Après Ryad et Manama, Koweït expulse le chargé d'Affaires libanais

© Flickr / Patrick MakhoulLes vues du Koweït
Les vues du Koweït - Sputnik Afrique, 1920, 30.10.2021
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Le ministère des Affaires étrangères explique sa décision par l'"échec" du gouvernement libanais à "répondre aux propos inacceptables et répréhensibles tenus contre le royaume d'Arabie saoudite et le reste des (six pays) du CCG", le Conseil de coopération du Golfe.
Après Ryad et Manama, Koweït a décidé le 30 octobre d'expulser le chargé d'Affaires libanais et de rappeler son ambassadeur à Beyrouth, disant réagir à des propos d'un ministre libanais sur la guerre au Yémen.
Les propos du ministre de l'Information, Georges Kordahi, ont embarrassé le Premier ministre libanais Najib Mikati, d'autant plus que le Liban mise toujours sur une potentielle aide financière du Golfe pour relancer son économie en plein effondrement.
"L'État du Koweït a décidé le rappel pour consultations de son ambassadeur au Liban et le départ du chargé d'Affaires de l'ambassade de la République libanaise auprès du Koweït dans les 48H", a indiqué le ministère des Affaires étrangères.
Il explique sa décision par l'"échec" du gouvernement libanais à "répondre aux propos inacceptables et répréhensibles tenus contre le royaume d'Arabie saoudite et le reste des (six pays) du CCG", le Conseil de coopération du Golfe.
Le ministère pointe également l'"échec du gouvernement de la République libanaise à prendre les mesures nécessaires pour empêcher la contrebande de drogue (...) vers le Koweït et le reste des pays du CCG".
Ryad a annoncé récemment avoir confisqué des milliers de pilules de captagon (amphétamine) dissimulées dans des fruits importés.
Chef de file du CCG (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Qatar, Bahreïn, Koweït, Oman) et rival régional de l'Iran, Ryad avait rappelé vendredi son ambassadeur au Liban et demandé le départ du royaume de l'ambassadeur libanais invoquant les propos de M. Kordahi sur la guerre au Yémen.
L'Arabie saoudite a également décidé d'"arrêter toutes les importations libanaises", disant "regretter" la détérioration des relations bilatérales, selon un communiqué officiel.
Le royaume de Bahreïn a lui aussi donné samedi 48 heures à l'ambassadeur du Liban pour quitter son territoire.

Propos polémiques

Dans une émission télévisée datant du 5 août et diffusée lundi, M. Kordahi, qui n'était pas encore ministre à l'époque, avait qualifié "d'absurde" la guerre menée depuis 2015 au Yémen par la coalition militaire que dirige Ryad, et à laquelle participent notamment les Emirats arabes unis et Bahreïn, estimant qu'il était "temps qu'elle s'arrête".
L'ancien présentateur télé avait ajouté que les Houthis, soutenus par l'Iran, se défendaient "face à une agression extérieure" et que "leurs maisons, leurs villages, leurs mariages et leurs enterrements étaient bombardés" par la coalition.
Ryad a estimé que ces propos portaient "atteinte aux efforts de la coalition" et n'étaient "pas en harmonie avec les relations historiques" entre le Liban et l'Arabie saoudite.
M. Kordahi a souligné avoir tenu des propos reflétant son "opinion personnelle" avant sa nomination le 10 septembre. Il a assuré ne "pas avoir attaqué l'Arabie saoudite" mais s'est abstenu de présenter des excuses.
Le Premier ministre libanais a lui dit vendredi "regretter profondément la décision du royaume" saoudien, exprimant le "rejet ferme et catégorique de tout ce qui nuit aux relations fraternelles profondes avec le royaume, qui a toujours été aux côtés du peuple libanais face à ses grands défis".
Déjà en mai, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement précédent, Charbel Wehbé, avait démissionné après avoir qualifié les pays du Golfe de "bédouins" et les avoir accusés de liens avec Daech*.
*Organisation terroriste interdite en Russie
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