"Sinon on aura un hiver catastrophique" en France: la mise en garde d’un infectiologue

© Photo Pixabay / Clker-Free-Vector-ImagesUn thermomètre médical
Un thermomètre médical - Sputnik Afrique, 1920, 25.10.2021
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La situation dans le domaine de la santé en France risque d’empirer ces prochains mois en raison de la conjonction entre "une circulation virale du Covid […] et des pathologies hivernales qui sont en train de revenir", alerte un infectiologue de Paris, rappelant l'importance des gestes barrières.
L'hiver qui approche à grands pas pourrait voir un retour en force du Covid-19, la saison étant plus favorable à la transmission des virus respiratoires. Le constat a été fait par Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital Tenon à Paris, qui a appelé à minimiser les risques en respectant avant tout les gestes barrières, notamment le port du masque.
"Il ne faut pas relâcher les campagnes sur les gestes barrières", estime-t-il au micro de BFM TV.
Il constate également dans ce contexte l’efficacité du pass sanitaire qu’il considère comme "une incitation à la vaccination".
"Il faut absolument maintenir ces gestes sinon on aura un hiver catastrophique parce qu’il y aura la conjonction d’une circulation virale du Covid, qui ne s’est pas éteinte, et des pathologies hivernales qui sont en train de revenir", poursuit Gilles Pialoux.
Évoquant les moyens d’éviter une éventuelle nouvelle vague de la maladie, il souligne qu’il est impossible d’y arriver "s’il y a un abandon au début de l’hiver des gestes barrières".

"C’est pour ça que j’ai ce masque-là, c’est aussi pour faire passer ce message-là. Parce qu’on voit bien que, globalement, il y a des indicateurs, des études qui montrent que les gestes barrières sont abandonnés et on voit bien que contrairement à l’hiver dernier, les autres pathologies hivernales arrivent", indique-t-il.

Pour le port du masque

Fervent défenseur du port du masque, Gilles Pialoux s’est dit "surpris" par la levée, à partir du 7 octobre, de cette obligation dans les écoles de 68 départements. Invité de RMC-BFM TV, il a constaté une diminution de la propagation du virus, tout en alertant que ce n’était pas "la marée basse".
Après qu’à la mi-juillet le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé qu’il était possible d’enlever le masque "là où il y a le pass sanitaire", l’infectiologue a déclaré sans ambages que c’était une erreur, dessinant un parallèle avec le code de la route.
"On n'a pas enlevé la ceinture de sécurité quand est apparu l'airbag", a-t-il martelé une quinzaine de jours plus tard dans une interview au Journal du dimanche (JDD).
Il y a presque un an, début novembre 2020, Gilles Pialoux avait plaidé en faveur du port du masque à la maison. Il avait indiqué à LCI avoir essayé "de mettre le masque dans l’univers familial", admettant que c’était "compliqué [et] contraignant", mais que la situation exigeait d’"être innovant".

Relâchement

Gilles Pialoux n'est pas le seul à pointer du doigt le relâchement dans le domaine des gestes barrières. Ainsi, selon un sondage de l’Ifop, un an après le premier confinement, le 4 mars 2021, seulement 22% des personnes interrogées se serraient la main. Mais depuis, même si le chiffre reste en dessous du niveau d’avant la pandémie, il est monté en flèche pour arriver à 59%.
La tradition de faire la bise revient en force encore plus. Il y a six mois, moins de la moitié des sondés (39%) la faisaient à leurs proches. Fin septembre, ils étaient déjà 65%.
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