Suspendue par l’Éducation nationale, cette enseignante explique son refus de porter le masque

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Université / image d'illustration - Sputnik Afrique, 1920, 15.11.2021
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Une enseignante d’un collège de l’Oise a été suspendue pour avoir refusé de porter le masque, selon Le Parisien. Elle l’estime "nocif pour l’apprentissage". Elle rencontre sa hiérarchie ce lundi, tandis que le port du masque est étendu à l’ensemble du territoire.
"Enseigner sans masque, pour enseigner pleinement". C’est ainsi que Anne-Claire Rossignol, professeur de français au collège de Gouvieux (Oise), a plaidé son refus de porter le masque auprès de sa hiérarchie en octobre dernier. Elle a été suspendue pour cette raison en début de semaine dernière, rapporte Le Parisien.
"Je fais un métier de transmission, pour apprendre, vous avez besoin d’émotions, et je crois que j’en fais passer dans mes cours mais ce n’est pas possible avec le masque. Je veux que mes élèves me voient, c’est un besoin primaire", explique-t-elle dans une vidéo YouTube adressée à ses élèves, supprimée depuis.
Elle juge le port du masque "nocif pour l’apprentissage".
"Je suis suspendue parce que j’ai transgressé la loi du protocole sanitaire et je représente un danger", affirme-t-elle, se référant à la justification de l’Éducation nationale. Elle s’était adressée au ministre Jean-Michel Blanquer ainsi qu’au rectorat pour tenter d’ouvrir un dialogue sur cette question. Elle est convoquée ce 15 novembre par le rectorat d’Amiens.

"Pas une sanction"

Contacté par Le Parisien, celui-ci indique que l’enseignante "a été suspendue à titre conservatoire, il ne s’agit pas d’une sanction administrative". La réunion de ce lundi consiste à "poursuivre le dialogue entrepris par sa hiérarchie", bien qu’aucune exception ne puisse être faite sur le protocole sanitaire. Mais Mme Rossignol a l’intention de rester sur ses positions. "Je vais sûrement être remplacée", prédit-elle.

Influence sur l’apprentissage?

Une étude menée par des chercheurs du CNRS et de l’Université de Genève a révélé des troubles de l’apprentissage chez certains enfants de cinq à sept ans liés au port du masque chez l’enseignant. D’après eux, ceux qui présentent de "faibles capacités de discrimination phonémique" ont davantage besoin de la lecture labiale rendue impossible avec le masque. Les résultats ont été publiés en juin dans la revue L’année psychologique.
En revanche, pour les élèves peu sensibles au recours à la lecture labiale, "il n’y a pas de différence dans leurs performances selon que le visage du locuteur soit visible ou non", indiquent les chercheurs. D’où la nécessité d’"identifier très tôt les jeunes élèves qui ont des difficultés de discrimination des phonèmes, si possible dès la maternelle".

Mesure généralisée

L’Oise fait partie des 39 départements concernés par le port du masque obligatoire pour tous les élèves depuis le 8 novembre. La mesure a été généralisée à tout le pays ce lundi, annoncée par le ministère de l’Éducation nationale dans la foulée de l’allocution d’Emmanuel Macron, après avoir été abandonnée progressivement dès septembre. Un retour en arrière que le gouvernement a justifié par l’arrivée d’une cinquième vague en Europe, même si la France reste relativement épargnée pour l’instant.
Dans son point épidémiologique hebdomadaire du 11 novembre, Santé publique France alerte sur une augmentation du taux d’incidence en métropole, ce qui a engendré une augmentation des hospitalisations et des admissions en réanimation. Le nombre de nouveaux cas est repassé au-dessus de 10.000 ces sept derniers jours, et plus de 12.000 entre les 13 et 14 novembre.
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