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Partager le siège de la France au Conseil de sécurité de l’Onu: l’européisme jusqu’à la forfaiture?
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L’idée de céder à l’UE le siège de la France au Conseil de sécurité de l’Onu a été émise par le porte-parole LREM. Une ineptie selon le président de l’UPR... 01.10.2021, Sputnik Afrique
2021-10-01T18:27+0200
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L’idée a germé outre-Rhin. Elle commence à faire son chemin côté français… Partager le siège permanent de la France au Conseil de sécurité des Nations unies avec l’UE n’est plus un tabou pour la majorité. En témoigne la récente proposition du porte-parole du parti présidentiel dans les colonnes du Figaro:Pour le Président de l’UPR, François Asselineau, cette proposition ne fait pas de doute: c’est brader les intérêts français."Ceux qui portent ce message se font les relais en France des intérêts allemands, qui cherchent à tout prix à obtenir une forme de levier sur le Conseil de sécurité", regrette-t-il."Parler d’une seule voix" européenne au Conseil de sécuritéEn 2018 déjà, pressé par Emmanuel Macron de sortir de l'"immobilisme" et de surmonter les "tabous" pour relancer le projet européen, Berlin avait riposté en suggérant que la France puisse transformer son siège permanent au Conseil de sécurité de l'Onu en siège de l'Union européenne."Si nous prenons l’UE au sérieux, elle devrait également parler d'une seule voix au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. […] À moyen terme, le siège de la France pourrait être transformé en siège de l'UE", déclarait en 2018 le vice-chancelier et ministre des Finances allemand, Olaf Scholz, à l'occasion d'un discours sur l'avenir de l'Europe.Une idée depuis partagée par plusieurs autres élus germaniques et même validée dans sa philosophie par Angela Merkel, qui y voyait un "très bon concept pour l'avenir", quoiqu’elle restât consciente du possible scepticisme français.En effet, en vertu du traité de Moscou de 1990, l’Allemagne a renoncé "à la fabrication, à la possession et au contrôle d'armes nucléaires, biologiques et chimiques". De même, en vertu de la charte de San Francisco signée en juin 1945, il ne peut y avoir de nouveau membre permanent du Conseil de sécurité sans réforme complète de l’organisme.Toutefois, le drame, selon François Asselineau, n’est pas tant que l’Allemagne avance ses intérêts, mais qu’elle trouve des relais en France. Un écho qu’illustrent les propos de Roland Lescure.Ne pas dilapider l’héritage gaullisteBrader cet "apanage de très grande puissance française", serait une forme de trahison aux yeux du dirigeant souverainiste. Mais ce lâchage en règle ne l’étonne pas: "C’est une vielle tradition de certaines élites françaises, de trahir le peuple français."En effet, le candidat à la dernière élection présidentielle accorde une importance cruciale au statut de membre permanent: "Les deux vecteurs de la puissance française, en dehors de son rayonnement économique et culturel, sont la puissance nucléaire et le siège de la France au Conseil de sécurité de l’Onu."En effet, le fait de faire partie de cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu place la France au même niveau que les États-Unis, l’Angleterre, la Russie et la Chine, au sein d’un organe décisionnaire de poids.Ainsi, "perdre son siège serait dramatique pour la France". D’ailleurs, le président de l’UPR n’est pas le seul à se dresser sur cette ligne de crête. À travers le spectre politique français, nombre d’opposants dénoncent le fait même que cette idée puisse être discutée.Sur BFM TV, Marine Le Pen avait notamment accusé Emmanuel Macron de "vendre le pays à la découpe" en réponse à la proposition allemande de partage du siège français. Jean-Luc Mélenchon avait, de son côté, dénoncé une "inacceptable proposition allemande".Le parti présidentiel lui-même avait balayé du revers de la main cette idée, lorsque le quotidien britannique The Telegraph avait publié le 22 septembre l’information selon laquelle la France avait proposé de laisser son siège au Conseil de sécurité des Nations unies. "La France n’a pas proposé de laisser son siège au Conseil de sécurité des Nations unies. Il est à la France et le restera", précisait le démenti français.Neuf jours plus tard, le porte-parole du parti gouvernemental estime pourtant que, à l’horizon 2030, cette perspective n’a rien d’impossible… La boucle est bouclée.
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Partager le siège de la France au Conseil de sécurité de l’Onu: l’européisme jusqu’à la forfaiture?
18:27 01.10.2021 (Mis à jour: 18:00 10.01.2022) L’idée de céder à l’UE le siège de la France au Conseil de sécurité de l’Onu a été émise par le porte-parole LREM. Une ineptie selon le président de l’UPR, François Asselineau. Pour lui, cela reviendrait à servir les intérêts allemands.
L’idée a germé outre-Rhin. Elle commence à faire son chemin côté français…
Partager le siège permanent de la France au Conseil de sécurité des Nations unies avec l’UE n’est plus un tabou pour la majorité. En témoigne la récente proposition du porte-parole du parti présidentiel dans les colonnes du
Figaro:"Face aux tentations protectionnistes et nationalistes, le fédéralisme doit redevenir notre horizon partagé. […] On peut imaginer, au-delà de 2030, que la France partage son siège au Conseil de sécurité de l’Onu avec les autres nations européennes", avance Roland Lescure.
Pour le Président de l’UPR, François Asselineau, cette proposition ne fait pas de doute: c’est brader les intérêts français.
"L’Allemagne essaye de s’approprier les atouts français", dénonce au micro de Sputnik ce fervent opposant au fédéralisme bruxellois.
"Ceux qui portent ce message se font les relais en France des intérêts allemands, qui cherchent à tout prix à obtenir une forme de levier sur le Conseil de sécurité", regrette-t-il.
"Parler d’une seule voix" européenne au Conseil de sécurité
En 2018 déjà, pressé par Emmanuel Macron de sortir de l'"immobilisme" et de surmonter les "tabous" pour relancer le projet européen, Berlin avait riposté en suggérant que la France puisse transformer son siège permanent au Conseil de sécurité de l'Onu en siège de l'Union européenne.
"Si nous prenons l’UE au sérieux, elle devrait également parler d'une seule voix au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. […] À moyen terme, le siège de la France pourrait être transformé en siège de l'UE", déclarait en 2018 le vice-chancelier et ministre des Finances allemand, Olaf Scholz, à l'occasion d'un discours sur l'avenir de l'Europe.
Une idée depuis partagée par plusieurs autres élus germaniques et même validée dans sa philosophie par Angela Merkel, qui y voyait un "très bon concept pour l'avenir", quoiqu’elle restât consciente du possible scepticisme français.
"L’objectif central, bien que jamais avoué, de l’Allemagne, est de s’approprier un siège au Conseil de sécurité et de s’approprier de l’armement nucléaire. Seulement, ils ne peuvent l’obtenir de manière indépendante, donc ils essayent de communautariser ces atouts français", avance-t-il.
En effet, en vertu du traité de Moscou de 1990, l’Allemagne a renoncé "à la fabrication, à la possession et au contrôle d'armes nucléaires, biologiques et chimiques". De même, en vertu de la charte de San Francisco signée en juin 1945, il ne peut y avoir de nouveau membre permanent du Conseil de sécurité sans réforme complète de l’organisme.
Toutefois, le drame, selon François Asselineau, n’est pas tant que l’Allemagne avance ses intérêts, mais qu’elle trouve des relais en France. Un écho qu’illustrent les propos de Roland Lescure.
Ne pas dilapider l’héritage gaulliste
Brader cet "apanage de très grande puissance française", serait une forme de trahison aux yeux du dirigeant souverainiste. Mais ce lâchage en règle ne l’étonne pas: "C’est une vielle tradition de certaines élites françaises, de trahir le peuple français."
En effet, le candidat à la dernière élection présidentielle accorde une importance cruciale au statut de membre permanent: "Les deux vecteurs de la puissance française, en dehors de son rayonnement économique et culturel, sont la puissance nucléaire et le siège de la France au Conseil de sécurité de l’Onu."
"La France a hérité d’atouts exceptionnels sur la scène internationale, notamment grâce au général de Gaulle qui a milité pour les avoir", s’enorgueillit notre interlocuteur.
En effet, le fait de faire partie de cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu place la France au même niveau que les États-Unis, l’Angleterre, la Russie et la Chine, au sein d’un organe décisionnaire de poids.
Ainsi, "perdre son siège serait dramatique pour la France". D’ailleurs, le président de l’UPR n’est pas le seul à se dresser sur cette ligne de crête. À travers le spectre politique français, nombre d’opposants dénoncent le fait même que cette idée puisse être discutée.
Sur BFM TV, Marine Le Pen avait notamment accusé Emmanuel Macron de "vendre le pays à la découpe" en réponse à la proposition allemande de partage du siège français. Jean-Luc Mélenchon avait, de son côté, dénoncé une "inacceptable proposition allemande".
Le parti présidentiel lui-même avait
balayé du revers de la main cette idée, lorsque le quotidien britannique
The Telegraph avait publié le 22 septembre l’information selon laquelle la France avait proposé de laisser son siège au Conseil de sécurité des Nations unies. "
La France n’a pas proposé de laisser son siège au Conseil de sécurité des Nations unies. Il est à la France et le restera", précisait le démenti français.
Neuf jours plus tard, le porte-parole du parti gouvernemental estime pourtant que, à l’horizon 2030, cette perspective n’a rien d’impossible… La boucle est bouclée.