"Pas de raison de vous faire vacciner": le numéro vert du gouvernement est-il contre-productif?

© AFP 2024 LOIC VENANCEUne infirmière prépare une injection
Une infirmière prépare une injection - Sputnik Afrique, 1920, 05.11.2021
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Mis en place il y a une dizaine de jours, un numéro vert est censé favoriser la vaccination des personnes âgées. Or, comme le révèle le Huffpost, les opérateurs n’essaient pas forcément de convaincre leurs interlocuteurs.
Après avoir contacté le numéro vert du gouvernement pour tenter de se convaincre d’aller se faire vacciner, une Brestoise de 80 ans est désormais plus sûre que jamais… de ne pas le faire. Dans une conversation téléphonique rapportée par le HuffPost, cette dame en quête de conseils a eu affaire à un opérateur pas bien convaincu lui-même de l’intérêt de se faire vacciner.

"Si vous ne sortez pas de chez vous, n’allez pas dans des endroits avec du monde, et si vous respectez les gestes barrières, il n’y a pas de raison de vous faire vacciner", lui aurait-il répondu.

Étonnée, la petite fille de la retraitée rappelle le service, lequel lui indique qu’"on n’est pas là pour les convaincre".
Il s’avère que les opérateurs n’ont pas forcément de formation médicale et sont simplement chargés de faire le relai entre les appelants et des centres de vaccination. Le dispositif, mis en place le 26 octobre, permet notamment la venue d’un professionnel chez l’habitant pour faciliter l’injection, sinon le rendez-vous se fait chez un professionnel de santé.
D’après le HuffPost, environ 5.400 appels avaient été passés à cette ligne téléphonique neuf jours après son lancement.

Vacciner les plus âgés

Dans un communiqué du 3 novembre, le gouvernement confirme bel et bien que son objectif avec ce numéro vert est "d’améliorer la vaccination contre le Covid-19 chez les personnes de plus de 80 ans". En effet, d’après les chiffres du 3 novembre du ministère de la Santé, la couverture vaccinale complète est de 91% chez les 65 ans et plus, mais tombe à 85% en ne prenant que les 80 ans et plus.
Concernant cette catégorie de population, "on est sur un plateau depuis le printemps", regrettait auprès de l’AFP le 13 octobre le président de la Société française de gériatrie Olivier Guérin. Sur ce point, la France accuse un retard sur l’Espagne ou le Québec. Au total, environ 2,2 millions de personnes âgées ou fragiles ne sont pas encore vaccinées, selon le ministère de la Santé.
Cette difficulté s’expliquerait en partie par le fait que de nombreuses personnes ne sont pas suivies par un médecin traitant, comme c’est le cas en Espagne. M.Guérin craint ainsi une nouvelle explosion des contaminations qui pourrait mener à la saturation des systèmes hospitaliers. "L'impact sanitaire dépendra ensuite très fortement de la couverture vaccinale chez les plus fragiles", abonde l’épidémiologiste de l’Institut Pasteur Simon Cauchemez.
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