17 octobre 1961: le préfet de police de Paris dépose une gerbe de fleurs "à la mémoire des morts"
© AFP 2024 JULIEN DE ROSA17 octobre 1961: Didier Lallement dépose une gerbe de fleurs "à la mémoire des morts"
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Didier Lallement a déposé une gerbe de fleurs au niveau du Pont Saint-Michel, peu après 08H00 devant quelques journalistes et policiers.
Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a déposé une gerbe de fleurs près de la Seine, dimanche matin, 60 ans jour pour jour après le massacre d'Algériens sous l'autorité du préfet de l'époque Maurice Papon, a constaté l'AFP.
Didier Lallement a déposé une gerbe de fleurs au niveau du Pont Saint-Michel, peu après 08H00 devant quelques journalistes et policiers.
#Cérémonie | Pour la première fois, un préfet de Police dépose, ce dimanche, une gerbe à la mémoire des morts du 17 octobre 1961, sur le pont Saint-Michel. pic.twitter.com/Rcdi1bqob0
— Préfecture de Police (@prefpolice) October 17, 2021
La sonnerie aux morts a résonné. Puis une minute de silence a été respectée "à la mémoire des morts du 17 octobre 1961", selon les paroles prononcées par une représentante de la préfecture de police au micro.
Didier Lallement, premier préfet de police de Paris à rendre hommage aux victimes, n'a pas pris la parole et n'est resté que quelques minutes sur place.
Didier Lallement, premier préfet de police de Paris à rendre hommage aux victimes, n'a pas pris la parole et n'est resté que quelques minutes sur place.
Samedi, Emmanuel Macron a déclaré à travers un communiqué que "les crimes commis cette nuit-là sous l'autorité de Maurice Papon sont inexcusables pour la République", désignant celui qui était à l'époque préfet de police de Paris.
Le chef de l'Etat avait lui-même participé samedi à un hommage sur les berges de la Seine, à la hauteur du pont de Bezons, emprunté il y a 60 ans par les manifestants algériens qui arrivaient du bidonville voisin de Nanterre à l'appel de la branche du Front de libération nationale (FLN) installée en France.
Cette nuit-là du 17 octobre 1961, une répression - "brutale, violente, sanglante", selon les mots de l'Elysée - s'est abattue sur les manifestants qui protestaient contre l'interdiction aux Algériens de sortir de chez eux après 20H30.
"Près de 12.000 Algériens furent arrêtés et transférés dans des centres de tri au stade de Coubertin, au Palais des sports et dans d'autres lieux. Outre de nombreux blessés, plusieurs dizaines furent tués, leurs corps jetés dans la Seine", a reconnu samedi pour la première fois la présidence française. Le bilan officiel ne dénombrait jusqu'à présent que trois victimes.
"Il y a une avancée, mais ce n'est pas une reconnaissance d'un crime d'Etat. J'ai dit au président: c'est le point d'arrivée de quelque chose et le départ d'une autre", a réagi Nasser Kettane, président de Beur FM, invité à la cérémonie.
Une manifestation à l'appel notamment de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) est prévue dimanche après-midi à Paris, du Rex au Pont Saint-Michel.