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La lutte contre la désinformation de Facebook dans le viseur d’un autre lanceur d’alerte
La lutte contre la désinformation de Facebook dans le viseur d’un autre lanceur d’alerte
Sputnik Afrique
Un ex-employé de Facebook affirme que l'entreprise privilégie le profit plutôt que la lutte contre la désinformation et les discours haineux, selon le... 25.10.2021, Sputnik Afrique
2021-10-25T22:08+0200
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Un ancien employé a dénoncé les pratiques du géant américain Facebook, après que la lanceuse d’alerte Frances Haugen a déjà transmis à la Security and Exchange Commission (SEC), l'autorité boursière américaine, des documents connus sous le nom de Facebook Files, mettant la lumière sur le fait que le fonctionnement de l’entreprise semble ne toujours pas correspondre au discours public de la direction, relate le Washington Post.Facebook privilégie la croissance et le profit au détriment de la lutte contre la désinformation, les discours de haine et autres menaces pour le public, indique cette personne qui affirme avoir fait partie du groupe de l'intégrité civique (Civic Integrity group) dans l’entreprise. Selon le Washington Post, cet ancien employé a déposé lui aussi une plainte auprès de la SEC.Les responsables de Facebook ont sapé les efforts déployés pour lutter contre la désinformation, les discours de haine et d'autres contenus problématiques parce qu'ils craignaient la colère de Donald Trump, qui était alors Président des États-Unis, et de ses alliés politiques, ajoute ce lanceur d’alertes. En outre, l’entreprise craignait que l’augmentation du nombre d’utilisateurs ralentisse, selon lui.La contribution de Facebook dans les événements du 6 janvierL’assaut du Capitole du 6 janvier, après la défaite de Trump à la présidentielle de 2020, est surtout dans le viseur des lanceurs d’alertes. Facebook n'a jamais divulgué publiquement ce qu'il sait sur la façon dont ses plateformes, notamment Instagram et WhatsApp, ont contribué à alimenter la pagaille du 6 janvier.Les documents de la SEC, qui ont été fournis au Congrès sous forme expurgée par le conseiller juridique de Frances Haugen et examinés par le Washington Post, suggèrent que Facebook a agi trop rapidement après l'élection pour lever les mesures qui avaient contribué à supprimer certaines fausses informations liées au scrutin. L'effort précipité pour les rétablir le 6 janvier n'a pas suffi à stopper l'afflux de messages haineux et violents, note le Washington Post.Dans les semaines qui ont suivi la présidentielle, Facebook n'a pas agi avec suffisamment de force contre le mouvement "Stop the Steal" (Arrêtez le vol, en français), qui a été poussé par les alliés politiques de Trump, même si sa présence a explosé sur la plateforme, ressort-il des documents présentés par Frances Haugen et d'autres obtenus indépendamment par le journal, ainsi que des entretiens avec des employés actuels et anciens de Facebook. Les documents cités par le Washington Post comprennent notamment des messages sur Workplace, un système de messagerie interne.Selon le journal, les documents fournissent des preuves montrant que les recherches internes menées par Facebook depuis plusieurs années ont permis de trouver des moyens de réduire la propagation de la polarisation politique, des théories du complot et des incitations à la violence. Toutefois, dans de nombreux cas, les dirigeants auraient refusé de mettre en œuvre ces mesures.Les études internes ne mènent pas à des mesures appliquéesFacebook étudie les changements de politique potentiels afin de déterminer leur impact sur la croissance du nombre d'utilisateurs et sur d'autres facteurs essentiels à ses bénéfices, tels que l'engagement, l'étendue du partage et d'autres réactions. Toutefois, les documents révélés montrent que Facebook a refusé de déployer certaines tactiques d'atténuation lorsque le directeur général Mark Zuckerberg s'y est opposé au motif qu'elles entraîneraient un trop grand nombre de "faux positifs" ou pourraient empêcher les gens de s'engager sur ses plateformes.La recherche de Facebook, basée sur des données de 2019, aurait révélé que les fausses informations partagées par des politiciens étaient plus dommageables que celles provenant d'utilisateurs ordinaires. Pourtant, l'entreprise a maintenu cette année-là une politique qui permettait explicitement aux dirigeants politiques de mentir sans être confrontés à la possibilité de vérifications des faits.Les documents et les entretiens avec d'anciens employés montrent aussi que Facebook a une connaissance profonde et très précise de la manière dont ses utilisateurs sont affectés par ce qui apparaît sur ses sites, note le Washington Post. Facebook mesure sans relâche un éventail étonnant de points de données, notamment la fréquence, la portée et les sources des faussetés et des contenus haineux, et prend souvent des mesures pour les supprimer.Pourtant, même lorsque Facebook a déployé des outils pour prévenir les préjudices, ses propres études auraient montré que ces outils ne fonctionnaient parfois pas comme promis. Selon les documents, après que la société a décidé cette année de cesser complètement de recommander des groupes politiques, un tiers des groupes civiques et politiques répertoriés ont continué à être vus par les utilisateurs sur une période allant de la veille de l'élection américaine à la mi-janvier, indiquent les informations révélées.Des responsables de Facebook se défendentLes responsables du réseau américain reconnaissent avoir supprimé certaines mesures de protection en décembre 2020, tout en précisant qu'ils l'ont fait lorsque les contenus problématiques sont devenus moins nombreux, alors que d’autres mesures efficaces ont été maintenues jusqu'au 6 janvier et au-delà, relate le Washington Post. Ils rejettent la responsabilité de l’assaut du Capitole sur des forces politiques et sur des contenus qui circulaient plus librement sur d'autres plateformes en ligne.Les responsables de Facebook rétorquent qu'ils se sont préparés au vote et à l’après-vote, anticipant même la possibilité de violences postélectorales, et qu'ils ont toujours prévu que les difficultés dureraient jusqu'au jour de l'investiture.
https://fr.sputniknews.africa/20211001/cette-ex-employee-de-facebook-qui-fait-trembler-le-geant-americain-avec-ses-revelations-1051949954.html
https://fr.sputniknews.africa/20210402/banni-de-twitter-et-facebook-trump-rejoint-une-nouvelle-plateforme-numerique-1045431371.html
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La lutte contre la désinformation de Facebook dans le viseur d’un autre lanceur d’alerte
22:08 25.10.2021 (Mis à jour: 18:16 10.01.2022) Un ex-employé de Facebook affirme que l'entreprise privilégie le profit plutôt que la lutte contre la désinformation et les discours haineux, selon le Washington Post. Ces révélations interviennent après la publication d’informations sur le fonctionnement de Facebook par une autre ancienne salariée, Frances Haugen.
Un ancien employé a dénoncé les pratiques du géant américain Facebook, après que
la lanceuse d’alerte Frances Haugen a déjà transmis à la Security and Exchange Commission (SEC), l'autorité boursière américaine, des documents connus sous le nom de Facebook Files, mettant la lumière sur le fait que le fonctionnement de l’entreprise semble ne toujours pas correspondre au discours public de la direction, relate le Washington Post.
Facebook privilégie la croissance et le profit au détriment de la lutte contre la désinformation, les discours de haine et autres menaces pour le public, indique cette personne qui affirme avoir fait partie du groupe de l'intégrité civique (Civic Integrity group) dans l’entreprise. Selon le Washington Post, cet ancien employé a déposé lui aussi une plainte auprès de la SEC.
Les responsables de Facebook ont sapé les efforts déployés pour lutter contre la désinformation, les discours de haine et d'autres contenus problématiques parce qu'ils craignaient la
colère de Donald Trump, qui était alors Président des États-Unis, et de ses alliés politiques, ajoute ce lanceur d’alertes. En outre, l’entreprise craignait que l’augmentation du nombre d’utilisateurs ralentisse, selon lui.
La contribution de Facebook dans les événements du 6 janvier
L’assaut du Capitole du 6 janvier, après la défaite de Trump à la présidentielle de 2020, est surtout dans le viseur des lanceurs d’alertes. Facebook n'a jamais divulgué publiquement ce qu'il sait sur la façon dont ses plateformes, notamment Instagram et WhatsApp, ont contribué à alimenter la pagaille du 6 janvier.
Les documents de la SEC, qui ont été fournis au Congrès sous forme expurgée par le conseiller juridique de Frances Haugen et examinés par le Washington Post, suggèrent que Facebook a agi trop rapidement après l'élection pour lever les mesures qui avaient contribué à supprimer certaines
fausses informations liées au scrutin. L'effort précipité pour les rétablir le 6 janvier n'a pas suffi à stopper l'afflux de messages haineux et violents, note le Washington Post.
Dans les semaines qui ont suivi la présidentielle, Facebook n'a pas agi avec suffisamment de force contre le mouvement "Stop the Steal" (Arrêtez le vol, en français), qui a été poussé par les alliés politiques de Trump, même si sa présence a explosé sur la plateforme, ressort-il des documents présentés par Frances Haugen et d'autres obtenus indépendamment par le journal, ainsi que des entretiens avec des employés actuels et anciens de Facebook. Les documents cités par le Washington Post comprennent notamment des messages sur Workplace, un système de messagerie interne.
Selon le journal, les documents fournissent des preuves montrant que les recherches internes menées par Facebook depuis plusieurs années ont permis de trouver des moyens de réduire la propagation de la polarisation politique, des théories du complot et des incitations à la violence. Toutefois, dans de nombreux cas, les dirigeants auraient refusé de mettre en œuvre ces mesures.
"Ce n'est pas un problème nouveau. Cela fait des années que nous observons ce comportement de la part de politiciens comme Trump, et les actions, au mieux, velléitaires des dirigeants de l'entreprise. Nous avons lu les messages [d'adieu, ndlr] de collègues de confiance, expérimentés et aimés, qui écrivent qu'ils ne peuvent tout simplement pas travailler pour une entreprise qui ne fait pas plus pour atténuer les effets négatifs sur sa plateforme", a écrit un employé sur le Workplace intérieur de la plateforme le 6 janvier, relate le Washington Post.
Les études internes ne mènent pas à des mesures appliquées
Facebook étudie les changements de politique potentiels afin de déterminer leur impact sur la croissance du nombre d'utilisateurs et sur d'autres
facteurs essentiels à ses bénéfices, tels que l'engagement, l'étendue du partage et d'autres réactions. Toutefois, les documents révélés montrent que Facebook a refusé de déployer certaines tactiques d'atténuation lorsque le directeur général Mark Zuckerberg s'y est opposé au motif qu'elles entraîneraient un trop grand nombre de "faux positifs" ou pourraient empêcher les gens de s'engager sur ses plateformes.
La recherche de Facebook, basée sur des données de 2019, aurait révélé que les fausses informations partagées par des politiciens étaient plus dommageables que celles provenant d'utilisateurs ordinaires. Pourtant, l'entreprise a maintenu cette année-là une politique qui permettait explicitement aux dirigeants politiques de mentir sans être confrontés à la possibilité de vérifications des faits.
Les documents et les entretiens avec d'anciens employés montrent aussi que Facebook a une
connaissance profonde et très précise de la manière dont ses utilisateurs sont affectés par ce qui apparaît sur ses sites, note le Washington Post. Facebook mesure sans relâche un éventail étonnant de points de données, notamment la fréquence, la portée et les sources des faussetés et des contenus haineux, et prend souvent des mesures pour les supprimer.
Pourtant, même lorsque Facebook a déployé des outils pour prévenir les préjudices, ses propres études auraient montré que ces outils
ne fonctionnaient parfois pas comme promis. Selon les documents, après que la société a décidé cette année de cesser complètement de recommander des groupes politiques, un tiers des groupes civiques et politiques répertoriés ont continué à être vus par les utilisateurs sur une période allant de la veille de l'élection américaine à la mi-janvier, indiquent les informations révélées.
Des responsables de Facebook se défendent
Les responsables du réseau américain reconnaissent avoir supprimé certaines mesures de protection en décembre 2020, tout en précisant qu'ils l'ont fait lorsque les contenus problématiques sont devenus moins nombreux, alors que d’autres mesures efficaces ont été maintenues jusqu'au 6 janvier et au-delà, relate le Washington Post. Ils rejettent la responsabilité de l’assaut du Capitole sur des forces politiques et sur des contenus qui circulaient plus librement sur d'autres plateformes en ligne.
"La responsabilité des violences du 6 janvier incombe à ceux qui ont attaqué notre Capitole et à ceux qui les ont encouragés. Nous avons pris des mesures pour limiter les contenus qui cherchaient à délégitimer l'élection, notamment en étiquetant les publications des candidats avec le dernier décompte des voix après que M.Trump a prématurément déclaré sa victoire, en mettant en pause les nouvelles publicités politiques et en supprimant le groupe original #StopTheSteal en novembre", a déclaré la porte-parole de Facebook Dani Lever.
Les responsables de Facebook rétorquent qu'ils se sont préparés au vote et à l’après-vote, anticipant même la possibilité de violences postélectorales, et qu'ils ont toujours prévu que les difficultés dureraient jusqu'au jour de l'investiture.
"Après l’explosion de la violence au Capitole et alors que nous avons constaté des tentatives de contester le résultat de la présidentielle, nous avons supprimé le contenu contenant la phrase +Stop the Steal+ en vertu de notre politique de coordination des préjudices et suspendu Trump de nos plateformes", a ajouté la porte-parole du réseau.