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Coopération sécuritaire: au Mali comme au Burkina, "il faut faire preuve de courage politique"
Coopération sécuritaire: au Mali comme au Burkina, "il faut faire preuve de courage politique"
Sputnik Afrique
Alors que la perspective d’un partenariat entre le Mali et une société de sécurité privée russe n'en finit pas de provoquer l’ire des chancelleries... 30.09.2021, Sputnik Afrique
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Ce président du groupe parlementaire du principal parti d'opposition au Burkina Faso, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) s'exprimait sur la situation au Mali, où les autorités se seraient tournées vers la société privée russe Wagner pour nouer un partenariat sécuritaire.Pour le parlementaire, malgré l’implication occidentale la situation sécuritaire ne faisant qu'empirer au Mali comme au Burkina Faso. "Il convient de chercher d'autres alternatives", prône-t-il, sans préciser si celles-ci doivent s'inscrire dans une coopération étatique ou une approche d'un autre ordre, comme avec des entités privées, y compris le groupe Wagner.Quand à cela, le ministre de l’Administration territoriale Clément Sawadogo a récemment affirmé sur les ondes de la radio privée Oméga que "le débat actuellement au Mali sur la question de [la société privée russe] Wagner ne se pose pas au Burkina Faso", ajoutant qu'"il appartient au peuple malien de se décider de son avenir."Mais le débat se trouve, malgré lui, d'ores et déjà posé.Une page Facebook, "Wagner Burkina Faso" a même vu le jour et compte actuellement près de 3.000 abonnés.Sur ce post, les administrateurs comparent l'opération Barkhane avec le partenariat noué avec le groupe Wagner, avançant des chiffres qui ne sont pas vérifiés.Pour l'internaute se faisant appeler "Karim Koala", "si Wagner arrive à juguler le problème malien, le Burkina n'aura pas le choix que de s'attacher les services de ces derniers."De l'autre côté, certains, comme l'ancien ministre Ablassé Ouédraogo, ont évoqué "le coût énorme" de cette coopération, spéculant qu'elle va "mal finir". Mais pour beaucoup de Burkinabès le mal est déjà fait.C'est ce que pense aussi le président du groupe parlementaire CDP. Il estime que la réelle question à se poser avant tout est celle-ci: "à quoi a abouti l'intervention de la France au Mali et au Sahel dans la lutte contre le terrorisme?"La réponse est venue de la bouche du Président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, à la tribune de l’Onu, le 23 septembre.Un constat partagé par son homologue du Mali, qui a lui-même dressé à la tribune de l'Onu un tableau sombre de la situation sécuritaire dans son pays.Autant de raisons qui font, selon le journaliste et analyste politique burkinabè Abdoulaye Barry, lequel intervenait récemment sur radio Oméga, qu'il semble y avoir ces dernières années en Afrique de l’Ouest un glissement de l’opinion en faveur de la Russie comme partenaire.Un rapprochement qui fâche les chancelleries occidentalesLa volonté des autorités du Mali, où le terrorisme gagne du terrain malgré la présence massive des forces internationales, notamment onusiennes et françaises, de recourir à ce partenariat avec le groupe Wagner continue de cristalliser les tensions, en particulier avec la France.Paris a d’ores et déjà menacé de retirer ses troupes si cet accord venait à être signé. D'autres responsables européens ont clairement affiché leur refus de ce partenariat, une position souvent assenée sur fond de confusion entre cette entité privée et l'État russe.Le 25 septembre, lors d’une conférence de presse en marge de la 76ème Assemblée générale des Nations unies, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a précisé que le Kremlin n'est pas concerné par cette approche, Moscou apportant sa contribution "par le biais d’approches étatiques et non d’entreprises privées – en ce qui concerne la capacité défensive du Mali, sa préparation au combat pour éradiquer les menaces terroristes et autres."
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Coopération sécuritaire: au Mali comme au Burkina, "il faut faire preuve de courage politique"
13:20 30.09.2021 (Mis à jour: 17:42 10.01.2022) Alors que la perspective d’un partenariat entre le Mali et une société de sécurité privée russe n'en finit pas de provoquer l’ire des chancelleries occidentales, au Burkina Faso, partenaire de Bamako dans la lutte antiterroriste au Sahel, les politiques, acteurs de la société civile et internautes ont leur avis sur la question.
"Il faut que nos États fassent preuve de courage politique pour opérer des choix stratégiques pour sauver nos pays et nos peuples et non plus se soucier de sauvegarder une coopération fondée sur la suprématie des intérêts des occidentaux. Les États ont besoin de solutions efficaces pour protéger le pays et les populations contre l'occupation par des forces ennemies extérieures et non des interventions calculées et formelles", a déclaré le député burkinabè Achille Tapsoba à Sputnik.
Ce président du groupe parlementaire du principal parti d'opposition au Burkina Faso, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) s'exprimait sur la situation au Mali, où les autorités se seraient tournées vers la société privée russe Wagner pour nouer un partenariat sécuritaire.
Pour le parlementaire, malgré l’implication occidentale la situation sécuritaire ne faisant qu'empirer au Mali comme au Burkina Faso. "Il convient de chercher d'autres alternatives", prône-t-il, sans préciser si celles-ci doivent s'inscrire dans une coopération étatique ou une approche d'un autre ordre, comme avec des entités privées, y compris le groupe Wagner.
Quand à cela, le ministre de l’Administration territoriale Clément Sawadogo a récemment affirmé sur les ondes de la radio privée Oméga que "le débat actuellement au Mali sur la question de [la société privée russe] Wagner ne se pose pas au Burkina Faso", ajoutant qu'"il appartient au peuple malien de se décider de son avenir."
Mais le débat se trouve, malgré lui, d'ores et déjà posé.
Une page Facebook, "Wagner Burkina Faso" a même vu le jour et compte actuellement près de 3.000 abonnés.
Sur ce post, les administrateurs comparent l'opération Barkhane avec le partenariat noué avec le groupe Wagner, avançant des chiffres qui ne sont pas vérifiés.
Pour l'internaute se faisant appeler "Karim Koala", "si Wagner arrive à juguler le problème malien, le Burkina n'aura pas le choix que de s'attacher les services de ces derniers."
De l'autre côté, certains, comme l'ancien ministre Ablassé Ouédraogo, ont évoqué "le coût énorme" de cette coopération, spéculant qu'elle va "mal finir". Mais pour beaucoup de Burkinabès le mal est déjà fait.
C'est ce que pense aussi le président du groupe parlementaire CDP. Il estime que la réelle question à se poser avant tout est celle-ci: "à quoi a abouti l'intervention de la France au Mali et au Sahel dans la lutte contre le terrorisme?"
La réponse est venue de la bouche du Président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, à la tribune de l’Onu, le 23 septembre.
"Au Burkina Faso, la situation sécuritaire continue de se dégrader, surtout dans la zone des trois frontières (Burkina Faso, Mali, Niger), mais aussi dans d'autres régions du pays (…) Tout sera mis en œuvre pour garantir la sécurité dans toutes les régions menacées du pays, et je tiens à rassurer la communauté internationale, que les opérations militaires, à l’instar de celles déjà réalisées, seront menées dans le strict respect des droits humains, et en conformité avec les engagements internationaux du Burkina Faso dans ce domaine", a-t-il déclaré.
Un constat partagé par son homologue du Mali, qui a lui-même dressé à la tribune de l'Onu un tableau sombre de la
situation sécuritaire dans son pays.
Autant de raisons qui font, selon le journaliste et analyste politique burkinabè Abdoulaye Barry, lequel intervenait récemment sur radio Oméga, qu'il semble y avoir ces dernières années en Afrique de l’Ouest un glissement de l’opinion en faveur de la Russie comme partenaire.
Un rapprochement qui fâche les chancelleries occidentales
La volonté des autorités du Mali, où le terrorisme gagne du terrain malgré la présence massive des forces internationales, notamment onusiennes et françaises, de recourir à ce partenariat avec le groupe Wagner continue de cristalliser les tensions, en particulier avec la France.
Paris a d’ores et déjà
menacé de retirer ses troupes si cet accord venait à être signé. D'autres responsables européens ont clairement affiché leur refus de ce partenariat, une position souvent assenée sur fond de confusion entre cette entité privée et l'État russe.
Le 25 septembre, lors d’une conférence de presse en marge de la 76ème Assemblée générale des Nations unies, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov,
a précisé que le Kremlin n'est pas concerné par cette approche, Moscou apportant sa contribution
"par le biais d’approches étatiques et non d’entreprises privées – en ce qui concerne la capacité défensive du Mali, sa préparation au combat pour éradiquer les menaces terroristes et autres."