Applications pour signaler les contrôles routiers: l’exécutif ne s’en sort pas

© AFP 2024 RAYMOND ROIGLa police française près du Perthus. Archive
La police française près du Perthus. Archive - Sputnik Afrique, 1920, 01.11.2021
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Le gouvernement peine à lutter contre les applications qui permettent aux automobilistes de signaler les contrôles routiers. Annoncé pour novembre, un dispositif anti-signalement tarde à voir le jour.
Alors que les forces de l’ordre sont encore mises à rude épreuve au bord des routes en ce week-end de la Toussaint, elles ne pourront pas compter sur un dispositif anti-signalement pourtant promis par l’État.
Le système, censé interdire aux automobilistes de signaler la présence de contrôles via des applications comme Waze, n’est en effet pas prêt, rapporte Le Parisien. Annoncé pour le 1er novembre, le projet achoppe sur des difficultés technologiques.
"Juridiquement, ce texte est applicable dès ce lundi, même si la partie technique n’est pas encore prête", confesse le ministère de l’Intérieur au quotidien.
En pratique, le système obligera les opérateurs à suspendre les signalements des automobilistes, sur demande du préfet ou du ministère de l’Intérieur. La mesure n’est pas censée s’appliquer aux contrôles de vitesse, mais doit permettre de faciliter les contrôles anticriminalité ou les tests d’alcoolémie.
Le brouillage pourra durer jusqu’à 12 heures en cas de recherche de trafiquant de drogues, de terroriste ou de kidnappeurs d’enfants, il pourra s’étendre dans un rayon de 10 kilomètres hors agglomération.
Après les attentats de 2015, l’application Coyote avait d’ailleurs franchi le pas, en désactivant momentanément ses services pour ne pas entraver la traque du terroriste Salah Abdeslam et de ses complices. D’autres applications avaient également demandé à leurs utilisateurs de ne plus signaler les contrôles de police le long des routes.

Les associations sceptiques

Du côté de l’exécutif, on justifie ce faux départ en arguant qu’il n’y a pas urgence à traiter le dossier, précise Le Parisien. Le projet ne date pourtant pas d’hier, puisque le principe d’un blocage temporaire avait été voté dès 2019, dans le cadre de la loi mobilité.
Pour leur part, les associations d’automobilistes ne sont pas forcément emballées par le dispositif. La Ligue de défense des conducteurs confie à l’AFP craindre "l’étape d’après", à savoir "l’interdiction, à terme, du signalement des contrôles routiers".
"Les automobilistes et les motards sont plus souvent qu’à leur tour la cible de lois et décrets visant à étoffer un arsenal répressif déjà surdéveloppé", déclare encore à l’agence de presse une responsable de l’association, fin avril.
Il faut dire que les contrôles routiers, en particulier ceux pour excès de vitesse, n’ont jamais eu bonne presse. Ils peuvent même servir de ferment à la grogne sociale, comme l’ont démontré les actions des Gilets jaunes, qui s’en étaient pris aux radars en marge de leurs manifestations.
En 2020, la Ligue de défense des conducteurs avait déjà lancé une pétition contre l’interdiction de signaler les contrôles de vitesse. Le texte avait recueilli plus de 320.000 signatures.
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