Zemmour est un juif antisémite, estime le grand rabbin de France - vidéo
12:25 28.10.2021 (Mis à jour: 17:48 10.01.2022)
© AP Photo / Bertrand GuayÉric Zemmour
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Le grand rabbin de France Haïm Korsia a déclaré sur France 2 qu’il considérait Éric Zemmour comme "raciste" et "antisémite", malgré la confession juive de ce dernier. D’autres responsables d’institutions juives se sont positionnés contre l’essayiste.
Éric Zemmour, candidat potentiel à la présidentielle, est-il raciste? "Antisémite certainement, raciste évidemment", a tranché le grand rabbin de France Haïm Korsia mercredi 27 octobre sur le plateau de France 2. Il a alors expliqué pourquoi il ne partageait pas les idées de l’essayiste.
"Antisémite certainement, raciste évidemment !"@HaimKorsia, grand rabbin de France, sur @ZemmourEric et ses idées qui "ne peuvent pas être en phase" avec les siennes.#Télématin @ThomasSotto pic.twitter.com/BY1HAQCfbM
— Telematin (@telematin) October 26, 2021
"Quand vous dites simplement qu’il y a trop de tels ou tels, moi qui porte un texte qui s’appelle la Constitution qui est fondée sur l’idée des droits de l’homme et qui porte aussi un texte qui s’appelle la Bible et qui dit ‘tu aimeras l’étranger car tu as été étranger en terre d’Égypte’, je ne peux pas être en phase avec ce discours."
Au cours de l’entretien, Haïm Korsia a toutefois refusé de se prononcer sur la judaïcité d’Éric Zemmour. Le député Les Républicains Éric Ciotti a réagi dans la journée sur Franceinfo, estimant que "taxer Éric Zemmour d’antisémitisme" lui paraissait "totalement irréel".
Aujourd'hui, l'antisémitisme est un antisémitisme islamique.
— Eric Zemmour (@ZemmourEric) October 26, 2021
Mireille Knoll a été une victime de plus de l'invasion migratoire. pic.twitter.com/gxMHkkJfYm
Ce mardi, interrogé sur l’ouverture du procès Mireille Knoll, une octogénaire juive assassinée à Paris en 2018, le principal intéressé a affirmé que l’antisémitisme actuel était "islamique". "Cette pauvre dame a été victime d’une évolution et d’une invasion migratoires", a-t-il ajouté.
"Chef de file du révisionnisme"
Certaines sorties médiatiques d’Éric Zemmour de ces derniers jours engendrent plutôt le mépris des responsables des institutions juives à son égard. La semaine dernière, le même Haïm Korsia dénonçait ses propos sur Pétain qui a "sauvé les juifs français". "Aujourd'hui, le risque, c'est cette coagulation de tous les antisémitismes", a-t-il déploré sur France Bleu. À noter qu’en 2004, Libération rapportait ses propos selon lesquels Dieudonné n’a "rien d’antisémite".
Dans Le Point, le grand rabbin Pinchas Goldschmidt, interrogé sur la probable candidature d’Éric Zemmour, répond que "jamais nous ne donnerons notre feu vert au racisme, quel qu’il soit, qu’il soit dirigé contre les juifs, contre les chrétiens ou contre les musulmans". "Pas une voix juive ne doit aller au candidat potentiel Éric Zemmour", appelait le 15 septembre sur Radio J le président du CRIF Francis Kalifat. Dans un éditorial du 12 octobre, il l’a qualifié de "nouveau chef de file du révisionnisme dans notre pays".
Divisions
Pourtant, Le Monde rapporte qu’une partie de la communauté juive persiste à soutenir le polémiste, révélant un clivage au sein de celle-ci. Le discours de Zemmour focalisé sur l’immigration et l’islam trouverait un certain écho chez certains, loin du discours des hauts responsables. "Il y a un rejet de l’Arabe, c’est indéniable", concède l’ancien président de la LICRA Alain Jakubowicz.
Ce soutien reste toutefois discret en raison de certaines de ses polémiques, notamment sur le statut d’"étrangers avant tout" des trois enfants juifs tués par Mohammed Merah en 2012, car enterrés en Israël. "On se sent incompris face à l’islamisme. L’adhésion totale à Zemmour est empêchée par ses sorties, mais il dit quand même des choses que l’on attend depuis très longtemps", résume auprès du quotidien une quinquagénaire parisienne.