Ces candidats LR qui songent à confiner les non-vaccinés

© AFP 2023 FRANCOIS GUILLOTDes cyclistes rue de Rivoli à Paris
Des cyclistes rue de Rivoli à Paris - Sputnik Afrique, 1920, 15.11.2021
S'abonner
Bien que Gabriel Attal, Bruno Le Maire et Christophe Castaner invitent à tout faire pour éviter un reconfinement, mesure introduite pour les non-vaccinés en Autriche et partielle pour tous les Néerlandais, cette hypothèse n’est pas à écarter. Xavier Bertrand et Valérie Pécresse envisageraient eux la mesure autrichienne.
Suite à la mise en place d’un confinement pour les non-vaccinés en Autriche, le doute plane à l’égard d’une restriction identique en France. Les avis de spécialistes et personnalités politiques divergent.

"Tout faire pour l’éviter"

Interrogé sur la restriction autrichienne, Bruno Le Maire a insisté sur la nécessité de "tout faire pour éviter un nouveau confinement". Le ministre de l’Économie a appelé tout le monde à prendre ses responsabilités.
Christophe Castaner, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, n’a pas écarté cette possibilité sur France 2. La France subissant "une nouvelle vague", comme d’autres pays européens, les autorités doivent faire tout leur possible pour ne pas renforcer les mesures de protection des Français.
"L'objectif, et la méthode que nous avons tenus, c'est celle de la vaccination et du rappel", souligne-t-il.

Mesure possible

Cependant, "toutes les hypothèses sont sur la table, car nous sommes face à un virus qui nous surprend et peut encore nous surprendre", nuance M.Castaner.
L’ancien ministre de l’Intérieur emboîte ainsi le pas à Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, qui a rejeté le 13 novembre cette idée, soulignant néanmoins qu’"il ne faut jamais rien exclure par principe".
"L'un des enseignements que je tire en tant que porte-parole du gouvernement après 18 mois de crise, c’est qu’il ne faut jamais rien exclure par principe. Cette épidémie continue de surprendre le monde entier. Si vous aviez interrogé le porte-parole des Pays-Bas ou de l’Autriche il y a six mois, peut-être qu’ils n’auraient jamais imaginé [reconfiner, ndlr]".
Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, deux des cinq candidats à l'investiture LR, ont pour leur part fait savoir qu’ils iraient dans le sens de cette mesure en cas d’aggravation de la situation sanitaire.
"S'il y a une recrudescence de la pandémie qui met en danger des vies, je ne reconfinerai pas tous les Français", assure Valérie Pécresse. "Les Français qui se sont fait vacciner ont pris leur responsabilité, j'envisagerai le reconfinement uniquement des non-vaccinés". M.Bertrand a également promis de ne pas reconfiner tous les Français "parce que certains ne veulent pas se faire vacciner".

Que dit la loi?

Il serait difficile d’appliquer cette mesure du point de vue constitutionnel, l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, stipulant que la loi "doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse".
En avril 2020, l’idée de prolonger le confinement uniquement pour les seniors avait buté sur le même obstacle législatif.

Nouvelle vague

Une recrudescence rapide et importante des cas et un taux de mortalité "faible, mais en lente hausse" a été notée par le Centre européen de contrôle des maladies (ECDC) dans une récente évaluation de la situation épidémique.
Avec 65% de la population vaccinée, l’Autriche présente un niveau record de contaminations par jour depuis le début de la pandémie, soit près de 12.000 cas. Après avoir recensé environ 16.000 cas sur plusieurs jours consécutifs, les Pays-Bas, dont plus de 70% des habitants sont vaccinés, ont instauré un confinement partiel. Les bars et restaurants devront fermer à 20h, les magasins jugés non essentiels à 18h, et le télétravail a été de nouveau généralisé.
En France, où le nombre des contaminations est aussi en hausse, avec 12.500 nouveaux cas détectés le 14 novembre, la couverture vaccinale est de 89% pour les plus de 18 ans, soit environ 76% de la population. Sans mesure plus stricte de prévention, le pays pourrait avoir "30.000 à 40.000 cas au 15 décembre", selon le professeur de médecine William Dab, interrogé par le Parisien.

"Choquant", mais sensé

Confiner les non-vaccinés a "du sens d’un point de vue médical", même si "ça peut apparaître comme choquant", confie auprès de BFMTV Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon à Paris (AP-HP).
"Le remplissage des services hospitaliers, des réanimations et puis les décès sont très essentiellement dus aux non-vaccinés. Sur les 8 lits que j'ai, j'ai 7 non-vaccinés", explique-t-il.
Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала