"Les Russes pourraient très vite nettoyer la flotte américaine sans déclencher de guerre nucléaire"
10:15 28.10.2021 (Mis à jour: 18:02 10.01.2022)
© Sputnik . le ministère de la Défense russeUne frégate de la marine russe lance un missile hypersonique Zirkon sur une cible côtière, le 19 juillet 2021
© Sputnik . le ministère de la Défense russe
S'abonner
D’après un article du FT, la Chine aurait testé avec succès un missile hypersonique. Jean-François Geneste, ancien vice-président et directeur scientifique d’Airbus, appelle au micro de Rachel Marsden à se méfier des apparences.
Si un pays lançait un missile hypersonique en orbite par-dessus la Terre, le saurions-nous de sources gouvernementales?
Si l’on en croit un article du Financial Times, la réponse est "peut-être pas" –ou au moins pas très rapidement. D’après le journal britannique, la Chine aurait envoyé un missile à capacité nucléaire dans l’orbite basse de la Terre en août dernier à 33.796 km/h. Un événement que le public ne découvre que maintenant.
Le 4 octobre, la Russie a lancé avec succès un missile de croisière hypersonique Zirkon depuis un sous-marin, selon le ministère de la Défense.
Côté américain, CNN a annoncé le 22 octobre que le dernier test de missile hypersonique de l’armée américaine avait échoué. La course à l’armement hypersonique s’intensifie donc.
Le Pentagone risque-t-il de prendre du retard sur ses rivaux?
Jean-François Geneste, PDG du Warpa et ancien vice-président et directeur scientifique d’Airbus, revient sur le test de missile chinois. Il explique qu’il s’agissait plus d’un lancement spatial que d’un missile hypersonique.
"Le terme hypersonique est un peu galvaudé. Le vrai missile hypersonique, c’est le Zirkon russe, basse altitude, Mach 9, 2.000 km de portée… Les Russes font la différence entre des vrais missiles hypersoniques et des planeurs hypersoniques comme l’Avangard de Mach 27, à très haute altitude. Ce n’est pas tout à fait la même chose."
Devant cette course à la suprématie hypersonique, on peut se demander quelle sera l’incidence sur les futurs conflits.
"Je pense que la Russie et la Chine veulent empêcher les États-Unis de continuer à se projeter. Les Américains ont passé la dernière décennie à se projeter en dehors de leur territoire et ils ont un territoire qui est vierge de guerre."
Le scientifique détaille les "deux aspects pour empêcher cette projection américaine":
"Le premier aspect, c’est la guerre spatiale, d’où l’armée de l’espace américaine. L’autre aspect, un système qui est capable de tuer la flotte américaine. Je pense qu’avec des missiles hypersoniques, l’espérance de vie de la flotte américaine globalement est de l’ordre de 20 minutes dans un vrai conflit et sans puissance nucléaire. Les Russes par exemple pourraient nettoyer la flotte américaine très rapidement –en moins d’une heure– sans déclencher de guerre nucléaire."
Jean-François Geneste explique que cette course a plus une dimension dissuasive:
"Si j’étais Chinois, j’essaierais de décourager toute intervention sur mon territoire."