Coups de feu et gaz lacrymogène contre les réfugiés à la frontière entre la Biélorussie et l'UE
22:02 08.11.2021 (Mis à jour: 18:03 10.01.2022)
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La situation à la frontière séparant la Biélorussie de l'UE, où plusieurs milliers de réfugiés originaires de pays du Moyen-Orient se sont concentrés ce 8 novembre, reste extrêmement tendue, le Comité biélorusse des frontières ayant même fait état de tirs du côté polonais.
Le nombre de réfugiés à la frontière de la Biélorussie avec la Pologne est estimé à environ 3.000 personnes. Sur les photos publiées par l’agence biélorusse BelTA, ils abattent des arbres, allument des feux et installent des tentes.
‼️Новые кадры с белорусско-польской границы
— БЕЛТА (@beltanews) November 8, 2021
Мы продолжаем следить за ситуацией. pic.twitter.com/8mEsfJMlp1
Les photos montrent des dizaines de migrants avec des sacs, notamment des sacs à dos, et des bouteilles d'eau dans une zone boisée à côté d'une clôture barbelée délimitant la frontière avec la Pologne.
ГПК подтвердил информацию о выстрелах на границе со стороны Польшиhttps://t.co/ojA14FHIPX pic.twitter.com/tAACfiOI1k
— БЕЛТА (@beltanews) November 8, 2021
De l'autre côté, des forces de sécurité équipées de boucliers et de véhicules spéciaux montent la garde, tandis qu’un hélicoptère survole le secteur.
ГПК: перед польскими заграждениями на линии границы находятся более 2 тыс. беженцевhttps://t.co/YsNSFNgvcf pic.twitter.com/36xFprUUh2
— БЕЛТА (@beltanews) November 8, 2021
L’un des migrants a déclaré sur une vidéo publiée par le Comité des frontières de Biélorussie qu’ils n’avaient pas l’intention de rester en Pologne et qu’ils se dirigeaient vers l’Allemagne.
Ситуация на белорусско-польской границе, остается крайне напряженной https://t.co/k6DuMu1RC2 pic.twitter.com/R1rYhGpZbS
— Госпогранкомитет Беларуси 🇧🇾 (@GpkGovBY) November 8, 2021
Coups de feu à la frontière
Le Comité des frontières a également fait état de tirs à la frontière.
"Des coups de feu se font entendre du côté polonais", a déclaré à Sputnik Anton Bytchkovski, porte-parole du Comité.
Alors que plusieurs milliers de migrants originaires de pays du Moyen-Orient ont tenté de traverser la frontière ce 8 novembre, le Comité a constaté que la situation restait extrêmement tendue. Les réfugiés se retrouvent bloqués et essaient d’expliquer à la partie polonaise qu'ils ont fui leurs pays parce que leurs vies étaient en danger. Toujours d’après le Comité, "du gaz lacrymogène a été pulvérisé vers ces personnes qui cherchent à être protégées" et des réfugiés sont passés à l’acte, commençant à détruire des barrières polonaises en réponse à une utilisation infondée de moyens spéciaux".
Le Président Alexandre Loukachenko a déclaré que Minsk ne contiendrait plus les migrants clandestins qui se rendent dans les pays européens, car à la suite des sanctions occidentales, il ne lui restait "ni argent, ni force". Les gardes-frontières biélorusses ont plus d’une fois indiqué que la Pologne, la Lettonie et la Lituanie expulsaient de force les migrants en territoire biélorusse.
Minsk accusé de créer une crise migratoire
La Lettonie, la Lituanie et la Pologne ont signalé dernièrement une augmentation du nombre de migrants arrêtés à la frontière avec la Biélorussie et ont pointé du doigt Minsk, l’accusant de créer une crise migratoire. Stanislaw Zaryn, porte-parole du ministre coordinateur des services spéciaux, avait évoqué des "informations très inquiétantes depuis la frontière" et affirmé que des migrants allaient essayer "d’entrer en Pologne en masse".
Dans cette situation, le Président polonais, Andrzej Duda, a reporté une visite en Slovaquie, a fait savoir le chef du Bureau de la sécurité nationale, Pawel Soloch, à l’issue d’une réunion consacrée à la situation.
Andrzej Duda avait précédemment décrété l’état d’urgence sur les territoires frontaliers avec la Biélorussie, renforçant les gardes-frontières par des unités de l'armée et de la police. Selon les autorités polonaises, les migrants seraient orientés vers la Pologne par le gouvernement biélorusse en représailles aux sanctions ordonnées contre son pays par l’Union européenne après une réélection controversée d’Alexandre Loukachenko.