Cette photo de dirigeants met la gauche en émoi avant la COP26
14:52 01.11.2021 (Mis à jour: 18:03 10.01.2022)
© AFP 2024 ANDREAS SOLAROEmmanuel Macron et Boris Johnson
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À quelques jours du sommet de Glasgow sur le climat, les leaders mondiaux ont pris la pose devant une célèbre fontaine romaine. Un cliché qui n’a pas fait l’unanimité.
Avant même son lancement, la Conférence de Glasgow sur les changements climatiques (COP26) a déjà soulevé sa première polémique. Plusieurs dirigeants attendus au sommet à partir du 31 octobre se sont en effet pris une volée de bois vert, à cause d’un cliché au premier abord anodin.
Angela Merkel, Boris Johnson, Emmanuel Macron et quelques autres se sont en effet réunis devant la célèbre fontaine de Trevi, au sortir du G20 de Rome, avant de s’envoler pour l’Écosse et de débattre des enjeux climatiques.
Comme le veut la tradition, ils ont jeté une pièce dans la vasque, dos tourné, ainsi que le font chaque année des milliers de touristes de passage dans la capitale italienne. Un geste censé apporter la fortune.
La scène n’a cependant pas eu l’air de plaire à une partie de la gauche française, qui y a vu une forme de désinvolture, voire d’impuissance, les dirigeants semblant s’en remettre à la chance pour changer la donne climatique.
Sur Twitter, la controversée Sandrine Rousseau a été la plus virulente. La finaliste de la dernière primaire EELV a fustigé l’"indécence" des chefs d’État et de gouvernement, appelant à ne pas compter sur la chance en matière d’écologie, mais sur des "politiques publiques ambitieuses et radicales".
L’indécence
— Sandrine Rousseau (@sandrousseau) November 1, 2021
Notre avenir ne se joue pas sur la chance mais sur des politiques publiques ambitieuses, radicales, sans concession aux lobbies hostiles.
Ces politiques dont vous avez la charge … #COP26 https://t.co/AodhDPDUAA
Même son de cloche du côté de LFI, où l’eurodéputée Manon Aubry a critiqué un geste symbolique des errances des leaders mondiaux sur la question climatique.
Résumé de la politique des leaders mondiaux contre le réchauffement climatique.
— Manon Aubry (@ManonAubryFr) November 1, 2021
Ils parient sur la chance.
Nous, nous demandons un changement de modèle. https://t.co/S19w7YRwsB
"On est sauvés avec ça", a pour sa part lâché Ian Brossat, adjoint d’Anne Hidalgo. Une formule lapidaire pour un élu qu’on a connu plus en verve, notamment lors d’une récente session du conseil de Paris.
On est sauvés avec ça... https://t.co/4M9gKrTRHQ
— Ian Brossat (@IanBrossat) October 31, 2021
Tous les dirigeants présents au G20 n’ont cependant pas participé à cette séance photo polémique. L’absence de Joe Biden a en particulier été remarquée.
Enjeux de la COP26
Cette 26e Conférence des Nations unies sur le climat est très attendue. D’une ampleur considérable, l’événement devrait rassembler près de 30.000 personnes, dont 120 chefs d’État et de gouvernement. "Une COP extraordinaire en des temps extraordinaires", comme l’avait souligné son président, Alok Sharma, lors d’un récent discours à l'Unesco.
Les discussions devraient tourner principalement sur la neutralité carbone, envisagée d’ici 2050, et sur les actions à mettre en œuvre pour y parvenir. Le sort du charbon, des émissions de méthane ou la question des véhicules électriques devraient aussi être abordés, avait précisé Alok Sharma.
Dans son discours d’ouverture, Boris Johnson a d’ailleurs rappelé l’urgence de la situation climatique. Le Premier ministre britannique a affirmé qu’il était "minuit moins une" pour l’humanité, et que le genre humain ne pouvait plus "jouer la montre" face aux dérèglements du climat.
Un ton catastrophiste qui ne séduit d’ailleurs pas toutes les sensibilités écologistes. Interrogé par Franceinfo, le photographe Yann Arthus-Bertrand a notamment fait part de son scepticisme face à ce grand raout du climat, demandant aux dirigeants des actes plus que du sensationnalisme.
"Les COP ne servent à rien du tout à part médiatiser les catastrophes et ce qu'on doit faire", a-t-il ainsi déclaré à la radio d’information.
Le sommet, qui prendra fin le 12 novembre, n’est pas censé aboutir à la signature d’un accord, comme celui de Paris.