YouTube renforce la censure et va désormais supprimer les critiques visant les vaccins autorisés

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YouTube - Sputnik Afrique, 1920, 30.09.2021
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En expliquant sa décision par la protection des vaccins approuvés et la volonté de contrer la désinformation sur ce sujet, YouTube annonce avoir durci sa politique de lutte contre les contenus anti-vaccins, une journée après avoir bloqué la chaîne de RT en allemand, l’accusant d'intox sur le Covid-19.
YouTube a fait savoir ce mercredi 29 septembre l’élargissement de sa politique de lutte contre les contenus anti-vaccins, indiquant que depuis l’année dernière, la plateforme avait déjà bloqué plus de 130.000 vidéos à propos du Covid-19. Cette annonce a été faite le lendemain de sa décision de rendre inaccessible le contenu de la branche allemande de Russia Today, notamment son programme Der Fehlende Part.
Parmi les critères qui pourraient mener à la suspension ou au blocage figurent les fausses déclarations comme dire que les vaccins approuvés peuvent causer un préjudice important aux personnes vaccinées.

"Le contenu qui prétend faussement que les vaccins approuvés sont dangereux et causent des effets chroniques sur la santé, affirme que les vaccins ne réduisent pas la transmission de la maladie, ou qui contient des informations fausses sur les substances contenues dans les vaccins sera supprimé", indique YouTube sur son blog.

De plus, il est ajouté que les allégations comme quoi les vaccins approuvés causent l'autisme, le cancer ou l'infertilité, ou que via les substances qui les composent, il est possible de traquer les personnes vaccinées, feront aussi l’objet de suppressions.

Et les exceptions?

Alors que les débats scientifiques sont toujours en cours sur le Covid et le développement de la pandémie, YouTube précise néanmoins qu’il sera laissé la possibilité d’avoir des conversations sur ce sujet, ainsi que de divulguer les informations sur les nouveaux essais scientifiques à venir. Qui plus est, les témoignages sur sa propre expérience avec tel ou tel vaccin seront également autorisés, tant qu’ils ne contredisent pas les autres directives de la politique de l’entreprise sur la maladie.
"Compte tenu de l'importance des discussions et des débats publics pour le processus scientifique, nous continuerons de permettre le contenu sur les politiques de vaccination, les nouveaux essais de vaccins et les succès ou échecs historiques sur YouTube. Les témoignages personnels relatifs aux vaccins seront également autorisés".

Pas uniquement le Covid

L’entreprise américaine explique en outre que les sanctions et blocages pourraient concerner non seulement la désinformation sur le Covid, mais aussi des remèdes ou d’autres maladies, quand les informations présentées sont fausses.
"Nos directives interdisent déjà certains types de désinformation médicale. Nous avons depuis longtemps supprimé le contenu qui favorise les remèdes nocifs, comme dire que la térébenthine peut guérir les maladies", précise YouTube.
"Nos politiques ne couvrent pas seulement les vaccinations de routine spécifiques comme la rougeole ou l'hépatite B, mais s'appliquent également aux déclarations générales sur les vaccins", ajoute la plateforme.

Le blocage de RT en allemand

YouTube a justifié sa décision en avançant que RT avait violé sa politique d’information sur les sujets liés au Covid. Suite à un premier bannissement, la chaîne a alors tenté d’émettre via un canal secondaire, a affirmé un porte-parole de la plateforme au Deutsche Welle.
La rédactrice en chef de Sputnik et de Russia Today, Margarita Simonian, a réagi en condamnant la "guerre médiatique déclarée par l'État allemand à l'État russe". Sur Twitter, elle a ironisé sur le tollé que provoquerait une telle décision si elle était prise côté russe.
"J’attends avec impatience que mon pays natal m'interdise de regarder Deutsche Welle ou d’autres médias allemands en Russie et ferme les bureaux d’ARD et de ZDF", a-t-elle déclaré.

La réaction de la Russie

Pour sa part, Moscou a dénoncé une censure et des signes de violation grave de la législation russe. Le Kremlin a annoncé que le parquet mènerait une enquête et a promis des représailles si l’infraction à la législation russe était confirmée.
Le ministère des Affaires étrangères a qualifié cette suspension de "censure", réalisée soit en complicité avec la partie allemande, soit sur son insistance. Selon lui, les faits s’inscrivent dans la logique de la guerre informatique déclenchée contre la Russie.

Ce qui dit la loi russe

Auparavant, le régulateur russe des télécommunications (Roskomnadzor) a demandé à Google, propriétaire de YouTube, de lever les suspensions visant les chaînes de RT Deutsch et Der Fehlende Part.
En conformité avec la législation russe, le parquet peut reconnaître le site coupable de violation des droits et libertés fondamentaux de l’homme. Le gendarme de l’Internet russe peut quant à lui émettre un avertissement.
En cas de manquement suite à l’avertissement, le régulateur peut restreindre ou bloquer définitivement l’accès à la plateforme.

Berlin réagit

En réponse aux débouchés possibles de la procédure russe, Berlin a réagi en mettant en garde contre des représailles à l’encontre des médias allemands, ajoutant que cela n’avait rien à voir avec la règlementation de YouTube. Pour sa part, Steffen Seibert, le porte-parole du gouvernement allemand, a estimé que "quiconque appel[ait] ou parl[ait] de telles représailles ne démontr[ait] pas un bon respect de la liberté de la presse".
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