16.11.2021
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Sergueï Lavrov s’est élevé contre les allégations américaines qui présentent la Russie comme une menace pour la paix dans l’espace. Le chef de la diplomatie russe a appelé les grandes puissances à discuter de la course aux armements spatiaux.
Déjà exacerbées par les opérations en mer Noire et la situation ukrainienne, les tensions entre Moscou et Washington sont encore montées d’un cran ces derniers jours, à propos cette fois d’un sujet moins usuel: l’espace.
Accusé par les États-Unis d’avoir testé des armes antimissiles mettant en péril les astronautes de l’ISS (Station spatiale internationale), le Kremlin a répondu par la voix de Sergueï Lavrov. Le ministre russe des Affaires étrangères a balayé des critiques ne reposant sur aucun fait tangible.
"Dire que la Fédération de Russie représente un risque pour une exploitation pacifique de l'espace est pour le moins hypocrite. Aucun fait ne va en ce sens", a ainsi déclaré à la presse le chef de la diplomatie russe.
Sergueï Lavrov a en outre souligné que la Russie œuvrait depuis plusieurs années pour limiter la course à l’armement dans l’espace. Moscou souhaite en effet mettre en place un document plurilatéral juridiquement contraignant en la matière, mais Washington freine des quatre fers.
En 2008, la Russie et la Chine avaient en effet avancé un projet de traité pour le "non-déploiement des armes dans l'espace et le non-emploi de la force contre les objets cosmiques". L’initiative avait été rejetée par la Maison-Blanche, comme l’a rappelé Sergueï Lavrov.

"Nous préférerions que les États-Unis, au lieu d'accusations infondées, s'assoient réellement à la table des négociations et discutent de leurs préoccupations concernant le traité que la Russie et la Chine proposent, afin d’empêcher cette course aux armements", a déclaré Sergueï Lavrov.

Un air connu

Le 15 novembre, des débris de satellites ont menacé l’ISS, forçant les cosmonautes, russes comme américains, à se réfugier dans les vaisseaux Soyouz MS-19 et Crew Dragon, amarrés à la station. Washington avait accusé Moscou d’avoir tiré un missile antisatellite contre l’un de ses propres engins en orbite. Ned Price, porte-parole du département d’État américain avait condamné un "comportement dangereux et irresponsable".
Les États-Unis avaient déjà émis de semblables allégations contre la Russie en juillet 2020, lui reprochant là encore d’avoir testé une arme antisatellite. Les autorités russes avaient également démenti. Washington avait en outre formulé les mêmes critiques contre Pékin en 2007, après un tir qui aurait détruit un satellite météo chinois obsolète.
Le problème des débris spatiaux n’est pourtant pas une nouveauté. Selon l’Agence spatiale européenne, près de 9.600 tonnes de débris se trouvent à l’heure actuelle en orbite terrestre.
Elon Musk, qui compte déployer jusqu’à 40.000 satellites dans l’espace, dans le cadre notamment du projet Starlink, se voit d’ailleurs confronté à la question.

Militarisation de l’espace

La militarisation de l’espace est devenue un sujet de préoccupation ces dernières années. Les États-Unis avaient ouvertement affiché leur ambition en la matière, en créant une force spatiale (United States Space Force) en juin 2018.
Quelques mois plus tard, le secrétaire américain à la Défense Patrick Shanahan avait d’ailleurs déclaré que les États-Unis n’auraient aucune difficulté à s’imposer en cas de conflit spatial contre la Russie ou la Chine.
La France avait également fait part de ses velléités en juillet 2019. Emmanuel Macron avait annoncé vouloir se mêler à cette "Guerre des étoiles", via un programme d’armement baptisé Maîtrise de l’espace.
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