Ils font un rodéo urbain en centre-ville de Lyon mais prônent leur "professionnalisme" - vidéo

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Motocycle, image d'illustration - Sputnik Afrique, 1920, 30.10.2021
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En slalomant dans les rues du centre-ville de Lyon au guidon de motos, trois membres du collectif de rappeurs Les Daltons ont évité de justesse certains passants. Accusés d’"avoir fait peur", ils ont déclaré "maîtriser la situation" compte tenu de leur "professionnalisme" et se sont excusés d’avoir fait "un peu de bruit".
Les rodéos urbains constituent un délit en raison de leur nuisibilité sonore et du danger auquel ils exposent les passants. Certains qui les pratiquent, comme les membres du groupe lyonnais de rappeurs Les Daltons, qui se démarquent par leurs tenues de bagnards aux bandes jaunes et noires, nient absolument toute menace. Ils défendent leur "professionnalisme".
Après que les autorités de Lyon ont annoncé en octobre avoir "éradiqué" le phénomène, de nouveaux rodéos ont été menés par ce collectif qui tourne des clips et les diffuse sur les réseaux sociaux.
L’un d’eux a débouché sur une course-poursuite et a été stoppé à Bron, commune de la métropole lyonnaise. Trois membres du collectif ont été arrêtés, deux placés sous contrôle judiciaire et l’autre en détention provisoire. Le ministre de l’Intérieur a condamné "ces pratiques inadmissibles" sur son compte Twitter.
Le 29 octobre, un nouveau rodéo sauvage a eu lieu en centre-ville. Trois motards ont slalomé en plein jour sur la place Bellecour et la rue Victor Hugo réservées aux piétons. Selon les images diffusées en direct par les motards, ils ont plusieurs fois frôlé l’accident avec des piétons et des voitures.
"Je condamne fermement le rodéo réalisé en plein centre-ville aujourd'hui. Il est intolérable que la population soit exposée à de tels risques, a réagi le maire de Lyon, Grégory Doucet, sur Twitter. Tout est fait pour mettre fin à de tels agissements."
Un "comportement irresponsable", a tranché la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qualifiant les auteurs des faits de "délinquants" qui ne portent "aucun message".
Les Daltons ne semblent pas partager cette vision de leurs actes. "Nous, on ne veut faire de mal à personne, on est un peu fous-fous, c’est vrai, mais s’il y a du monde sur la route, on ne fait pas n’importe quoi avec les motos", ont-ils témoigné auprès d’Actu Lyon et la région.
Sur leur compte Instagram, ils ont déclaré être des "professionnels" et maîtriser la situation, en réponse à un internaute leur ayant fait une remarque sur leur conduite qui "a fait très peur". Les Dalton se sont également excusés d’avoir causé "un peu de bruit", "le dérangement n’étant pas [leur] but".

Quels motifs?

À en juger les légendes de leurs publications sur Instagram, Les Daltons profitent des rodéos urbains pour provoquer la mairie et les forces de l’ordre. "Le maire, prépare tes branquignoles, on arrive", peut-on lire dans une publication du 29 octobre.
"On est un peu provocateur", a affirmé un "Dalton" auprès d’Actu Lyon. "On n’est pas méchant dans le fond, mais cela a pris des proportions assez grandes".
Selon BFM TV, ces sorties sont guidées par le souhait des Daltons de contester l’incarcération pour neuf mois de leur leader Many GT, qui comptait déjà 14 mentions à son casier judiciaire, notamment pour infraction aux stupéfiants. Selon un membre du collectif cité par Le Parisien, il s’agit d’une "injustice", alors qu’un autre témoignage fait auprès d’Actu Lyon le réfute: "On est un peu remonté qu’il soit en prison, mais cela s’arrête là".
Un journaliste de Lyon Mag leur a demandé quel message ils voudraient faire passer aux forces de l’ordre, ce à quoi les concernés ont répondu envoyer "un gros bisou" à la police avec laquelle "on s’amuse bien". Et d’ajouter que leur "partie d’échecs" vient de commencer.
En septembre, le collectif a relayé une photo montrant un individu portant une tenue de policier et l’autre en habit rayé jaune et noir, tous deux assis devant un échiquier.
"Ils bravent l’autorité, nous narguent pour se faire de la pub. Et c’est l’État qui se ridiculise en donnant l’impression qu’il n’a pas de réponse", a pesté Pierre Tholly, secrétaire régional Auvergne-Rhône-Alpes du syndicat Alliance Police nationale, cité par Le Parisien.
Délit puni par la loi
Bien que Les Daltons prônent l’absence de danger pour autrui dans leur conduite, la participation à un rodéo motorisé correspond à un délit depuis 2018. Les contrevenants encourent un an à cinq ans de prison et une amende entre 15.000 et 75.000 euros. L’organisation et la promotion de rodéos sont également sanctionnées par deux ans de prison et 30.000 euros d'amende.
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