La fertilité masculine serait affectée par la respiration d’air pollué, selon une étude

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Pollution de l'air, image d'illustration - Sputnik Afrique, 1920, 06.11.2021
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Confrontés à des problèmes de fertilité masculine dans le monde entier et considérant la pollution de l’air là où résident les humains, des chercheurs ont tenté d’établir un lien entre les deux. Des expériences ont été effectuées sur des souris pour ce faire.
Se fondant sur des recherches montrant la décroissance du nombre de spermatozoïdes face à l’exposition à l’air pollué, une équipe de scientifiques de l’université du Maryland (États-Unis) a voulu décortiquer le mécanisme biologique responsable de ce phénomène.
Selon les résultats de cette étude, publiée dans la revue Environmental Health Perspectives, il s’agit d’une réaction de notre cerveau à l’environnement aérien défavorable.
Plus concrètement, l’expiration de l’air pollué provoque une inflammation de l’hypothalamus, une partie de notre matière grise contrôlant la faim, la soif et la libido, qui de son côté envoie des signaux d’alerte vers le système reproducteur.

"Avec le recul, il est parfaitement logique que les neurones de l’hypothalamus soient les coupables perpétuant cette réponse inflammatoire qui entraîne une faible numération des spermatozoïdes, car nous savons qu’il sert de lien majeur entre le cerveau et le système reproducteur", détaille Zhekang Ying, auteur principal de l’étude et professeur adjoint à l’université du Maryland.

Au cours des expériences sur les souris, les chercheurs ont également découvert que l’enlèvement de la protéine inhibiteur Kappa B Kinase 2 (IKK2), responsable de l’inflammation, fait disparaître cette réaction du cerveau à la pollution aérienne sans affecter la production de sperme, et donc la fertilité.
D’après les auteurs de l’étude, cette découverte donne l’espoir que "les dommages dus à la pollution de l’air -au moins concernant le nombre de spermatozoïdes"- pourraient être corrigés en supprimant un seul marqueur d’inflammation dans le cerveau.
"Ces résultats ont des implications plus larges car de nombreuses conditions, telles que l’hypertension artérielle, le diabète et les maladies cardiaques, peuvent résulter d’une inflammation du cerveau en raison de la pollution de l’air", conclut Charles Hong, directeur de recherche en cardiologie dans la même université.

De fidèles alliés de la Science

Pour la biologie humaine, le rôle des souris, que l’équipe de scientifiques de l’université du Maryland a utilisées dans son étude, est difficile à sous-estimer.
Ces petits animaux participent régulièrement aux expériences des chercheurs pour les aider à résoudre les énigmes physiologiques de nos propres organismes.
Dans une autre étude récente, en testant leurs hypothèses sur les petits rongeurs, des scientifiques américains ont pour la première fois établi que derrière la chute de cheveux se trouverait le vieillissement puis la mort des cellules souches dans le follicule pileux.
Les expériences ont permis notamment d’identifier des gènes concrets, responsables: FOXC1 et NFATC1. Les souris qui en étaient dépourvues commençaient à perdre rapidement leurs poils à l'âge de quatre mois et sont devenues complètement glabres au bout de 12 à 16 mois.
Les auteurs de cette recherche espèrent que leur découverte pourra contribuer à la lutte contre l'alopécie humaine.
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