"Fils de p*te de Blanc": un couple violemment agressé dans le centre de Lyon

© Photo pixabay / twalmediaLyon
Lyon - Sputnik Afrique, 1920, 05.10.2021
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À Lyon, un homme a été passé à tabac par un groupe d’individus lorsqu’il a défendu sa petite amie qu’ils avaient traitée de "sale p*te". Depuis cette agression, la jeune femme attaquée dénonce un racisme, des harcèlements de rue réguliers et l’indifférence de la police.
Un incident qui met en évidence les problèmes d’insécurité que connaissent les grandes villes comme Lyon. Vendredi 1er octobre, un couple qui rentrait de soirée en compagnie de ses amis a été agressé par des "racailles", comme les a qualifiés Emma, la jeune victime de 26 ans.
Dans une interview à Actu Lyon, elle a raconté que les faits ont eu lieu dans le centre-ville, au niveau de la place des Terreaux. Elle marchait avec son compagnon alors que leurs amis se trouvaient à une trentaine de mètres devant eux. Tout a commencé lorsque deux individus l’ont accostée pour la "draguer lourdement".
La jeune femme a ainsi signalé qu’elle est accompagnée et que le harcèlement de rue est puni par la loi. Le jeune homme agressif de 25 ans a haussé le ton et l’a traitée de "sale p*te". Après que son petit ami est intervenu, l’assaillant a hurlé "Nique-lui bien sa mère à ce fils de p*te de Blanc!", faisant apparaître six autres individus.
La décision de défendre sa copine a coûté cher à l’homme de 33 ans: une fois au sol, il a reçu plusieurs coups de pied, notamment à la tête. Il souffre de multiples hématomes et d’un sérieux mal de tête.
"Certains le frappaient et je suis sûre qu’ils ne savaient même pas pourquoi. C’était un véritable effet de meute, un acharnement gratuit, on aurait dit qu’ils voulaient juste casser du Blanc", estime Emma.
Une longue attente de la police
Après ce passage à tabac, les agresseurs se sont vite dispersés. Plusieurs tentatives de la jeune femme et de ses amis d’appeler la police sont restées sans réponse. Elle est arrivée 35 minutes après l’agression. La femme affirme qu’elle a dû attendre cinq minutes avant d’avoir une réponse au bout du fil. Selon elle, les policiers ne voulaient pas chercher les assaillants maintenant et se sont contentés d’une description.
"J’ai l’impression, à les entendre, qu’il y avait une très grande lassitude chez eux. Les pompiers nous ont dit que ça arrivait quasiment tous les soirs. En partant, les policiers nous ont lancé: "Comme ça, vous savez pour qui voter l’an prochain!", se souvient-elle.
Un racisme antiblanc
Face à cette dernière remarque, la femme souligne qu’elle n’a jamais été d’extrême droite mais constate avec amertume que son copain a été insulté parce qu’il était Blanc.
Il convient de rappeler que d’autres cas de racisme à l’encontre des Blancs ont déjà été signalés à Lyon. Par exemple, le 12 juin dernier, les organisateurs de la Marche des fiertés ont décidé de mettre en place des cortèges non mixtes et ont prié les Blancs de se placer à l’arrière du cortège, ce qui a été considéré par certains comme un acte de ségrégation raciale.
Selon un sondage de l’IFOP réalisé en juin, 47% des Français estiment que "le racisme antiblanc correspond à une réalité", alors que seuls 36% d’entre eux estiment que c’est un "fait marginal ou inexistant".
Harcèlement de rue
La victime affirme par ailleurs avoir peur de mettre les pieds dans certains quartiers le soir, estimant que depuis le confinement la situation s’est détériorée. Elle confie avoir déjà été la victime de paroles déplacées dans la rue mais souligne que la violence n’est plus seulement verbale mais aussi physique.
Depuis longtemps, les habitants des quartiers sensibles de Lyon appellent les autorités de la ville à mettre fin à l’insécurité. Par exemple, en septembre 2019, l’association La Guillotière en colère a lancé une pétition en ligne pour signaler aux autorités la situation déplorable de ce quartier qui "devient une zone de non-droit en plein cœur de la ville de Lyon". En janvier 2021, la présidente de l'association Nathalie Balmat constatait pourtant que "le problème de l'insécurité restait plein et entier".
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