Cette prison française affiche une densité carcérale de 203%

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Prison (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 18.10.2021
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Déjà condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme, la France est désormais dans le collimateur de l’OIP pour sa surpopulation carcérale, un problème qu’elle n’a pas réussi à régler en 20 ans. La prison de Tarbes détient le record national avec 203% de taux d’occupation.
À l’heure où les syndicats de police réclament des réponses pénales plus fermes, un constat vient d’être confirmé par Le Monde et repris par l’Observatoire international des prisons (OIP): les établissements pénitentiaires français sont surpeuplés. Le nombre de personnes incarcérées a doublé en 40 ans et la durée moyenne de détention s’est allongée, tandis que le nombre d’affaires poursuivables diminue.
D’après les chiffres de septembre 2021 publiés par le ministère de la Justice, le nombre de personnes écrouées a progressé de 14,6% en un an. Le pays affiche une densité carcérale moyenne de 113,4%, ce qui contraint actuellement 1.299 détenus à se contenter d’un matelas au sol. Ce chiffre dépasse d’ailleurs les 100% depuis 2002, presque 20 ans.
Le record national est détenu par la maison d’arrêt de Tarbes (Hautes-Pyrénées), occupée à 202,9%. Cette dernière accueille 138 détenus pour une capacité initiale de 68 places. Celle de Carcassonne, dans l’Aude, n’est pas loin derrière avec 126 détenus pour 64 places, soit un taux d’occupation de 196,9%.

Lutte contre la surpopulation carcérale

"La France est le seul pays qui voit sa population carcérale augmenter quand elle est en baisse depuis plusieurs années partout ailleurs dans l’Union européenne", dénonce l’OIP, qui plaide pour un moindre recours à l’emprisonnement. En juin dernier, elle avait regretté une "occasion manquée" pour l’occupation des prisons qui retrouve son niveau d’avant-crise alors que 14.000 détenus avaient été libérés de manière anticipée lors du premier confinement en 2020.
Par ailleurs, en janvier 2020, la Cour européenne des droits de l’Homme a condamné la France pour traitements inhumains et dégradants dans ses centres de détention. Dans son jugement, la CEDH indiquait que les taux d’occupation révélaient "l’existence d’un problème structurel", et demandait à Paris "l’adoption de mesures générales visant à supprimer le surpeuplement et à améliorer les conditions matérielles de détention".

Construction de prisons

L’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron était la construction de 15.000 places de prison d’ici la fin de son quinquennat. En 2018, il est finalement revenu sur son engagement et a étalé cet objectif sur deux mandats, soit 15.000 places d’ici 2027. Le 27 septembre, Éric-Dupond-Moretti a affirmé sur RTL que 7.000 places allaient être mises en place "à l’horizon 2022", puis 8.000 "avant 2027".
D’après Le Figaro, même si l’Hexagone compte 75.000 places (contre 60.000 aujourd’hui) en 2027, cela ne permettrait pas d’accueillir tous les détenus, dont le nombre en augmentation linéaire depuis les années 1980 dépasserait ce seuil d’ici là. Dans la situation actuelle, la France devrait donc garder un taux d’occupation supérieur à 100%.
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