Les terroristes du 13 novembre sans surveillance aérienne à cause de la guéguerre des polices?

© AFP 2024 SAMEER AL-DOUMYUn gendarme français
Un gendarme français  - Sputnik Afrique, 1920, 07.10.2021
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L’ancestrale querelle entre police et gendarmerie a repris de la vigueur à Paris depuis l’ouverture du procès des attentats du 13 novembre, jusqu’à entraîner des situations ubuesques.
La tension autour du procès des attentats du 13 novembre ne semble pas près de retomber. La querelle bien française entre police et gendarmerie vient en effet envenimer une entreprise judiciaire déjà bien délicate, à en croire le Canard enchaîné.
Chaque jour, un hélicoptère de la gendarmerie chargé d’escorter les prisonniers depuis Fresnes jusqu’au Palais de Justice de Paris doit s’arrêter à l’orée de la capitale. La raison? Le préfet de police Didier Lallement veut limiter l’intrusion de gendarmes dans son fief parisien. Le convoi du GIGN transportant les terroristes doit donc effectuer une partie de son trajet sans surveillance aérienne.
Jaloux de ses prérogatives, le préfet a également chassé de sous ses fenêtres les camions de gendarmes mobiles, pourtant censés garantir la sécurité aux abords du procès. Par manque de place, assure la préfecture au Canard enchaîné.
Ironie cruelle: un escadron de gendarmes mobiles avait aussi été mis à contribution lors des attentats du 13 novembre, en marge de l’action du GIGN. Il avait notamment pu rentrer en contact avec l’un des otages à l’intérieur du Bataclan.
De nombreuses questions sur l’action de cette unité avaient d’ailleurs agité l’opinion après l’attentat. Jean Sannier, avocat d’une famille de victime, avait affirmé que l’escadron avait reçu l’ordre de ne pas intervenir plus avant. Une plainte avait d’ailleurs été déposée à ce titre contre l’État.
Procès sous haute surveillance
Malgré ces ratés liés à la guerre des polices, un important dispositif de surveillance a été déployé autour du procès des attentats du 13 novembre. Selon Gérald Darmanin, près d’un millier de policiers et gendarmes sont mobilisés pour sécuriser ce que certains nomment déjà "le procès du siècle".
Une partie des effectifs se masse aux alentours du Palais de Justice, mais c’est toute l’île de la Cité qui vit désormais à l’heure du procès. La circulation est interdite sur plusieurs axes de l’hypercentre, dont le quai des Orfèvres.
Une situation qui est loin de ravir les commerçants locaux qui voient parfois leurs affaires péricliter. Mi-septembre, un collectif de commerçants de la place Dauphine a d’ailleurs écrit un courrier en ce sens pour se plaindre au préfet de police ainsi qu’aux ministres de la Justice et de l’Économie, d’après Le Parisien.
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