Pédophilie: l'Église de France reconnaît sa responsabilité "institutionnelle"

© Sputnik . Oxana BobrovitchL'église Saint-Gabriel, pendant la pandémie de coronavirus, reste vide. Image d'illustration
L'église Saint-Gabriel, pendant la pandémie de coronavirus, reste vide. Image d'illustration - Sputnik Afrique, 1920, 05.11.2021
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Un mois après la publication du rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase), qui a mis en lumière l'ampleur des violences, les évêques réunis à Lourdes ont reconnu leur "dimension systémique".
Selon le "rapport Sauvé", du nom du président de la Ciase, le haut fonctionnaire Jean-Marc Sauvé, quelque 216.000 mineurs auraient été victimes d'abus sexuels commis par des prêtres ou des laïcs travaillant pour l'Eglise depuis 1950.
"Bouleversés et accablés, nous comprenons et nous partageons le trouble et l'inquiétude ainsi que la colère que suscite l'institution ecclésiale qui n'a pas su voir ces terribles faits ni les dénoncer, et qui n'a pas prêté attention aux personnes victimes ni à leur souffrance", assurent les évêques dans un point d'étape à mi-parcours de leur assemblée plénière, qui s'achèvera lundi.
"(Ces violences) ne sont pas seulement le fait d'individus isolés, mais ont été rendues possibles par un contexte global. Des fonctionnements, des mentalités, des pratiques au sein de l'Église catholique ont permis que ces actes se perpétuent et ont empêché qu'ils soient dénoncés et sanctionnés", regrettent les prélats, qui avaient déjà reconnu leur responsabilité "en tant qu'évêques" lors de leur précédente assemblée au mois de mars dernier.
En reconnaissant cette fois la responsabilité de l'Eglise en tant qu'institution, les évêques soulignent que leur démarche "entraîne un devoir de justice et de réparation" envers les victimes.
Ces propos font écho à ceux du président de la conférence des évêques de France (CEF), Monseigneur Eric de Moulins-Beaufort, qui avait assuré lors de la présentation publique du rapport Sauvé que les révélations de la Ciase "ne resteraient pas sans suite".
L'archevêque de Reims, qui préside la CEF depuis 2019, devrait s'exprimer lundi en clôture de l'assemblée plénière des évêques et pourrait préciser à cette occasion certaines des réparations que l'Eglise de France entend mettre en place. (Tangi Salaün)
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