Pourquoi la France refuse-t-elle de rouvrir tous ses postes-frontières avec l’Espagne?

CC BY-SA 2.0 / Thomas Claveirole / Pyrénées Orientales, juillet 2011
Pyrénées Orientales, juillet 2011 - Sputnik Afrique, 1920, 03.11.2021
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Malgré les insistances de la partie espagnole, Paris s’obstine à ne pas rouvrir une dizaine de postes-frontières entre les deux pays, fermés depuis janvier dernier dans le souci de lutte contre l’immigration clandestine, relate El Confidencial.
À l’approche de l’élection présidentielle de 2022, Paris se montre réticent à rouvrir tous ses postes-frontières séparant la France de l'Espagne, de toute évidence par crainte d’un afflux de migrants, écrit le site d’information El Confidencial.
Selon ses informations, le chef de la diplomatie espagnole José Manuel Albares a, en octobre dernier, tenté de convaincre son homologue français, Jean-Yves Le Drian, de rouvrir "11 routes secondaires reliant les deux pays" fermées en janvier par la partie française. La fermeture, ordonnée par Gérald Darmanin, avait pour objectif déclaré de lutter contre la menace terroriste, le trafic de drogues, ainsi que l’immigration clandestine.
Depuis lors, les autorités françaises n’ont rouvert que cinq points de passage sur les 16 initialement fermés. Aujourd’hui, cinq postes-frontières restent fermés dans les Pyrénées-Atlantiques, quatre dans les Pyrénées-Orientales, un dans les Hautes-Pyrénées et un en Haute-Garonne.

Des milliers de clandestins

Il semble que la partie française est préoccupée par l’éventuelle arrivée d’une vague de migrants irréguliers en cas de réouverture de ces postes, indique El Confidencial. En effet, au cours des huit derniers mois, l’Hexagone a refusé l’entrée à plus de 31.000 personnes en provenance d’Espagne, ce qui constitue une hausse de 146% par rapport à la même période en 2020, selon les chiffres du ministère français de l’Intérieur.
De l’autre côté des Pyrénées, près de 35.000 clandestins, dont un tiers d’Algériens, ont débarqué en Espagne depuis le début de l’année, soit une hausse de 41% en comparaison à 2020, d’après des données officielles espagnoles.
Au cœur d’âpres débats au sein de la classe politique, dont l’intensité ne cesse de monter en vue de la présidentielle, l’immigration n’est pourtant plus la première préoccupation des Français, selon un récent sondage Elabe pour BFM TV. D’après l’étude, c’est le pouvoir d’achat qui préoccupe le plus la population (45% des citations parmi trois réponses possibles), devant la sécurité (30%) et l’immigration (27%).
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