"Une industrie pharmaceutique mafieuse"? La vaccination des enfants de 5 à 11 ans divise le Québec
16:34 27.10.2021 (Mis à jour: 19:56 03.01.2024)
© Photo Pixabay / PexelsDes médicaments
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Au Québec, le gouvernement entamera la vaccination des 5 à 11 ans avant la mi-novembre. Le Premier ministre Legault a promis de lever l’état d’urgence sanitaire après cette étape. Cependant, un vent de fronde souffle parmi de nombreux parents.
«Je serai franc: pour moi, c’est criminel», tranche Robert Béliveau à propos de la vaccination des 5 à 11 ans au Québec, laquelle débutera entre la fin octobre et la mi-novembre. Médecin à la retraite et figure de proue des opposants aux mesures sanitaires, il est favorable à la vaccination volontaire des adultes, mais il fustige ce qu’il voit comme une «grave dérive» en ce qui a trait aux tout-petits:
«Il n’y a jamais eu de troisième vague. Les statistiques de l’Institut national de la Santé publique du Québec le montrent clairement. Dans ce contexte, la vaccination des 5 à 11 ans va à l’encontre de tous les grands principes sur lesquels est fondée la médecine. Ce n’est pas nécessaire, ce n’est pas sans danger et l’efficacité des vaccins des grandes compagnies décline de jour en jour», avance-t-il à notre micro.
Selon une étude récente de l’Institut national de la Santé publique du Québec, plus d’un quart des parents québécois n’ont pas envie que leur enfant de 5 à 11 ans subisse cette injection. Ils sont bien plus nombreux à s’opposer à la vaccination de cette tranche d’âge qu’à celle de la catégorie des 12 à 17 ans, dont la campagne est terminée.
Robert Béliveau dit comprendre la rétivité de ces parents, car, selon lui, «le Québec a atteint l’immunité collective». Selon l’Institut national de la Santé publique du Québec, 87,6% des habitants de la région avaient reçu deux doses d’un vaccin contre le Covid-19.
Il rappelle aussi qu’aucun enfant n’est décédé de complications dues au Covid-19 dans toute la province francophone.
«Le Québec joue à l’apprenti sorcier. Le gouvernement Legault utilise la peur pour contraindre une grande partie de la population à se faire vacciner. En médecine, le consentement libre et éclairé est pourtant primordial. À ce sujet, le Collège des médecins du Québec a failli à sa mission. […] Bien des gens ne se font pas vacciner pour des raisons de santé, mais pour pouvoir continuer à vivre normalement et pour ne pas perdre leur travail. C’est une vaccination extorquée», vitupère le médecin retraité.
Le 19 octobre dernier, le Premier ministre provincial, François Legault, a assuré que l’état d’urgence sanitaire –qui lui permet de gouverner par décret depuis le début de la pandémie– serait levé après la campagne de vaccination des 5 à 11 ans.
«On n’est jamais à l’abri des surprises avec la pandémie, mais, si tout va bien, cette vaccination devrait être terminée au début de 2022», a déclaré le politicien centriste au Salon bleu de l’Assemblée nationale.
Le docteur Béliveau perçoit une forme de «chantage» dans la déclaration de François Legault, dont le parti domine est toujours largement en tête dans les intentions de vote, un peu moins d’un an avant la prochaine élection provinciale.
Préoccupante question des effets secondaires
Selon notre interlocuteur, encore rien ne permet d’entrevoir la fin de cet état d’urgence:
«Depuis le début de la crise, le gouvernement en veut toujours plus. Toujours plus de sécurité et de sécurité. Comme si la sécurité était devenue la seule et unique valeur […]. Dans les écoles, le port du masque par les élèves ne répond à aucune nécessité. D’ailleurs, plus on fait passer des tests dans les écoles et plus on trouve de cas de Covid: on finit toujours par trouver ce que l’on cherche», ironise Robert Béliveau.
Le 18 octobre dernier, Pfizer-BioNTech a déposé auprès de Santé Canada une demande d’agrément de son vaccin pour les 5 à 11 ans. Il s’agit de la première compagnie pharmaceutique à entreprendre cette démarche. Le vaccin n’est toujours pas approuvé par Santé Canada, dont la conseillère médicale en chef, Supriya Sharma, a indiqué dans les jours suivants que le sérum serait autorisé seulement «s’il respecte les standards les plus rigoureux». Mme Sharma a aussi déclaré que «les avantages du vaccin» devaient «l’emporter sur les risques auprès de ce groupe». Des propos qui ne rassurent guère Robert Béliveau, pour qui l’industrie pharmaceutique en prend un peu trop à ses aises au Canada depuis l’arrivée du vaccin:
«Un grand nombre de médicaments sont retirés du marché au bout six ou sept ans en raison de leurs effets secondaires. Avec ce vaccin, le principe de précaution n’est pas respecté et particulièrement dans le cas des enfants. […] L’histoire de l’industrie pharmaceutique est entachée de nombreux scandales: c’est en fait une industrie mafieuse!» laisse-t-il tomber.