Macron perçu comme un candidat en campagne après son allocution, selon un sondage
19:03 10.11.2021 (Mis à jour: 17:49 10.01.2022)
© AFP 2024 CHRISTOPHE ARCHAMBAULTEmmanuel Macron
© AFP 2024 CHRISTOPHE ARCHAMBAULT
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Emmanuel Macron a peiné à convaincre les Français avec sa dernière allocution, selon un sondage. Beaucoup y ont vu une opération séduction en vue de la présidentielle. À droite, certains dénoncent un "hold-up" avant 2022.
Alors que certains candidats se sont déjà lancés tête baissée dans leur campagne présidentielle, Emmanuel Macron tente pour sa part de conserver les apparences.
Encore aux manettes pour six mois, le Président a réalisé ce 9 novembre sa neuvième allocution depuis le début de la crise sanitaire. Mais le futur candidat semble déjà percer sous la carapace du chef d’État pour de nombreux Français.
C’est en tout cas la conclusion d’un récent sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, lequel révèle que 64% des Français ont eu l’impression qu’un candidat à la présidentielle s’adressait à eux le 9 novembre, et non un Président de la République.
Une posture qui semble avoir gâché en partie son allocution, puisque moins d’un sondé sur deux a trouvé convaincant ce "Président en campagne".
S’il n’a pas été probant sur la forme, Emmanuel Macron a cependant recueilli l’approbation sur quelques sujets. Plus de la moitié des Français sont ainsi favorables à un retrait du pass sanitaire pour les plus de 65 ans sans troisième dose de vaccin (53%).
L’annonce du Président a d’ailleurs provoqué une ruée vers le site de prises de rendez-vous Doctolib. Plus de 149.000 personnes sont allées se faire vacciner le jour du discours, contre quelque 96.000 la veille.
Outre les mesures sanitaires, certaines propositions sociales ont aussi été bien accueillies. La suspension des allocations pour les chômeurs ne cherchant pas d’emploi activement a été plébiscitée (72% des sondés favorables), comme l’abandon de la réforme des retraites jusqu’à la présidentielle (66% ).
Pluie de critiques
Au-delà de ce sondage, la tonalité du discours d’Emmanuel Macron a également été critiquée par plusieurs personnalités politiques, qui accusent le Président d’être déjà en campagne. Jean-Luc Mélenchon a ainsi fustigé l’attitude "pas très loyale" du chef de l’État qui joue selon lui sur les deux tableaux.
Emmanuel #Macron est à la fois président et candidat. Ce n'est pas une soirée très loyale de sa part. #BFMTV #Macron20h
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) November 9, 2021
Même refrain pour Laurent Jacobelli, porte-parole du RN, qui a d’ailleurs demandé au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de se pencher sur le temps de parole d’Emmanuel Macron, rappelant qu’Éric Zemmour n’avait pas bénéficié de la même mansuétude.
« J’espère que le CSA et la Commission des comptes de campagne vont s’interroger sur ce qu'il se passe. Depuis que le candidat Macron est en campagne, il a distribué 25 milliards. Il y a un détournement des règles par le Président. Il est candidat, qu'il assume ! » @CNEWS pic.twitter.com/KNd9wqx7qt
— Laurent Jacobelli (@ljacobelli) November 10, 2021
Sur CNews, Éric Ciotti (LR) a pour sa part ironisé sur un discours à deux faces, où "le candidat a dit l'inverse de ce qu'a fait le Président". Le député des Alpes-Maritimes, lui-même en course pour 2022, reproche notamment à Macron son retour vers le nucléaire, après avoir accepté la fermeture de plusieurs réacteurs à l’horizon 2035.
Eric Ciotti : «Avec Emmanuel Macron, on a le candidat qui dit l'inverse de ce qu'a fait le Président», dans #LaMatinale pic.twitter.com/QFoGDpnZqm
— CNEWS (@CNEWS) November 10, 2021
Il n’a d’ailleurs pas été le seul à droite à tirer à boulets rouges sur le Président. Sur France Inter, Valérie Pécresse (SL) a dénoncé le "hold-up" d’Emmanuel Macron sur les idées de droite, citant à son tour le nucléaire, mais aussi le travail et les retraites.
S’il ne s’est toujours pas déclaré officiellement candidat, l’actuel locataire de l’Élysée continue de faire la course en tête dans les sondages. Une récente enquête Harris interactive le créditait de 23% à 24% d’intentions de vote selon les configurations, devant Éric Zemmour qui semble être devenu son plus sérieux concurrent (18% à 19%).