Nucléaire iranien: un plan B israélo-américain ciblerait des sites et des scientifiques iraniens

© AP Photo / VAHID SALEMIUne installation irannienne
Une installation irannienne - Sputnik Afrique, 1920, 24.09.2021
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Face au gel des négociations avec l’Iran sur le retour dans l’accord sur le nucléaire iranien, Israël et les États-Unis discutent désormais d’un plan B en cas d’échec des pourparlers. À quoi ce projet ressemblera-t-il? Analyse.
Alors que les négociations entre Téhéran et Washington stagnent, un haut responsable américain a mis cet échec sur le dos de l’Iran. C’est ce qu’il a déclaré à l’AFP ce 23 septembre.
"Pour l’instant, il n’y a certainement pas d’indication positive que l’Iran est prêt à revenir [dans l’accord sur le nucléaire iranien, ndlr] et à essayer de clore les questions restantes."
Un constat en rupture avec les récentes déclarations publiques des officiels du gouvernement iranien. Pas plus tard que le 21 septembre, le nouveau Président de la République islamique se disait favorable à des négociations pour sauver l’accord sur le nucléaire, interrompues depuis son élection en juin. Mais à une condition: que "l’objectif final soit la levée de toutes les sanctions oppressives", a-t-il expliqué en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Téhéran a multiplié publiquement les mains tendues vers une reprise des négociations ces derniers mois, notamment en donnant suite à un accord trouvé avec l’AIEA (l’Agence atomique internationale) sur la surveillance du programme nucléaire iranien.
Et pourtant Washington réfléchirait à un plan B.

Menace concrète ou nouveau moyen de pression?

C’est en tout cas ce qu’affirment de hauts responsables israéliens cités par Axios. À en croire ces sources, les États-Unis et Israël auraient eu des entretiens secrets sur l’Iran la semaine dernière. Ce serait, selon le média américain, la première fois qu’un groupe de travail stratégique confidentiel américano-israélien sur l’Iran se réunirait depuis l’entrée en fonction du nouveau gouvernement israélien en juin. Ces entretiens auraient eu pour but d’élaborer une solution au cas où les négociations avec Téhéran sur le nucléaire ne reprendraient pas. En quoi consisterait ce plan?
"Parler de plan B est une manière de faire pression sur l’Iran", commente au micro de Sputnik Hervé Ghannad, professeur et auteur de la thèse "Identité et politique extérieure de l’Iran".
La République islamique enrichit l’uranium déjà à hauteur de 60%, se rapprochant des 90% nécessaires à la confection d’une bombe. Le temps joue ainsi en la défaveur des Occidentaux. C’est pourquoi Hervé Ghannad juge pertinent que d’autres options soient étudiées par les Américains bien que celui-ci exclue totalement l’idée d’une confrontation militaire directe avec Téhéran:
"Le plan B, c’est toucher un point sensible du programme nucléaire iranien pour le retarder de quelques mois ou de quelques années. Et ce sans qu’il n’advienne un Tchernobyl en Iran, car commencerait alors la guerre des images."
De manière assez conventionnelle, ce dernier estime que ce plan B s’inscrirait dans la droite ligne des différentes agressions précédemment observées sur le programme nucléaire iranien depuis plus d’une décennie: endommager des centrales, cibler des scientifiques impliqués dans ce programme nucléaire ou encore attenter, comme le fait régulièrement Israël en Syrie, aux intérêts régionaux iraniens. C’est ainsi qu’était tué le père du nucléaire iranien Mohsen Fakhrizadeh en novembre 2020. Le New York Times vient de révéler l’arme qui a servi à l’éliminer: une mitrailleuse de haute technologie pilotée à distance et cachée dans un pick-up stationné au bord de la route. L’Iran accuse Israël.
Réacteur nucléaire Iran - Sputnik Afrique, 1920, 14.09.2021
Accord sur le nucléaire iranien: le jeu trouble de l’Occident
Déclencher un conflit avec ce mastodonte régional ne serait d’ailleurs dans l’intérêt d’aucun des acteurs concernés, explique le chercheur. Et même si "Washington et Tel-Aviv ont une limite d’enrichissement nucléaire qu’ils ne peuvent tolérer", la perspective d’une guerre, au sens conventionnel du mot, entre ces acteurs n’est pas envisageable à court ou moyen terme, conclut-il.
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