Les USA menacent la Turquie de nouvelles sanctions en cas d’achat de nouveaux S-400
16:57 28.09.2021 (Mis à jour: 18:00 10.01.2022)
© Sputnik . Vitali Ankov
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Après que le Président turc a annoncé que son pays maintenait son projet d'acheter à la Russie de nouveaux systèmes S-400, les sénateurs américains ont cherché à intimider Ankara par des sanctions supplémentaires. Or, ces dernières ne sont "plus à craindre" par la Turquie, car "tout ce qui pouvait être décrété l’a déjà été", selon un expert russe.
Inquiète d'une possible seconde acquisition par la Turquie de systèmes de défense aérienne russes S-400, la commission des Affaires étrangères du Sénat américain a menacé Ankara d'une autre série de mesures de rétorsion en cas de signature d’un deuxième accord avec la Russie.
"Nous avons été très clairs en rédigeant la loi CAATSA [qui prévoit de contrer les adversaires des États-Unis par le biais de sanctions, ndlr]: des sanctions sont imposées à toute entité qui fait de grandes affaires avec les secteurs militaires ou de renseignement russes. Tout nouvel achat de la Turquie entraînera de nouvelles sanctions", a indiqué la commission dans un communiqué.
We were crystal clear when we wrote the CAATSA law: Sanctions are mandated for any entity that does significant business with the Russian military or intelligence sectors. Any new purchases by Turkey must mean new sanctions. https://t.co/FfFTxjRKlI
— Senate Foreign Relations Committee (@SFRCdems) September 27, 2021
Pour sa part, la Turquie n’a pas l’intention de céder sur le dossier des S-400.
Les S-400 et la crise Turquie-USA
Livrés à la Turquie en 2019, les systèmes russes ont été essayés en octobre 2020, avec succès, dans la province de Sinop.
Amour Gadjiev, du secteur turc de l'Institut d'études orientales de Russie, a estimé au micro de Sputnik qu'Ankara ne redoutait pas l'ire des Américains.
"Après les exercices de Sinop avec le test des systèmes de défense antiaérienne russes, qui ont montré leur efficacité et leur capacité au combat dans les réalités géographiques de la Turquie, l'intérêt des forces armées du pays pour ces systèmes n'a fait qu'augmenter. Par ailleurs, Ankara n'a plus à craindre de nouvelles sanctions: tout ce qui pouvait être décrété contre lui l’a déjà été", a-t-il expliqué.
Il a constaté dans ce contexte que la Turquie avait réussi à surmonter toutes ces difficultés avec le soutien de ses partenaires.
"Aujourd’hui, il est peu probable que les sanctions américaines contre Ankara, même si elles suscitent la désapprobation, frappent la Turquie de plein fouet", a souligné Amour Gadjiev.
La transaction, conclue en 2017, a provoqué une crise dans les relations entre la Turquie et les États-Unis qui exigeaient qu’elle se dote de missiles américains Patriot, menaçant de retarder, voire d'annuler la vente à Ankara de chasseurs F-35 et de lui imposer des sanctions dans le cadre de la CAATSA.
Prochain achat de nouveaux S-400
Le Président turc avait précédemment confirmé aux journalistes qu’Ankara avait l'intention d'acquérir prochainement une nouvelle fournée de systèmes S-400 russes.
"Nul doute sur l'achat à la Russie d’un second lot de S-400. Nous faisons de nombreuses démarches ensemble avec la Russie, qu'il s'agisse de S-400 ou d'autres dossiers de l’industrie de la défense", a assuré, cité par la chaîne turque NTV, Recep Tayyip Erdogan.
La décision sur la question relève exclusivement de la Turquie et aucun État n'a le droit de s’ingérer dans ses affaires, a-t-il indiqué quelques jours plus tard à la chaîne CBS News.
Par la suite, malgré la pression des États-Unis, Recep Tayyip Erdogan a déclaré que son pays s’était déjà entendu avec la Russie et ne reviendrait pas sur ses pas.