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Les sondages responsables du phénomène Zemmour? Ipsos répond

© AFP 2024 LUDOVIC MARINDes affiches «Zemmour président» à Paris
Des affiches «Zemmour président» à Paris - Sputnik Afrique, 1920, 20.10.2021
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Candidat non déclaré mais testé dans tous les sondages, Éric Zemmour y a opéré une ascension fulgurante ces dernières semaines. Le directeur général délégué d’Ipsos-Sopra Steria analyse pour Le Parisien les raisons qui expliquent cette dynamique.
"Il se passe incontestablement quelque chose dans l’opinion publique autour d’Éric Zemmour", lance dans Le Parisien le directeur général délégué d’Ipsos-Sopra Steria, Brice Teinturier. Interrogé sur le crédit à accorder aux sondages sur la percée de l’essayiste, il assure qu’il y a une véritable dynamique qui "n’a rien d’artificiel".
L’analyste politique voit quatre raisons qui expliquent cette tendance. D’abord, l’ancien chroniqueur de CNews, qui évoque la problématique de l’immigration depuis de nombreuses années, s’attire ainsi les faveurs d’"un bloc d’environ 25% d’électeurs" qui la place comme l’une des principales causes du déclin de la France, tout en mettant en cause les échecs des élites. Un électorat qui vote historiquement Marine Le Pen.
D’où le deuxième point, Éric Zemmour est venu fracturer ce bloc, s’emparant d’une partie d’entre eux, la présidente du Rassemblement national (RN) étant affaiblie par ses résultats décevants aux dernières élections. Il profite également des divisions au sein des Républicains (LR), parti toujours sans candidat, dont une portion s’est également ralliée à lui.

Une popularité "fragile"?

Brice Teinturier évoque ensuite l’attention médiatique accordée à Zemmour. "Il est nouveau et devient le héraut d’une forme de parole libre, voire du dégagisme", explique-t-il, tout en avertissant qu’il n’est pas à l’abri d’une baisse dans les sondages. La nomination d’un bon candidat LR, une redynamisation de la campagne de Marine Le Pen, de potentielles faiblesses révélées sur d’autres sujets que l’immigration sont autant de raisons pour faire chuter Zemmour.
Le presque-candidat vient néanmoins de constituer un électorat bien acquis, même s’il vient de débarquer, assure-t-il. "Macron, comme bien d’autres dans le passé, était un candidat nouveau en 2017", souligne-t-il. Le Président reste le leader dans les sondages, arrivant systématiquement en tête du premier tour avec une stabilité sans faille jusqu’à présent.
Les instituts de sondage ont peu à peu décidé d’inclure Zemmour au fil de la multiplication des indices allant vers une candidature, tout en continuant à mesurer les intentions de vote sans lui tant que celle-ci n’est pas déclarée.

Fiabilité des sondages

Le politiste assure enfin qu’Ipsos fait de la qualité de la représentativité des échantillons une "obsession". Ces derniers ont récemment été augmentés à 1.500 personnes pour des résultats plus fiables. Certaines études portent sur des panels allant jusqu’à 10.000 personnes. La difficulté reste d’évaluer l’abstention, une problématique à nouveau mise en lumière au vu des ratés des instituts de sondage lors des élections régionales.
Pour ce faire, seuls ceux qui sont certains d’aller voter (10/10 dans leur intention), sont comptabilisés pour le sondage. Ipsos détermine ainsi la participation à seulement 50%, alors qu’elle était de 78,69% lors du scrutin de 2017. Des redressements sont ensuite effectués pour tenter de mieux coller à la réalité. Pour 700 personnes, dont le vote est compté (50% le total des 1.500 interrogées), la marge d’erreur se situe entre 1 et 3,7 points.
Début octobre, Ipsos-Sopra Steria plaçait Éric Zemmour à 15% en cas de désignation de Xavier Bertrand par LR, juste derrière les 16% de Marine Le Pen. Il n’était qu’à 8% deux semaines plus tôt. Il prendrait 24% des électeurs de François Fillon et 26% de Marine Le Pen par rapport à 2017. Sans sa candidature, la candidate du RN passe à 25%, à égalité avec Emmanuel Macron et loin devant le troisième, Xavier Bertrand (17%).
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