Tours: le projet de deuxième ligne de tramway à l’origine de menaces de mort contre quatre élus

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arbres - Sputnik Afrique, 1920, 09.10.2021
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Des élus tourangeaux ont été la cible de lettres anonymes de menaces accompagnées d’une balle. Elles sont liées au projet de réalisation de la deuxième ligne de tramway dont le tracé fait débat au sein de la population depuis 2018.
Ce vendredi 8 octobre, France Bleu Touraine a annoncé qu’une enquête avait été ouverte par le parquet de Tours suite à des lettres de menaces de mort accompagnées d’une balle reçues par quatre élus tourangeaux. Il s’agit du maire Emmanuel Denis (EELV), du président de la métropole de Tours Frédéric Augis (LR), de son ancien président Philippe Briand (LR) ainsi que du maire de La Riche et vice-président de la métropole de Tours Wilfried Schwartz (DVG). Dans ces lettres que France 3 a pu obtenir, le message est identique:
Les Tourangeaux ne laisseront pas défigurer leur ville. Le tram ne passera pas boulevard Béranger, sinon...".
Grégoire Dulin, procureur de la République de Tours a annoncé que les quatre élus avaient déjà ou vont porter plainte dans les prochains jours. Une enquête pour menaces de crime ou de délit a été ouverte par le parquet. Enfin, le procureur précise que des investigations techniques et scientifiques sont en cours.

Le tracé du tramway, source de débats

La réalisation de la deuxième ligne du tramway a été actée lors du conseil métropolitain du 17 décembre 2018. La question du tracé est omniprésente depuis le début.
En effet, deux ont été proposés et le passage de l’ouest de l’agglomération fait débat. Le premier prévoyait de passer par le boulevard Jean Royer avant de rejoindre l’hôpital Bretonneau. Le second passait par le centre-ville via le boulevard Béranger avant de revenir vers l’hôpital Bretonneau. Le 17 octobre 2020, la métropole a annoncé lors d’une conférence de presse qu’elle retenait ce dernier.
Ce tracé engendrera des travaux dont le réaménagement de la place Jean Jaurès, lieu emblématique, mais aussi du boulevard Béranger où les Tourangeaux aiment se promener, notamment lors du marché aux fleurs qui s’y tient tous les mercredis. De nombreuses personnes sont inquiètes pour les platanes risquant d’être abattus. Il faut dire que certains sont centenaires et que les habitants y sont attachés. En 2011, lors du chantier de construction de la première ligne du tramway, des individus étaient restés perchés sur les arbres dans le quartier du Sanitas pour protester.
Le 22 janvier 2020, La Nouvelle République alertait sur un possible abattage des arbres en raison de leur système racinaire qui serait trop près des voies, ravivant ainsi les craintes. Il faut par ailleurs ajouter que ce thème a été source de débats lors des dernières élections municipales. Lors de la campagne, le maire sortant, Christophe Bouchet, avait assuré que la seconde ligne de tramway serait construite tout en les préservant.
La métropole a donc lancé des études à la fin de l’été dernier pour in fine les préserver au maximum lors du chantier qui débutera en 2023. La mise en service de la ligne est prévue pour 2025.

Réactions politiques

Emmanuel Denis a choisi de ne pas faire de commentaires. Il a reconnu auprès de La Nouvelle République être confronté à des menaces pour la première fois. L’opposition menée par le maire sortant Christophe Bouchet apporte son soutien aux quatre hommes visés et condamne "avec force des actes odieux et lâches".
Philippe Briand a quant à lui parlé de la situation auprès du quotidien local:
"On traverse une vilaine période. C'est n'importe quoi, les gens sont à cran. De plus je ne comprends pas que les élus de la Métropole soient mêlés à cette affaire alors que le tracé, au sein de la ville de Tours, a été décidé par les seuls élus de Tours. J'imagine que la menace vient d'un vieux monsieur du boulevard Béranger qui ne veut pas être dérangé."
Enfin Wilfried Schwartz a affirmé auprès du même quotidien ne pas comprendre pourquoi avoir été menacé. Il reconnaît cependant une "difficulté grandissante d’exercer nos mandats":
"On subit toutes sortes de pressions, en plus, parfois, de la violence politique. Mais là c'est aussi la démocratie qu'on menace. Or la vie démocratique, c'est aussi respecter les élus."
Selon Franceinfo, 1.276 menaces, agressions ou insultes à l’encontre des élus ont été recensées en 2020. C’est trois fois plus que par rapport à 2019 qui avait notamment été marquée par l’attaque mortelle du maire de Signes (Var).
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